Pour la Russie, la remontée des cours du brut est une bonne nouvelle. Avec une demande intérieure atone, le pays doit compter sur ses recettes d´exportations de matières premières pour relancer son économie.
Même si statistiquement le deuxième trimestre a été plus mauvais que les trois premiers mois, avec une chute du produit intérieur brut passé de – 9,8 % à – 10,9 % en glissement annuel, la sortie de récession pourrait intervenir dès le troisième trimestre. L´extraction pétrolière et gazière, la métallurgie, la chimie et l´agroalimentaire retrouvent un nouveau souffle.
Dans un communiqué de presse du 11 septembre, l´OCDE annonçait une reprise du cycle de croissance en Russie. Si le baril de pétrole se maintient à son prix actuel, la récession cette année pourrait s´élever à – 7 %. Et il faudrait attendre le premier trimestre 2010 pour une reprise timide de la croissance, note la Mission économique à Moscou.
Il y a plus d´un an, la Russie, seul grand pays non membre de l´OMC, annonçait son intention de réduire de moitié les importations de denrées alimentaires en trois ans. « La Russie veut retrouver l´indépendance alimentaire qu´elle connaissait du temps le l´ex-URSS », commente Philippe Baudry, le chef des Services économiques. Au cours des cinq premiers mois de cette année, la baisse était ainsi de 18,7 % à 10,8 milliards de dollars.
Toutefois, pour moderniser de vastes pans de son économie (pétrole, électricité…), l´ancien pays des tsars a besoin des technologies occidentales. Les importations de machinisme agricole (multipliées par dix entre 2005 et 2008) expliquent, d´ailleurs au moins en partie, la hausse réelle de la production agricole locale. Pour les étrangers, s´implanter sur place apparaît aujourd´hui comme la meilleure solution pour profiter d´un vaste marché en construction.
François Pargny