C´est une victoire large et sans surprise que vient de remporter Dimitri Medvedev aux élections présidentielles russes. Alors que le taux de participation approche la barre des 70 %, le vice-Premier ministre, choisi par l´actuel chef du Kremlin Vladimir Poutine pour lui succéder, a obtenu 70,21 % des voix. Ce résultat est pourtant légèrement inférieur à celui de son mentor, élu en 2003 avec 71, 31 %. Ancien membre du KGB, les services de renseignement de l´ex-URSS, l´actuel patron du Kremlin restera le véritable détenteur du pouvoir. Après l´investiture de Dimitri Medvedev à la fonction suprême en mai prochain, Vladimir Poutine sera nommé Premier ministre, conservant notamment la haute main sur les Affaires étrangères.
L´élection du nouveau président intervient au moment où le géant gazier Gazprom décide de réduire de 25 % ses livraisons de gaz à l´Ukraine, suite au conflit qui l´oppose à cette ancienne république soviétique pro-occidentale. Les observateurs s´interrogent sur la capacité et la volonté de Dimitri Medvedev d´imprimer sa marque en matière économique. Lors d´un meeting électoral à la mi-février à Krasnoïarsk (Sibérie), le dauphin de Vladimir Poutine avait tenu des propos d´inspiration libérale. « Une importante partie des fonctions remplies par des organismes publics devrait être laissée au secteur privée » et « le gouvernement devrait faire plus d´efforts pour protéger la propriété privée », avait-il admis.
Renault prend le cap russe
Le choix du successeur de Boris Eltsine (1991-1999) et Vladimir Poutine (2000-2008), les deux premiers présidents de l´ère post-soviétique, intervient également au moment où le groupe d´énergie finlandais Fortum annonce la prise de contrôle du producteur d´électricité TGC-10 et la banque anglaise Barclays le rachat du russe Expobank.
Par ailleurs, le constructeur automobile français Renault signe son entrée à hauteur de 25 % plus une action dans le capital de la compagnie publique Avtovaz. Renault investit un milliard de dollars et, selon son directeur général adjoint, Patrick Pelata, l´accord lui permettra « d´être avec, Nissan et Lada [marque phare d´Avtovaz], le numéro un en Russie ». L´ancien pays des tsars « va être très bientôt le premier marché automobile en Europe », affirme-t-il encore.