Le
Leem (syndicat professionnel de l’industrie pharmaceutique en France) a rendu
public son bilan 2011 fin juin avec des indicateurs
qui sont presque tous au rouge. Le chiffre d’affaires global réalisé
l’année dernière a baissé de presque 4 % (3,94 %), soit 2 milliards d’euros, pour
s’établir à 49,5 milliards d’euros. De même, la part à l’export du chiffre
d’affaires total a diminué tant en pourcentage à 44,5 % (2010 : 46,8 %)
qu’en valeur à 22 milliards, c’est-à-dire une chute de 2 milliards. Un
choc alors que depuis 1990 le chiffre d’affaires export du secteur a été en
progression constante.
Le
Leem explique largement ces contre-performances par de multiples raisons. En premier
lieu, il y a le contexte mondial. Seules les pharmacies américaine (+ 3 %), et
japonaise (+ 6 %) ont maintenu en 2011 leurs taux de progression de 2010. Les
autres comme l’allemande (+ 2 %) et britannique (+ 1 %) sont certes en
progression, mais en baisse de 1 % à 2 % par rapport à l’année précédente. Il y a
également le poids croissant en valeur des génériques sur le marché français
(2010 : 22,9 % – 2011 : 25,3 %). Enfin, les taxes spécifiques qui
frappent le secteur du médicament en France « n’incite pas les groupes mondiaux
à y investir » selon le Leem.
Pour
ce qui est spécifiquement des exportations, le syndicat distingue trois grandes
causes au mauvais cru 2011. La première explication tient à «la dégradation de
la conjoncture dans les pays acheteurs de médicaments (Maghreb, Moyen-Orient,
Côte d’Ivoire, Japon), et aux « baisses de prix appliquées dans plusieurs pays
européens (Grèce, Espagne, Turquie) ». Le Leem pointe aussi du doigt « la
publication irraisonnée par le gouvernement d’une liste de 77 médicaments sous
surveillance renforcée, ce qui a eu des effets délétères sur les exportations
françaises, notamment vers l’Afrique et l’Asie ».
Ces
deux continents sont surtout des appoints car l’essentiel des ventes hors de
l’Hexagone de médicaments fabriqués en France est destiné à l’Europe (59,5 %),
suivie par l’Amérique (13,4 %), l’Asie (11,5 %), et l’Afrique (10,7 %). Les très
bons pays clients en 2011 ont été la Belgique (11,44 %), l’Allemagne (8,56 %), les
Etats-Unis (7,59 %), l’Italie (5,94 %), et l’Espagne (5,71 %). Les grands marchés
pour la vente de médicaments sont les Etats-Unis (37,7 %), le Japon (11,7 %),
l’Allemagne (5 %), la France
(4,8 %), et la Chine
(4,7 %)
En
2011, la France
a importé (16,7 milliards d’euros) à peine moins qu’en 2010. Les principaux
pays fournisseurs ont été l’Allemagne (20,1 %), les Etats-Unis (15,4 %), la Suisse (7,8 %), la Belgique (7,5 %), et
l’Italie (7,4 %). Si l’excédent commercial a été de 5,3 milliards en 2011, le
Leem estime que les phénomènes de rupture d’approvisionnements, apparus en
France en 2011, sont « une conséquence de la faiblesse des prix français au
regard des autres pays européens ». Car contrairement aux grands voisins comme
l’Allemagne ou la Suisse,
où les prix sont libres, ils sont administrés en France.
Jean-François Tournoud
Pour en savoir plus :
Voir en PDF en fichier attaché en bas de page le bilan économique 2011 du Leem