Le rendez-vous prévu ce vendredi 7 mars entre Nicole Bricq et les dirigeants de CCI International et de l’Uccife (Union des CCI françaises à l’étranger) ne figure pas dans l’agenda officiel de la ministre du Commerce extérieur, car il a été calé à la dernière minute, à la demande pressante de Jean-François Gendron, président de CCI International, et d’Arnaud Vaissié, président de l’Uccife. Avec à l’ordre du jour les quelques sujets qui fâchent ce réseau partenaire du commerce extérieur.
Ce rendez-vous, qui suivra un conseil d’administration d’Ubifrance, intervient dans le contexte de la virulente -et préventive- contestation par le réseau consulaire de l’éventualité de sa mise sous tutelle des Régions, dans le cadre du projet de loi de décentralisation qui leur confie le rôle de chef de file du développement économique (1).
Mais ce ne sera pas le seul sujet de cette rencontre à laquelle assistera également Dominique Brunin, directeur délégué des deux organismes. « Le réseau CCI international-Uccife est demandeur d’un point et de clarifications sur plusieurs chantiers en cours liés au Cimap, le site portail et les Maisons de l’international » confirme ce dernier à la Lettre confidentielle.
CCI International travaille en étroite association avec Ubifrance sur le projet de site Internet portail France nternational, version 2, que la ministre a promis pour cet été. Mais le choix du statut définitif de la structure juridique qui doit porter le site a fait l’objet de longues tractations, entre une association type loi 1901 (proposée par Ubifrance et CCI International) et un groupement d’intérêt public (GIP), préféré par la DG Trésor. Aujourd’hui, il est question d’un « groupement de commandes » Etat-Ubifrance-CCI, qui serait ensuite transformé en un GIP.
Autre sujet sur lequel des éclaircissements sont attendus de la ministre : jusqu’où voit-elle « l’implication des régions dans le développement du portail » et « l’intégration entre le portail national et les dispositifs régionaux » qu’elle évoque dans le communiqué de presse publié à l’issue de sa rencontre avec les présidents de Régions, le 27 février (2).
Au-delà du chantier Internet, les dirigeants de la branche internationale du réseau consulaire sont en quête de clarification sur les réformes institutionnelles et veulent faire passer certains messages. Par exemple sur la pertinence du changement de nom d’Ubifrance et de l’Afii -regroupés au sein de France International Entrepreneurs (le nom n’est pas définitif)-, après les millions d’euros dépensés pour faire connaître Ubifrance en tant que marque, notamment auprès des entreprises…
Plus sensible encore est le sujet des Maisons de l’international, qui suscite de la grogne dans le réseau des CCIFE (CCI françaises à l’étranger), pour l’instant écartées du jeu: « Cette politique de Maisons de l’international s’appuie sur des partenariats Etat/Région, sans appel d’offres, on l’a vu aux États-Unis avec le French Tech Hub de San Francisco, observe notre interlocuteur. Or, nous avons élaboré l’an dernier une cartographie de nos capacités en terme d’incubateurs et de services d’accompagnement à la disposition des Régions : le réseau CCIFE, à 97 % autofinancé, propose aujourd’hui des incubateurs dans 58 pays, avec 750 postes ».
Last but not the least, les dirigeants du réseau consulaire aimeraient que la ministre passe quelques messages à sa collègue Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique, sur l’inquiétude du réseau consulaire face à l’intronisation des Régions comme pilote stratégique du développement économique…
Christine Gilguy
(1) Lire : Décentralisation : les CCI se rebiffent
(2) Lire aussi : Alain Rousset aux CCI : « ce qui est étonnant, c’est qu’elles veulent tout »