Déjà fortement affectés par l´assassinat de l´ancien Premier ministre Benazir Bhutto, les Pakistanais doivent affronter une crise du blé. Alors que le pays disposait d´un excédent de 4,5 millions de tonnes il y a quelques mois, il doit importer quelque 10 millions de tonnes, alors que le prix de cette céréale a bondi sur les marchés internationaux, passant de 150 à 500 dollars la tonne. En pleine crise politique, le gouvernement du président Musharraf n´a pas d´autre choix s´il veut éviter des émeutes sociales dans un pays dont 40 % de la population vivent encore avec moins d´un dollar par jour (70 % avec moins de deux dollars).
Ce passage d´une situation excédentaire à un déficit important résulte en grande partie des nombreuses exportations réalisées entre temps par le Pakistan pour profiter de la conjoncture internationale (priorité donnée au maïs et aux biocarburants en Amérique du Nord, sécheresse en Australie…). S´y ajoute le fait que dans la région les frontières sont très perméables et les trafics illégaux réguliers.