L´affaire du retrait du consortium Northrop-EADS du mega appel d´offres pour le renouvellement de la flotte américaine d´avions ravitailleurs continue à faire des vagues en Europe, les autorités américaines étant accusées de protectionnisme. Le 10 mars, le Premier ministre français François Fillon, en déplacement à Berlin, a joint sa voie au concert de critiques en taxant « l’attitude du gouvernement américain » dans cette affaire de « manquement grave aux règles qui sont celles d’une concurrence loyale entre nos économies », a-t-il asséné selon les reprises de la presse. Il reprend ainsi à son compte les accusations du patron allemand d’Airbus, Thomas Enders qui a dénoncé un appel d’offres « biaisé en faveur de l’avion plus petit et moins performant de la concurrence ». L’Allemagne et l’Espagne s’étaient inquiétés de la tournure des choses dès la fin de l’année dernière et le porte-parole d’Angela Merkel a confirmé, le 10 mars, que ces deux pays ainsi que la France avaient écrit dès décembre au président Barack Obama. Rappelons que ce contrat avait été attribué une première fois à l’Américain Boeing en 2003, puis une deuxième fois à Airbus et Northrop Grumman en 2008 et à chaque fois annulé. Des modifications avaient systématiquement été apportées dans le cahier des charges à la suite de ces annulations dont la dernière a provoqué, le 8 mars, l´annonce du retrait du consortium américano-européen.