« Le développement des énergies renouvelables se trouve désormais au cœur d’une stratégie nationale volontariste destinée à mieux intégrer le Maroc dans l’économie mondiale. »
Cette déclaration d’Amina Benkhadra, ministre marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, à l’occasion de la convention France-Maghreb qui s’est tenue à Marrakech fin septembre, signe-t-elle l’accélération de la mise en œuvre du plan Energie adopté en 2009 ?
Plusieurs signaux permettent de le penser. À commencer par la signature en juillet dernier d’un pacte énergétique euro-méditerranéen entre la France et le Maroc. L’objectif de ce pacte est de faire du Maroc un partenaire incontournable dans la réalisation du Plan solaire méditerranéen et donc d’accélérer la mise en œuvre du Plan solaire marocain. Pour le royaume chérifien, l’enjeu est de taille. Rappelons en effet que le pays dépend de l’étranger pour 95 % de ses besoins énergétiques, avec l’importation massive de pétrole. « Dans un contexte de
forte volatilité des cours, le Maroc a pris conscience de la nécessité de limiter la croissance de la facture
énergétique », observe Pierre Daignières, conseiller commercial au Service économique de Rabat. L’objectif affiché est clair. En 2020, un quart de la production énergétique nationale devra être assurée par les énergies renouvelables. Pour cela, le pays table sur ses deux principaux atouts: le soleil et le vent.
Selon le plan marocain, les capacités de production de l’éolien et des centrales solaires devront atteindre
chacun 2 000 MW d’ici à 2020. En ce qui concerne l’éolien, le Maroc dispose déjà de plusieurs parcs,
notamment près de Tanger, de Tétouan et d’Essaouira. « Organisés par l’Office national d’électricité, les appels d’offres sont en cours pour la construction de nouvelles centrales éoliennes », indique Pierre Daignières. Le Plan solaire, piloté par l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen), prévoit la construction de cinq parcs solaires,
dont le premier à Ouarzazate devrait être opérationnel d’ici 2015. « Autant de projets qui peuvent fournir des opportunités aux entreprises françaises; notamment grâce au Fonds d’études et d’aide au secteur privé (Fasep) qui leur permet de financer une étude de faisabilité, voire un démonstrateur », estime Pierre Daignières. Ce fonds
vise à favoriser l’obtention de marchés pour les entreprises françaises en finançant sous forme de dons des études ou des prestations d’assistance technique en amont des projets.
I. A.