Le président John Kufuor a quitté le pouvoir à l´issue des élections présidentielles et législatives du 7 décembre 2008 avec la satisfaction d´un bilan largement positif. À la stabilité politique s´ajoute un dynamisme économique gagné par la restauration des grands équilibres macroéconomiques.
Depuis 2004, la croissance économique se situe au-dessus de 5%. Elle est attendue à 6,9% en 2008 après 6,3% en 2007. Et la perspective d´une production pétrolière dans les deux ans devrait stimuler encore l´économie. En juin 2007, la compagnie Tullow Oil, basée en Grande-Bretagne, a en effet découvert le champ offshore Jubilee et devrait démarrer sa production en 2010 avec 120 000 barils/jour puis 250 000 b/j. Par ailleurs, deux nouvelles compagnies, la norvégienne Aker Asa et la ghanéenne Chemu Power Company, ont reçu l´accord du Parlement pour l´exploration pétrolière dans la zone du Bassin de Tano.
Mais pour l´instant, ce n´est pas le pétrole qui fait vivre le Ghana. Mais le cacao et l´or. Le pays est devenu le deuxième producteur mondial de cacao (680 000 t en 2007-08) et prévoit de porter la production à 1 million de tonnes (Mt) en 2010 avec en parallèle un accroissement de la transformation sur place. En novembre, Cargill a inauguré à Tema une nouvelle usine d´une capacité de 60 000 t et d´Archer Daniels Midland (ADM) devrait faire de même au premier trimestre 2009 à Kumasi avec 30 000 t. Avec ces deux unités, la capacité installée passera à 343 000 t par an.
Porté par les cours mondiaux élevés les premiers mois de l´année, le secteur aurifère a enregistré une hausse en valeur de 40% au premier semestre 2008 à 1,1 milliard de dollars et une progression en volume de 3% à 1,27 million d´onces. En revanche, les coûts de production sont en augmentation (en moyenne 598,15 dollars l´once, contre 498 dollars en 2007) par la hausse des dépenses d´électricité.
Le Ghana Stock Exchange est l´un des marchés les plus performants d´Afrique cette année. Depuis sa création en 2007, il a plus que doublé en valeur. En outre, le pays figure toujours dans les dix premiers pays africains du classement Doing Business de la Banque mondiale, car l´environnement des affaires y est favorable. On constate d´ailleurs une hausse considérable des investissements directs étrangers (IDE) au troisième trimestre 2008 à 1,38 milliard de cédis (178 millions au troisième trimestre 2007).
Une progression en partie consécutive à la vente de 70% du capital de Ghana Telecom à Vodafone pour 900 millions de dollars. En novembre, l´État a également cédé 70% des parts d´actions de la société d´aluminium Valco pour un montant de 175,5 millions de dollars au consortium international Aluminium Partners (CBRD et Norsk Hydro Aluminium). À la clé, des investissements de 4,7 milliards de dollars dans une mine de bauxite et une usine de production d´alumine.
À mettre au passif du pays, un déficit des finances publiques important, une forte inflation dépassant les 18% en juin et une dépréciation de la monnaie nationale, le cedis, vis-à-vis notamment du dollar. En juillet, la Banque centrale a ainsi du revoir à la hausse son taux
de base à 17%.
Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil