Présentés hier à Moscou, les résultats de l´enquête menée par la Chambre de commerce et d´industrie française (CCIF) en Russie auprès d´entreprises françaises (dont 63 % de PME) dressent un portrait en demi-teinte de la communauté d´affaires française.
Premier constat : les effets de la crise, à commencer par la baisse de la demande domestique, ont impacté très rapidement les entreprises. Si en décembre dernier un tiers d´entre elles tablait encore sur une croissance de leur activité en 2009, elles sont désormais 80 % à prévoir une baisse de leur activité.
Au chapitre des principales difficultés rencontrées figurent les défauts de paiement. 59 % des entreprises sondées y ont déjà été confrontés. Il s´agit néanmoins de cas isolés. En outre, la moitié des entreprises ont reçu de la part de leurs clients ou distributeurs des demandes de rallongement des délais de paiement de plus d´un mois. En parallèle, les fournisseurs réclament de plus en plus de prépaiement, une démarche parfois érigée en système. Ainsi, pour 24 % des entreprises interrogées, plus de la moitié de leurs fournisseurs pratiquent systématiquement le prépaiement.
Point positif : près de la moitié des entreprises gardent confiance dans la solidité de leurs partenaires. Autre point positif de cette enquête : seul un tiers des répondants ont lancé des procédures de réorganisation ou de licenciement, et plus de la moitié préfère revoir leur stratégie.
Le prisme sectoriel donne lui aussi quelques raisons de ne pas sombrer dans le pessimisme : l´hôtellerie, l´industrie pharmaceutique et l´agroalimentaire résistent. Pour combien de temps ? Est bien devin celui qui peut prévoir les effets de cette crise à moyen ou long terme. En attendant, les entreprises françaises installées en Russie se battent.
Sophie Creusillet