A l’issue de la mission que le
Fonds monétaire international (FMI) a menée à Abidjan du 13 au 27 mars,
l’institution internationale a décidé de proposer au Conseil d’administration,
qui se réunira fin mai, de décaisser une somme de 74 millions d’euros au titre
de la Facilité élargie de crédit (FEC) dont bénéficie la Côte d’Ivoire. Le
programme soutenu par la FEC « a été approuvé par le Conseil
d’administration du FMI, le 4 novembre 2011 pour un montant de 616 millions de
dollars », rappelle le FMI, dans un communiqué du 27 mars.
Cette mission correspondait à la
troisième revue du programme soutenu par la FEC. Ce qui frappe est l’absence de critiques et
l’éloge adressé au gouvernement dirigé par Daniel Kablan Duncan. Après une hausse du produit intérieur
brut (PIB) de 9,8 % en 2012, le taux de croissance en 2013 « restera
vigoureux dans un contexte d’inflation maîtrisée » et « le taux
d’investissement public dépassera 7 % du PIB, conformément au Plan national de
développement (PND) 2012-2015 », explique Michel Lazare, sous-directeur
Afrique au FMI.
« Faire le maximum pour avoir un maximum de retombées »
Lors du groupe consultatif de
financement du PND, les 4 et 5 décembre derniers à Paris, les différents
donateurs, Banque mondiale en tête (2 milliards à elle seule), avaient promis
de dégager la somme de 8,6 milliards dollars au lieu des 4 milliards escomptés
avant le rendez-vous parisien. Une générosité qui n’étonne pas vraiment Wayne
Camard, le représentant résident du Fonds monétaire international.
Lors d’un entretien accordé au
Moci, qui va publier le 4 avril son Guide Business Côte d’Ivoire 2013, Wayne
Camard pointait le fait que les bailleurs de fonds estiment indispensables de
« faire le maximum pour avoir un maximum de retombées ». Une volonté
d’autant plus forte, selon lui, « que la stabilité politique n’est pas
encore totale et le contexte régional est un peu délicat, surtout maintenant
avec la guerre au Mali ».
Les grands chantiers du PND en 2014
Si la communauté internationale
soutient ainsi la Côte d’Ivoire, les grands chantiers du PND devront,
toutefois, attendre 2014, le temps que soient réalisées les études et lancés
les appels d’offres. Mais d’ores et déjà, « des projets d’envergure, comme
le troisième pont sur la lagune à Abidjan ou la centre électrique de Soubré,
sont lancés », se félicite Jean-Luc Ruelle, senior partner chez KPMG Côte
d’Ivoire (notre photo).
Le FMI remarque que « les
performances macroéconomiques en 2012 ont été meilleures que prévu », « l’exécution
budgétaire a aussi été meilleure que prévu » et « la Côte d’Ivoire a
régularisé sa dette extérieure pour la première fois en près de 30 ans ».
Des progrès « notables » ont aussi été enregistrés s’agissant du
climat des affaires et les secteurs de l’énergie et du cacao. Seul bémol, des
« retards » dans la restructuration du secteur public ou l’adoption
du code l’électricité. Le FMI incite donc la Côte d’Ivoire à y remédier et à
poursuivre les réformes structurelles, par exemple, avec l’adoption d’une loi
sur la concurrence.
François Pargny
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