La plupart des banques basées aux Emirats arabes unis, où vivent 400 000 Iraniens, ont interrompu les virements vers l´Iran rapporte une dépêche de l´Afp citant des banquiers et des hommes d´affaires. Les échanges avec les Emirats auraient chuté de 50 % depuis juin dernier, alors qu´ils constituaient l´une des principales plateformes par laquelle l´Iran continuait à commercer avec le monde.
« Nous avons arrêté depuis le mois de juillet tous les transferts vers l´Iran, dans toutes les devises », a affirmé à l´Afp le responsable d´une banque internationale ayant requis l´anonymat. « Les transactions des clients iraniens sont désormais surveillées » a-t-il ajouté, précisant que certaines étaient bloquées, comme des virements effectués par des clients iraniens vers des pays asiatiques pour payer des marchandises.
Conséquence : les échanges avec les Emirats arabes unis ont diminué de « quelque 50 %, notamment en raison des restrictions bancaires » depuis le vote des nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité de l´ONU en juin dernier, a déclaré à l´Afp Morteza Masoumzadeh, le vice-président du Conseil iranien des affaires à Dubaï.
Le 9 juin, le Conseil de sécurité a en effet adopté une nouvelle série de sanctions – la quatrième depuis 2006 – destinées à contraindre la république islamique à cesser ses activités d´enrichissement d´uranium. Une des mesures votées concerne la possibilité d´inspecter en haute mer les navires iraniens suspectés de contourner l´embargo militaire auquel est soumis le pays.
Ces sanctions n´ont pas empêché l´Iran de démarrer le 21 août sa centrale nucléaire de Bouchehr, provoquant l´ire de l´ONU et de nombreux pays occidentaux. Dernier en date, le Japon a adopté vendredi dernier de nouvelles sanctions contre l´Iran. Comme les Etats-Unis, l´Union européenne, le Canada et l´Australie avant lui, l´archipel a suspendu tout nouvel investissement dans le gaz et le pétrole iraniens.
En outre, ces nouvelles mesures interdisent aux institutions financières nippones d´acheter des bons du Trésor émis par la banque centrale iranienne et de faire usage de titres financiers liés à une quelconque activité concernant le développement d´armes nucléaires.
Sophie Creusillet