Les Européens « doivent penser à aller au-delà de leurs frontières » et « le Brésil, en particulier, semble leur offrir de grandes opportunités », affirment les analystes de la banque HSBC, dans une étude du mois d´octobre, intitulée « Carte des relations mondiales du commerce ».
Si HSBC pointe le développement phénoménal des exportations du Brésil en Chine (+ 1 760 % entre 2000 et 2009), en Inde (+ 200 % de 2008 à 2009) et l´essor des échanges « entre des pays comme la Turquie, l´Australie, la Pologne, l´Afrique du Sud, l´Afrique avec des économies émergentes telles que le Mexique, le Vietnam, le Kazakhstan et le Brésil », la banque rappelle aussi que l´Union européenne (UE) reste de loin son premier débouché extérieur, avec un montant de près de 9 milliards de dollars au quatrième trimestre 2009, soit autant qu´avec l´Argentine et les Etats-Unis. La Chine occupe le quatrième rang, avec 3,7 milliards de dollars.
Les échanges se sont tellement développés des deux côtés de l´Atlantique que le Brésil, l´Argentine, le Paraguay et l´Uruguay, qui forment le Marché commun du Sud (Mercosur), négocient aujourd´hui un accord de libre-échange entre le Mercosur et l´UE. Cette année, le Brésil devrait connaître une croissance économique de 7,3 %, équivalente à celle de l´Argentine (7,5 %). Dans un communiqué de presse du 4 octobre, Coface anticipe la poursuite de l´amélioration du comportement de paiement des entreprises brésiliennes. Le Brésil, vient d´obtenir la meilleure note de son histoire, en étant reclassé de A 4 à A 3 dans la catégorie des meilleurs risques (qui va de A 1 à A 4).
D´après les projections 2010-2011 sur l´investissement mondial, présenté en septembre par la Cnuced, pour la première fois, le Brésil dépasse les Etats-Unis dans les intentions d´investissements internationaux, se plaçant ainsi au troisième rang, loin derrière la Chine, mais talonnant l´Inde. Si les Occidentaux et surtout les Chinois débarquent aujourd´hui sur ce marché prometteur, les grandes entreprises brésiliennes partent aussi à la conquête du monde.
Trente d´entre elles, réunissant un montant d´actifs à l´étranger de 87 milliards de dollars, ont ainsi été recensées dans le panorama 2010 des flux d´investissements sortants du Brésil, dressé par le Centre Vale de l´université de Columbia, le cabinet d´études brésilien Sobeet et le journal Valor Econômico. L´internationalisation des entreprises est une des grandes réussites du président Lula, qui devrait céder sa place, à l´issue du second tour des élections, le 31 octobre, vraisemblablement à sa dauphine, Dilma Rousseff.
Reste que Brésil ne figure pas dans la liste des 30 pays les plus compétitifs de la planète, dressée par le Forum économique mondial. Et surtout, comme l´indiquait le cabinet d´analyse de risques TAC, lors d´une conférence de presse sur les pays émergents, l´économie brésilienne commence à s´essouffler. La croissance économique, selon Coface, ne dépasserait ainsi pas 4,5 % l´an prochain. Fondateur de TAC, Thierry Apotheker souligne que l´an prochain le président du pays « devra trouver 100 milliards de dollars de financement externes ».
François Pargny