Crise financière asiatique, explosion de la bulle Internet, crise financière mondiale… Malgré les aléas de la conjoncture mondiale, l´Australie achève en 2010 sa dix-neuvième année de croissance économique continue. « Le taux s´est élevé à 3,6 % en moyenne annuelle durant quinze ans et il atteindra encore 3 % cette année, et 3,5 à 4 % en 2011 », s´enthousiasme Didier Mahout, directeur général de BNP Paribas Australia.
Lors d´un séminaire d´Ubifrance, le 7 octobre, intitulé « profiter du dynamisme australien », l´ambassadeur d´Australie en France, David Ritchie, a évoqué la capacité de son pays à résister à la crise financière mondiale. « Pas de produits toxiques dans les banques, une devise flottante, un marché du travail flexible, un budget national excédentaire et une dette nulle ont permis au gouvernement de proposer un plan de relance d´envergure », a expliqué le diplomate.
Cependant, « si la crise a été évitée en 2009, cela ne fut pas à faible coût. En effet, les autorités de Canberra ont réagi vite et fort, en produisant un solide plan de relance de 36 milliards d´euros, soit environ 2,5 % du PIB (produit intérieur brut) : un peu moins que celui de la Chine (3 %), mais beaucoup plus que le plan français (0,75 %) », relate Didier Guérin, président de Media Convergence Asia-Pacific, dans un dossier publié, sous le titre « l´Australie surfe sur la crise », dans la revue CCE International des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF).
Ce pays de 22,4 millions d´habitants a construit une économie particulièrement compétitive dans certains domaines. « Producteur de blé à l´égal de la France, deuxième exportateur de viande bovine derrière l´Argentine, il sera aussi dans les dix ans le deuxième producteur de gaz naturel liquéfié (GNL) après le Qatar », précise Didier Mahout.
Toutefois, l´Australie (7,69 millions km²), grande comme 14 fois la France, souffre d´un déficit criant en matière d´infrastructures, un obstacle notamment à l´exploitation de ses énormes réserves minières (charbon, fer, bauxite, plomb, cuivre, zinc, diamant, uranium, terres rares…).
« Les besoins en infrastructures sont estimés à 570 milliards d´euros, dont 25 milliards pour un réseau numérique à haut débit, 55 milliards pour les transport urbains à Sydney et Melbourne, et 13 milliards pour le programme d´investissement public dans l´eau », détaille Stephan Dubost, directeur Australie à Ubifrance.
Selon Didier Guérin, l´Australie doit encore résorber trois handicaps lourds pour son économie : « une fiscalité encore élevée, un endettement des ménages record et une pollution par tête d´habitant la deuxième du monde après les Etats-Unis ».
François Pargny