Les Etats-Unis et la Chine n’ont pas d’autre choix que de s’entendre, selon les économistes de Xerfi, qui présentaient le 16 novembre leurs perspectives économiques pour 2011 et 2012.
« Le G20 a démontré la mauvaise volonté des pays à régler les déficits des uns et les excédents des autres », a souligné Laurent Faibis, président de Xerfi. Sur la question plus précise de la guerre des monnaies, paraphrasant le théoricien Carl von Clausewitz, M. Faibis a estimé qu´il s´agissait d´une « stratégie économique continuée par d´autres moyens ». Et l´économiste de poursuivre : « Il y aura une armistice entre la Chine et les Etats-Unis, pas dans un G20 ou dans un G8, mais certainement dans un G2 ».
Forcés de s´entendre les deux locomotives de l´économie mondiale ? Oui, répond sans hésiter Alexander Law, directeur de Xerfi Global : « Depuis le mois de juin le yuan n´a baissé que de 2 % par rapport au dollar. Cette donnée va obliger les deux pays à s´entendre ». En outre, les deux économies sont trop dépendantes l´une de l´autres pour se permettre d´entrer définitivement en conflit.
Comme l´a rappelé Alexander Law, « Walmart est le premier client privé de la Chine ». Et si la Chine a besoin des Etats-Unis pour écouler sa pléthorique production, « les Etats-Unis ont besoin de l´épargne chinoise pour financer leur déficit ». L´ancien empire du Milieu est en effet le premier créancier de la dette américaine depuis novembre 2008. « Les Etats-Unis n´ont pas les moyens de se réindustrialiser », selon M. Law. Et la faiblesse de la consommation intérieure chinoise nourrit l´épargne qui finance le déficit américain. Bref, ce système bien huilé ne risque pas de s´effondrer de sitôt.
Et conduiront certainement les deux pays à trouver un consensus. Pour Laurent Faibis, « la Chine veut retrouver toute sa place dans l´économie mondiale et Pékin ne demande sûrement qu´a cohabiter avec les Etats-Unis car, finalement, les motivations d´un milliardaire de Shanghai ou de New York sont les mêmes ».
Sophie Creusillet