« C’est maintenant que les choses se corsent. Il va falloir passer à la vitesse supérieure », confiait à la Lettre confidentielle un proche du dossier à Bruxelles, après la dernière rencontre à Washington des négociateurs du
Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP).
« Nous faisons des progrès réguliers. Des progrès plus réguliers que ceux que nous enregistrons normalement dans une négociation commerciale, qui n’est jamais facile », commentait pour sa part Karel De Gucht, le commissaire européen au Commerce, au terme d’une nouvelle rencontre de deux jours, dans la capitale fédérale américaine les 17 et 18 février, avec son homologue américain Mike Froman.
Si la volonté politique d’aboutir à un accord a bien été réaffirmée, les deux négociateurs ont aussi évoqué les divergences en prévision du prochain round de négociations programmé du 10 au 14 mars à Bruxelles.
Première difficulté : réduire les barrières commerciales sans menacer la protection des citoyens dans les domaines de la vie privée, de la santé, du droit du travail, de la sécurité ou de l’environnement. Et le jeu en vaut la chandelle, insiste-t-on côté européen citant l’exemple de l’automobile : « en harmonisant les normes, les constructeurs pourraient voir leur coûts à l’exportation diminuer de 25 % tout en préservant les niveaux actuels de sécurité ».
Et pour accélérer l’ouverture des marchés, de part et d’autre de l’Atlantique, Karel De Gucht a avancé une série de propositions à inscrire au menu des prochains rounds de négociations. Le commissaire au Commerce suggère ainsi une réduction plus importante des droits et tarifs sur les biens industriels et agricoles ou un meilleur accès des entreprises européennes aux marchés publics américains. Il souhaite aussi préparer le terrain pour un premier échange d’offres dans le secteur des services, où l’enjeu est de permettre aux prestataires des deux parties de rivaliser sur un pied d’égalité.
Kattalin Landaburu,
à Bruxelles