« L’opinion publique et la société civile sont de plus en plus méfiantes et craignent les effets négatifs d’un accord TTIP », a résumé fin février Hendrik Bourgeois, le Pprésident de la Chambre de commerce américaine auprès de l’Union européenne (UE), aux ministres du Commerce européens réunis, à Athènes le 28 février, pour une rencontre informelle avec plusieurs chefs de grandes entreprises.
Ces derniers ont alerté la Commission européenne sur la grogne croissante au sein de l’opinion publique contre les négociations de libre-échange transatlantique pour le projet de Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP/Transatlantic Trade and Investment Partnership).
Présenté à Bruxelles comme un remède miracle pour stimuler la croissance et l’emploi, le TTIP a plutôt mauvaise cote dans les opinions des États membres où il est souvent considéré comme un accord ficelé au bénéfice des grandes entreprises. Une vision alimentée, aussi, par la montée des partis anti-européens et par les révélations des méthodes
d’espionnage de la NSA américaine.
Patron du transporteur maritime danois Moller-Maersk, Nils Andersen a averti, lors de la réunion d’Athènes, du danger que les électeurs soient « détournés par des déclarations populistes ». « Nous avons une bataille difficile pour faire valoir que cet accord de libre-échange est une bonne chose », a renchéri le ministre finlandais, Alexander Stubb.
Pour sa part, balayant du revers de la main les accusations de non-transparence, Karel De Gucht a répété que la Commission européenne n’avait pas « d’agenda secret », rappelant les efforts consentis pour ouvrir les discussions à des groupes d’intérêt représentant une large gamme de secteurs. « Le débat devrait être fondé sur les faits, et pas seulement sur laspéculation et les campagnes de peur », a insisté le commissaire au Commerce avant de présenter aux 28 ministres les progrès déjà réalisés à l’issue des trois premiers rounds de pourparlers.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles