Ubifrance est « une entreprise publique de service aux entreprises qui marche bien » et « les objectifs 2014 seront atteints ». Muriel Pénicaud, tout juste nommée à la tête d’Ubifrance et de l’Afii pour en organiser, notamment, la fusion, a su soigner le moral de ses nouvelles troupes dans sa courte intervention lors de la présentation du bilan 2013 d’Ubifrance.
S’exprimant entre Jean-Paul Bacquet, président d’Ubifrance, qui a livré les détails du bilan, et Fleur Pellerin, son ministre de tutelle, qui a dévoilé ses grandes orientations*, l’ex. DRH de Danone a aussi donné quelques indications sur la manière dont elle envisage de conduire sa mission.
Sur la fusion d’Ubifrance et de l’Afii -dont les cadres dirigeants au grand complet étaient présents à cette présentation- Muriel Pénicaud n’a pas dévoilé un calendrier précis : « tout le monde souhaite qu’on aille le plus vite possible » a-t-elle indiqué en réponse à une question du Moci, estimant qu’elle serait effective « quelque part autour de début 2015 ». Alors que la nouvelle entité sera « à la fois dans le in et le out », avec des métiers différents mais de nombreux interlocuteurs économiques et univers communs, l’enjeu, pour elle, sera avant tout de « créer de la valeur ajoutée en capturant les opportunités ». « On va inventer ensemble cette valeur ajoutée de la fusion ».
Sur l’objectif de contribuer à la réduction du déficit commercial hors énergie et d’accompagner 1000 PME et ETI de croissance à l’international à l’horizon 2015, fixé par le Pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi de 2012, elle s’est dit convaincue que le « potentiel est énorme » et que « les objectifs 2014 seront atteints ». Mais le mot d’ordre est au renforcement de la sélectivité, tout en ménageant les partenaires : « Je suis persuadée qu’il y a un potentiel mais on ne réussira que si on travaille en équipe, dans le cadre d’une équipe de France export », a indiqué Muriel Pénicaud. Et de citer la Bpifrance, les Régions, les CCI, mais aussi Bercy et le Quai d’Orsay où elle a trouvé « beaucoup d’enthousiasme ».
Jean-paul Bacquet, lui, a été un peu plus précis sur la répartition des tâches entre Ubifrance et les CCI : aux CCI « l’identification des entreprises », à Ubifrance la « recherche de marchés potentiels ».
Pour ce qui concerne la sélectivité, elle a endossé les orientations déjà fixées à Ubifrance. Les opérations de participation collective à des salons, c’est la mission « généraliste » de l’agence -voire « l’export pour tous »- : Muriel Pénicaud a indiqué que le nombre d’opérations est en baisse-« aux alentours de 600 cette année »- mais le « retour sur investissement » ne l’est pas avec un choix des salons « les plus efficaces ». Quant à l’offre de prestations d’accompagnement « sur mesure », qui adresse les 1000 PME et ETI de croissance à dénicher, le dispositif des chargés d’affaires internationaux (CAI) d’Ubifrance placés dans les directions régionales de Bpifrance, sera poursuivi. 26 CAI sont actuellement en poste, leur nombre sera porté à 40 dans le courant de cette année.
Commentaire « off » d’un cadre d’Ubifrance : « Non seulement elle réfléchit et elle comprend vite, mais en plus elle vient du privé et a une expérience de l’accompagnement des PME pour s’être occupée d’un Fonds d’investissement de Danone : un profil pareil est une première pour nous ». Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle dirigeante semble ne pas manquer d’habileté pour réussir ses premiers pas à la tête de deux agences qui se trouvent à la croisée des chemins, sous la cotutelle du Quai d’Orsay et de Bercy.
Christine Gilguy
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