Qui pour succéder à Véronique Bédague-Hamilius à la tête d’Ubifrance et de l’Afii et mener les missions délicates qui lui avaient été confiées, en particulier leur fusion ?
Les candidats malheureux du premier casting pourraient refaire surface : Jean-Marie Paugam et Raphaël Bello (DG
Trésor) et Gilles Dabezies (actuel directeur général adjoint Actions internationales et européennes à la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Région Paris-Ile-de-France) faisaient partie des candidats déclarés. D’autres noms avaient circulé comme Isabelle Fernandez, actuelle patronne d’Ubifrance en Chine ou encore Denis Tersen, directeur de cabinet de Nicole Bricq, ex. ministre du Commerce extérieur.
Mais deux autres noms ont fait leur apparition dans les pronostics depuis l’annonce du départ de Véronique Bédague-Hamilius pour prendre la direction du cabinet de Manuel Valls.
D’abord celui de Jacques Maire, patron de la Direction des entreprises et du développement international du Quai d’Orsay, qui est très bien placé depuis l’ajout du « développement international » au portefeuille des Affaires étrangères de Laurent Fabius. Fort d’avoir su mettre en musique la nouvelle diplomatie économique impulsée par son ministre dans une administration qui était peu versée dans les questions économiques et les problèmes de développement international des entreprises, cet énarque ancien patron de la filiale d’Axa en Hongrie, proche des entreprises, pourrait présenter un profil intéressant pour le poste. A moins qu’il ne préfère placer son propre ticket.
De fait, un autre homme tient également la corde : Laurent Van Soen, l’actuel directeur général d’Erai, l’agence rhônalpine dédiée à l’accompagnement des entreprises à l’international, qui gère également les actions en matière d’attraction des investisseurs étrangers dans cette région. Laurent Van Soen « a été appelé pour se voir proposer le poste » a révélé à la Lettre confidentielle un observateur proche du dossier.
Laurent Van Soen a pour lui de connaître parfaitement les deux métiers respectifs d’Ubifrance et de l’Afii, tout autant que les problématiques des entreprises qu’elles servent et le contexte régional au moment où les Régions montent en puissance dans la politique de Commerce extérieur. Cerise sur le gâteau, le directeur général d’Erai a des liens d’amitié avec Jacques Maire… En déplacement à Dubaï, il n’était pas (facilement) joignable le 2 avril mais il se murmurait que les échange allaient bon train avec le Quai d’Orsay.
Le suspense pourrait durer quelques temps. Il faudra notamment attendre la nomination d’un nouveau(elle) titulaire du portefeuille du Commerce extérieur – jusqu’à présent détenu par Nicole Bricq- qui a la cotutelle d’Ubifrance et de l’Afii (avec le MAE, l’Agriculture et le Développement durable), mais aussi savoir à quel(s) grand(s) ministère(s) il sera rattaché. Fleur Pellerin tient la corde pour un secrétariat d’Etat mais il reste à savoir si elle sera rattachée au ministère des Affaires étrangères et du développement international ou à celui de l’Économie, du redressement productif et du numérique ou aux deux !
En attendant, la nouvelle a fait l’effet d’une douche froide au 74 boulevard Saint-Jacques, à Paris, siège d’Ubifrance et de l’Afii. » C’est une surprise, je l’ai appris comme vous aujourd’hui, confiait à la Lettre confidentielle Jean-Paul Bacquet, président d’Ubifrance, le 1er avril. Elle a eu la gentillesse de m’appeler pour me prévenir « . « L’information à commencé à circuler en interne dans la matinée, elle a été confirmée dans l’après-midi par un message de Véronique Bédague-Hamilius » a confirmé à la LC un proche des représentants du personnel d’Ubifrance.
C’est qu’en trois semaine, cette femme réputée brillante et énergique, à la fois proche de Bertrand Delanoë et de Laurent Fabius, avait eu le temps de laisser son empreinte. « C’est quelqu’un que j’ai pu apprécier pendant la courte durée qu’elle a passée à Ubifrance : elle est volontariste, compétente, soupirait le président d’Ubifrance. Il est bien évident que ça pose quelques petits problèmes pour la suite car il va falloir lui trouver un remplaçant ou une remplaçante ». Même son de cloche du côté des représentants du personnel : « Personnellement, elle m’a donné une bonne impression : franche et directe, mais soucieuse d’instaurer un dialogue social, conformément à sa lettre de mission, souligne l’un d’eux. Nous allons très vite prendre contact avec le cabinet du Premier ministre pour demander que la nomination d’un ou d’une nouvelle responsable ne tarde pas trop car cela porterait préjudice à nos activités ».
Trouver la perle rare devra être une priorité haute de Fleur Pellerin si elle est confirmée au Commerce extérieur.
Christine Gilguy