Nicole Bricq l’a confirmé le 24
juin, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Uccife : le président
Hollande se rendra du 3 au 5 juillet à Tunis et la ministre du Commerce
extérieur l’accompagnera. Toutefois, « il ne faut pas s’attendre à
grand-chose sur le plan des affaires, peut-être des confirmations dans les
nouvelles technologies de l’information et de la communication et dans la
formation », croit savoir un représentant d’une institution tunisienne.
Pour les Tunisiens, la visite du
président de la République traduit la volonté de la France d’appuyer un
processus de transition démocratique en marche. Un soutien dont, en réalité, le
gouvernement de coalition à Tunis a le plus grand besoin, alors que le
calendrier politique peine à être tenu. « En fait, Constitution et
élections législatives étaient prévues avant la fin de l’année. Maintenant, si
la loi fondamentale est votée d’ici là et les élections, qui doivent ensuite
donner toute légitimité et toute liberté d’agir à un nouveau gouvernement, sont
lancées an cours du premier semestre 2014, ce sera bien », évalue un
officiel tunisien.
« Je suis persuadé que la
France croit en la Tunisie », affirme, pour sa part, Habib Gaïda, le
sympathique directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie
tuniso-française (CCITF), qui vient d’accompagner une dizaine d’entreprises
françaises à Tunis, mais aussi dans les « régions de l’intérieur, à
Kasserine par exemple ». Une confiance qui semble partagée par Paris,
puisque, du côté de la Direction générale du trésor, on laisse volontiers
penser que cette foi « en une économie pérenne » en Tunisie devrait
se refléter dans le rapport Vauzelle, du nom du président de la région Provence-Alpes-Côte
d’Azur (Paca), auquel le chef d’État a confié une mission sur la
« Méditerranée de projets ».
Dans cette Mare Nostrum, la Tunisie
« conserverait un rôle moteur ». Il est vrai que Paca développe des
programmes de coopération décentralisée avec Tunis, mais aussi, depuis la
révolution, Kasserine. Grand ami de la Tunisie qu’il visite régulièrement,
Michel Vauzelle remettra son rapport début juillet.
François Pargny