Depuis que l’accompagnement des entreprises a été confié à Ubifrance en 2009, les Services économiques (SE) des ambassades de France à l’étranger ne conservant que l’activité régalienne, le concert des plaintes ne cesse de grossir. Et l’on peut se demander aujourd’hui après la dévolution du commerce extérieur au ministère des Affaires étrangères et du développement international, si on ne pourrait pas s’orienter vers un retour en arrière.
La réforme de 2009 avait pour but de rapprocher l’activité commerciale du secteur privé, mais au sein des SE on parle de « dérive des continents » pour qualifier l’activité parfois en solo d’Ubifrance à l’étranger et expliquer le manque de coordination entre les deux réseaux. Or, affirme-t-on dans un SE, « définir ce qui relève de l’activité régalienne et du commercial n’est pas aussi simple qu’on le croit, un cas emblématique étant celui de l’industrie nucléaire, et donc on arrive à des doublons ». Un sentiment partagé par d’autres agents du réseau international du Trésor à l’étranger, qui estiment que cette réforme a été « une erreur ».
Les décrets d’attribution des ministres des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI), de l’Économie et du redressement productif et des Finances et des comptes publics, adoptés le 16 avril en conseil des ministres, introduisent à cet égard un jalon pour une future réforme : ils introduisent en effet une cotutelle de ces trois ministères sur les SE, alors même que la DG Trésor, dont sont issus leurs agents, restent sous l’autorité des ministères de Bercy et que le MAEDI ne fait qu’en « disposer ». Il se trouve que le MAEDI a aussi obtenu la cotutelle -avec les ministères de Bercy- de la future agence qui doit naître de la fusion entre Ubifrance et l’Afii…
C. G. et F. P.
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