Loin d’être remis en cause, le rapprochement entre Sopexa (Société pour l’expansion des ventes des produits
agricoles et alimentaires) et le département Agrotech (agroalimentaire et équipement agricole) d’Ubifrance, est, toutefois, gelé, le temps que soit opérationnelle la future grande agence issue de la fusion entre l’Afii (Agence française pour les investissements internationaux) et Ubifrance. Un temps que certains promoteurs du projet entendent bien mettre à profit pour affiner leur réflexion et explorer les meilleures pistes.
Comme l’a révélé la Lettre confidentielle (LC) le 20 février dernier (LC n°89), Ubifrance pourrait devenir un actionnaire de référence au capital de la société de promotion,tant à l’étranger qu’en France, des produits agricoles et alimentaires français. Une option qui, somme toute, semble logique, si l’on considère que l’une des pistes évoquées aujourd’hui est d’amener Sopexa à se consacrer plus à l’appui commercial direct aux entreprises. « Sopexa travaille trop avec les
fédérations, insuffisamment avec les sociétés », pointe un proche du dossier.
Un rapprochement de cette société de marketing spécialisée dans l’agroalimentaire avec le pôle Agrotech d’Ubifrance
lui permettrait-t-il « d’intégrer une logique commerciale pro-business » ? C’est ce que pense l’interlocuteur de la LC, qui
estime qu’il faut « aider Sopexa à avoir une vraie stratégie, une vraie gouvernance » qui l’amène « à identifier les entreprises et à les accompagner une par une ». Un peu comme Ubifrance ? « Oui et non, car, ce qui compte aussi dans notre réflexion, c’est de conserver à Sopexa ce qu’elle fait déjà bien : à savoir des manifestations de promotion type
Apéritif à la française, des semaines françaises, des concours, des évènements grand public ou des actions de formation », précise notre source.
Deux objectifs seraient ainsi poursuivis : que Sopexa contribue plus directement aux performances du commerce extérieur de la France dans l’agroalimentaire ; et que cette entreprise privée, recevant une subvention d’État plafonnée à 10 millions d’euros par an, soit plus rentable. Pendant plusieurs exercices, elle aurait affiché une perte de l’ordre de quatre millions d’euros, un déficit qu’à leur grand dam doivent combler les principaux actionnaires : interprofessions, organisations professionnelles, FNSEA, coopératives agricoles (à travers Coop de France), sociétés financières (Crédit agricole, Sofiprotéol, Unigrains)…
François Pargny