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Spécial Régions et collectivités territoriales à l’export 2019 : export, attractivité

 

 

 

 

 

 

Pour les Régions, 2020 sera un tournant en matière de commerce extérieur. Les Team France Export juste constituées devront trouver leur rythme de croisière, en tenant compte des spécificités des territoires, notamment sectorielles. La bataille de l’attractivité fait
déjà rage dans l’Hexagone. Les Régions cherchent aussi leur place dans les dispositifs nationaux de soutien aux filières.

 

Le 2 octobre, la Région Ile-de-France signera la Convention Team France Export. « Nous la signerons en même temps que sera lancée officiellement notre politique Export #Leader avec l’ensemble des 18 partenaires impliqués à nos côtés : Bpifrance, Business France, Comité francilien CCE, CCI Paris Ile-de-France, Douanes, Team France Export Ile-de-France, CGPME, Medef International, OSCI, Union des métiers de l’évènement (Unimev), Promosalons, Stratexio, Viparis, Club ETI, Choose Paris Region, Paris Region Business Club, Club des Exportateurs, Comité régional du tourisme (CRT) », énumère Alexandra Dublanche, vice-présidente en charge du Développement économique.

Tout comme l’Ile-de-France, le Grand Est, d’après nos informations, signera à son tour avant la fin de l’année, peut-être en octobre ou novembre. Elle serait ainsi la 11e région française à se doter officiellement d’une Équipe de France à l’export ou Team France Export (TFE). La convention dans cette région officialisera le guichet unique d’accompagnement des entreprises à l’international déjà constitué par Business France et CCI International.

Forte de 18 conseillers internationaux (15 équivalents temps plein), cette TFE Grand Est pourra prendre, comme pour les autres régions, son rythme de croisière. Les régions qui n’ont pas encore signé de convention régionale – Occitanie, Corse – ne devraient pas être longues à suivre.

Les guichets uniques à l’export avaient été annoncés par Édouard Philippe, lorsque le Premier ministre présentait, le 23 février 2018 à Roubaix, le cadre de la nouvelle stratégie française en matière de commerce extérieur. La réforme du dispositif public d’appui au commerce extérieur était ainsi présentée à l’époque comme cruciale. Bonne nouvelle, les TFE vont pouvoir prendre leur envol au moment où la balance commerciale se redresse légèrement. En effet, sur les sept premiers mois, le déficit cumulé par rapport à la même période de 2018 a reculé de 36 milliards à 31,5 milliards d’euros. Par ailleurs, la France a intégré, pour la première fois cette année le Top 5 des nations les plus attractives, dressé par le cabinet A.T Kearney, devançant le Japon et la Chine.

L’Hexagone est donc plus compétitif et attractif, même si l’outil de production y est encore trop taxé, souligne, dans une interview exclusive, le président de l’Alliance Industrie du Futur Bruno Grandjean.

Le lien entre export et investissement direct étranger (IDE) est très important tant au niveau national que régional. Sur l’ensemble du territoire, on estime généralement à un tiers de la valeur des exportations tricolores la part des entreprises étrangères implantées dans l’Hexagone. Il est plus difficile de savoir ce qu’il en est dans les régions, ces chiffres étant considérés comme confidentiels.

Même les élus régionaux ont bien du mal à répondre aux interrogations du Moci. Conseiller régional des Hauts-de-France, André-Paul Leclercq, a pu, néanmoins, indiquer que dix des vingt premières sociétés exportatrices du Nord Pas-de-Calais sont étrangères. De son côté, la vice-présidente de la Région Normandie, Sophie Gaugain, notait que sur les 503 entreprises ayant bénéficié d’Impulsion export, le dispositif régional d’aide à la conquête de marchés internationaux, depuis 2016, 201 sont des entreprises à capitaux étrangers, soit 40 %.

Aujourd’hui, d’après l’Insee, le nombre d’unités légales sous contrôle de firmes multinationales étrangères s’établit à 28 600. Elles seraient installées dans toutes les régions, mais avec une forte concentration autour des métropoles, ce qui expliquerait que l’Île-de-France et Rhône-Alpes à elles seules en accueillent plus de la moitié.

Le lien entre export et IDE doit aussi être revisité au moment où le Brexit met à vif les nerfs des hommes d’affaires français. N’oublions pas que la France dispose avec le Royaume-Uni de son premier excédent commercial : 12 milliards en 2018, 7,5 milliards de janvier à juillet 2019. Dans les Hauts-de-France, quelque 5 500 entreprises commercent de l’autre côté de la Manche et la sortie du Royaume-Uni – no deal ou pas no deal – inquiète fortement. Bien sûr, les autorités régionales en profitent pour « draguer » les entreprises étrangères implantées outre-Manche.

Quelque 93 établissements à capitaux britanniques sont déjà présents dans les Hauts-de-France, employant plus de 6 500 salariés.

Pour attirer des opérateurs internationaux, les Régions cherchent aussi autant que possible à renforcer leur tissu industriel. D’où l’intérêt porté à des initiatives nationales, comme les Territoires d’industrie et les comités stratégiques de filière (CSF). « Les actions s’articulent autour de quatre axes, dont l’attractivité du territoire, à savoir attirer, recruter, innover et simplifier », explique Nadia Pellefigue, vice-présidente en charge du Développement économique, de l’innovation, de la recherche et de l’enseignement supérieur de la Région Occitanie. Elles sont mises en place par l’agence de développement économique Ad’Occ en lien avec Business France. Un soutien est aussi apporté aux Oze (Occitanie Zones Économiques) et à l’immobilier collectif. Enfin, les Pass et contrats export et contrats attractivité sont activés.

Dans une logique de réindustrialisation, ce ne sont pas seulement les secteurs traditionnels qui sont visés. « L’industrie du futur, la coopération en matière de digitalisation de l’économie, l’innovation dans l’automobile et l’aéronautique sont soutenus par divers fonds régionaux », explique Sophie Gaugain. En Normandie, l’innovation est ainsi un axe prioritaire.

« Nous sommes évidemment parties prenantes des Comités stratégiques de filière, tel que le CSF automobile, voire des territoires d’industrie que nous co-pilotons avec l’État », délivre Jean Rottner, le président du Grand Est, qui déplore, toutefois, que les Régions ne soient pas assez consultées.

L’élu rappelle que le premier sommet national sur l’attractivité auquel participait le président Macron, Choose Grand Est, se tenait dans sa région en novembre 2018. La preuve, selon lui, que le Grand Est est une grande région industrielle : en 2018, sa région se serait placée au deuxième rang national quant aux montants investis par des entreprises étrangères, soit deux milliards d’euros, et à la première place s’agissant des créations d’emplois, soit 5 000 au total. Des positions qu’elle entend bien conserver à l’avenir. Comme les autres Régions.

François Pargny

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