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Où exporter en 2018 : Pays du Golfe

 

 

 

 

 

 

Malgré la chute des cours de l’or noir, les nations du Golfe demeurent des clients en or. Ce qui est vrai pour le luxe tricolore l’est encore plus pour l’aéronautique et l’armement Made in France. En témoignent, à la fin de l’année dernière à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron au Qatar, les grands contrats, au total 10 milliards d’euros, arrachés par Dassault (12 Rafale), Airbus (50 A351), SNCF et RATP (gestion du métro de Doha et du tramway de Lusail). Mais le Golfe, ce sont aussi de nouveaux besoins de modernisation, exprimés tant dans la pétrochimie, que les nouvelles technologies et la santé. Autant d’opportunités pour les PME françaises.

Car, malgré la lutte à distance à laquelle se livrent l’Iran chiite et l’Arabie Saoudite sunnite pour dominer une région toujours instable, malgré la défaite de Daech, l’ennemi commun, personne ne parie sur une déflagration. Ni sur l’écroulement du Qatar, sous embargo de ses voisins immédiats. Le véritable risque se situe hors Golfe : le Liban. Mais même dans ce pays, les opportunités d’affaires ne manquent pas, comme dans la santé. « Les hôpitaux privés y représentent plus de 90 % du potentiel du marché des dispositifs et équipements médicaux », d’après Business France, qui conseille aux entreprises françaises de suivre une politique de niches (oncologie, ophtalmologie, cardiologie, traumatologie, reproduction assistée ou fourniture d’outils de gestion). Ce qu’elles ont relativement bien réussi jusqu’à présent, s’octroyant pour les dispositifs médicaux une part de 6 % d’un marché de 282 millions de dollars en 2016 et, dans la pharmacie, 11 % d’un marché de 1,21 milliard de dollars.

François Pargny

 

Hydrocarbures
Cap sur les diversifications et transitions énergétiques

Pétrochimie, efficacité énergétique, ENR (énergies renouvelables), tel est le triptyque que veut développer le Moyen-Orient dans son ensemble pour sortir d’une dépendance dangereuse à terme, mais qui a fait sa fortune. Et pour cause. En 2016, cette zone représentait 33,6 % des 4 321 millions d’or noir récolté et 16,2 % des 3 613 milliards de m3 de gaz générés. Pour autant, si l’on prend l’exemple du gaz, « il y a des exportateurs nets comme le Qatar et l’Iran, il y a aussi des importateurs nets, à l’instar des Émirats arabes unis et demain de l’Arabie Saoudite », notait Romain Kéraval, directeur Iran de Business France, lors d’un atelier d’informations sur les opportunités au Proche et au Moyen-Orient, le 15 novembre, à Paris. « D’où l’importance des énergies renouvelables », faisait-il remarquer. Et ce, d’autant, concluait-il, que « la courbe des prix a baissé depuis dix ans, rendant le solaire compétitif, et que le baril du pétrole a pu descendre un moment sous la barre des 50 dollars ».

Au début de l’année, l’Arabie Saoudite a annoncé sa volonté de porter la part des énergies renouvelables à 10 % du mix, soit une capacité installée de 9,5 GW à l’horizon 2030, principalement en solaire et éolien. Les premiers appels d’offres ont été émis au premier semestre. À ce jour, l’ensemble du parc solaire déployé en Arabie Saoudite représente 25 MW.

En Arabie Saoudite, Total et son partenaire Saudi Aramco veulent, à partir de Satorp, leur raffinerie construite entre 2009 et 2013, produire de l’éthylène, du propylène et des dérivés. Une diversification à laquelle doivent s’intéresser les PME et ETI tricolores de la plasturgie et de la pétrochimie, soulignait Benoît Chagué, le directeur général de Total Refining & Chemicals Saudi Arabia, qui les incitait également « à faire vite », lors de la réunion organisée à Paris par Business France.

De son côté, Sofregaz s’est développé à Abu Dhabi et en Iran, les autorités souhaitant mettre fin à la gabegie du gaz torché. « Même si ce fut un travail de longue haleine », selon Alexandre Schmitt, directeur adjoint, le jeu en valait la chandelle, puisque Sofregaz a recueilli ainsi un contrat de 42 millions d’euros.

L’efficacité énergétique est encore une niche émergente. L’Arabie Saoudite, qui souhaite réduire les subventions sur l’électricité et l’eau et a déjà augmenté les prix de l’énergie domestique, a établi que l’amélioration de l’efficacité énergétique du pays chaque année de 4 % permettrait de diminuer la production de l’équivalent de 1 million de barils par jour d’ici 2030. Le français Enekio, qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires dans le Golfe, a ainsi opéré pour améliorer l’efficacité énergétique de bâtiments publics. « Que ce soit aux Émirats arabes unis ou dans les autres pays de la région, il faut proposer des solutions complètes. Ces pays n’ont pas le temps pour les petits contrats », expliquait à Paris Franck Lesueur, vice-président d’Enekio.

Et comme ultime conseil, ce dirigeant de PME ajoutait qu’il fallait être capable de faire la différence sur la technologie. « Les appels d’offres, assuraient-ils, ne se gagnent pas sur les prix ».

 

Santé
Se soigner plus et mieux

Les dépenses de santé au Moyen Orient sont deux fois inférieures à celles consenties en Occident. D’après l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Qatar, était en 2015 le plus dépensier des pays du Golfe par habitant et par an, avec 1 561 dollars, soit le taux moyen des pays de l’OCDE.

Or, apparaissent comme aux États-Unis et en Europe des maladies chroniques liées au mode de vie comme l’obésité, le diabète, les maladies cardiaques et le cancer. En Arabie Saoudite, l’obésité toucherait 50 % de la population. Ce n’est donc pas un phénomène rare. Il y a, en particulier dans ce pays, de gros besoins d’infrastructures. D’où la volonté du géant du Golfe de porter la part du secteur privé de 30-35 % à 50 % dans le domaine hospitalier. « Pour créer de nouvelles unités, le partenariat public privé devrait être utilisé. Les PPP sont déjà lancés dans l’énergie, mais pas encore dans la santé », expliquait Pascal Roger, directeur Arabie Saoudite de Business France, lors d’un atelier d’informations sur les opportunités au Proche et au Moyen-Orient, le 15 novembre, à Paris. Il ajoutait que « les Saoudiens ne veulent pas seulement des fournisseurs, mais des partenaires ».

Pour sa part, le spécialiste des camions mobiles sur mesure Toutenkamion a fourni des unités médicales en Arabie Saoudite, au Koweït, au Qatar et à Bahreïn. « Dans chaque pays, nous avons bâti un réseau de distribution », délivrait son directeur International, Hervé Hauguel, lors de la réunion du 15 novembre. De son côté, implantée depuis janvier 2008 à Bahreïn, la PME Unanime Architectes y opère avec le groupe Orpea, qui se développe dans le Golfe avec son offre de cliniques de soins de suite (rééducation…) et cliniques psychiatriques. Selon l’architecte Didier Garcin, Orpea pourrait exporter dans le futur son savoir-faire dans les résidences de retraite, « car la population est vieillissante et le mode familial change. En l’occurrence, les foyers et les logements se réduisent », ce qui rend indispensable de tels établissements. Au Qatar, les cliniques, polycliniques et cabinets dentaires privés sont passés de 64 en 1990 à 183 en 2015 et les pharmacies privées de 51 en 1990 à 120 en 2015.

Et cinq hôpitaux privés existaient, représentant 644 lits. S’y ajoutaient 21 dispensaires. En Arabie Saoudite, « les autorités demandent maintenant que l’on produise », soulignait Pascal Roger. Ce qu’a fait Sanofi en se dotant d’une usine dans la King Abdullah Economic City (KAEC), une ville nouvelle avec un complexe industriel sur les bords de la Mer Rouge, au nord de Djeddah. Néanmoins, dans l’ensemble de la zone, 90 % des médicaments sont encore importés, 85 % dans les Émirats arabes unis.

 

Nouvelles technologies
Le goût du smart et du high-tech

Fin octobre, le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, annonçait l’injection de 500 milliards de dollars dans la construction d’une ville futuriste, appelée Neom. À Oman, Sigfox, le spécialiste français de l’Internet des objets vise, avec son partenaire Omantel, numéro un local des télécommunications, à couvrir 85 % du sultanat à la fin de l’année. Le Qatar, qui rénove le cœur de Doha pour le transformer en centre financier concurrençant Dubaï, a lancé le programme Smart Qatar « Tasmu », d’un montant de 1,6 milliard de dollars sur cinq ans, pour financer 100 projets de digitalisation de l’économie dans la santé, le sport, le transport ou la sécurité alimentaire.

À Dubaï, on voit émerger un taxi volant. Actuellement testé, l’Ehang 184, drone taxi de conception chinoise, est le premier véritable drone ou véhicule aérien autonome pour transporter un passager de manière complètement automatisée. « Dubaï, c’est la ville heureuse, l’émirat qui a nommé une femme ministre de la Tolérance et du bonheur, c’est Smart Dubaï », insistait Christelle Peyran, directrice d’antenne de Business France au Qatar.

Impression 3D, réalité virtuelle, blockchain, transport autonome, intelligence artificielle, Internet des objets : Dubaï veut investir tous les secteurs de la modernité. Et pour recevoir les entreprises technologiques internationales, des zones franches y ont été ouvertes. « Les Zones franches, c’est bien, mais dans les appels d’offres il y a des règles à respecter aux Émirats arabes unis », nuançait Hamid Sraidi, responsable Distribution de 2CRSI, un concepteur de serveurs informatiques sur mesure qui offre des solutions pour les Data Centers, éditeurs de logiciels et industries spécifiques (pétrolières, aérospatiales, santé, recherche…).

Autre conseil, selon lui, pour avoir un volant d’activité suffisant, être en zone franche ne suffit pas pour une PME. C’est pourquoi son entreprise possède une deuxième succursale en dehors, avec un partenaire. Son objectif est de réaliser
20 % de son chiffre d’affaires à terme dans le Golfe. Hamid Sraidi est confiant, car il y a « une demande très forte en stockage et en transfert de données, un essor des objets connectés et du traitement de données ». Aux Émirats arabes unis, les datas mobiles devraient augmenter de plus de 19 % entre 2013 et 2018.

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