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Où exporter en 2018 : Indonésie

 

 

 

 

 

 

« Connecter les 260 millions d’Indonésiens, les 17 500 îles de l’archipel, c’est un défi en termes d’infrastructures et de logistique notamment », prévient d’emblée Loïc Bergerot, directeur pays de Business France. Mais ce n’est pas tout.

Une des anecdotes les plus savoureuses est celle du président Joko Widodo, contraint de marcher deux kilomètres pour se rendre à un colloque, en raison des embouteillages monstres bloquant sa voiture à Jakarta. La première ligne de métro ne devrait voir le jour qu’en 2019, alors que la capitale – 10 millions d’habitants (plus de 30 millions avec la conurbation Jabodetabek, pour JAkarta, BOgor, DEpok, TAngerang et BEKasi) – enregistre tous les jours 1 000 nouvelles immatriculations de véhicules.

D’ici 2025, 195 milliards d’euros d’investissements sont prévus dans les infrastructures de l’archipel. Une dizaine de villes ont plus d’un million d’habitants. La ville durable est donc un enjeu clair pour la suite, pour une classe moyenne d’environ 70 millions de consommateurs et une jeunesse qui représente près de la moitié de la quatrième population mondiale, qui sera forte de 300 millions de personnes vers le milieu du siècle.

À bien des égards, l’Indonésie peut rassurer : sa stabilité politique et son faible endettement sont souvent cités en exemple. Mais la corruption et les inégalités inquiètent, par ailleurs. D’ici 2045, à l’occasion du centenaire de son indépendance, l’Indonésie aspire à devenir la quatrième puissance économique mondiale. À suivre.

François Pargny

 

Énergies renouvelables
Gagner de la puissance en chassant en meute

À l’horizon 2024, l’Indonésie envisage de se doter d’une capacité supplémentaire de 70 gigawatts (GW), dont 30 % d’énergies renouvelables (ENR) et 70 % d’origine fossile (charbon, gaz). Un objectif, d’abord, qui est raisonnable, au regard des immenses réserves du pays, « les plus importantes au monde s’agissant de la géothermie, avec 30 GW, et un potentiel hydroélectrique considérable, mais peu exploité de 75 GW », précise Hélène Terrenoire, attachée sectorielle au Service économique (SE) de Jakarta.

Ensuite, les autorités veulent ouvrir le champ au secteur privé. Jusqu’à présent, c’est surtout la compagnie nationale de production et de distribution d’électricité Perusahaan Listrik Negara (PLN) qui développe des projets dans les ENR. La nouvelle stratégie nationale vise à parvenir à un équilibre total entre les participations publique et privée, alors que PLN contribue aujourd’hui à 70 %.

Cette ouverture est d’autant bienvenue pour la France que dans un pays aussi complexe que l’Indonésie – en l’occurrence, il n’y a pas de cadre pour les partenariats public-privé (PPP) adapté aux ENR mais une succession de réglementations – un club Export d’une quarantaine d’opérateurs a été formé avec l’aide du SE et de Business France : constitué en février 2017, à l’occasion de la visite du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Jean-Marc Ayrault, le French Renewable Energy Group for Indonesia (Fregi) « vise à présenter aux Indonésiens notre savoir-faire, à montrer notre maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur et notre capacité à apporter des solutions clés en main dans la géothermie, l’hydrolien ou l’éolien », expose Loïc Bergerot, directeur pays de Business France.

Tous deux membres du Fregi, Akuo Energy, le premier producteur indépendant français d’énergies renouvelables, et Total ENR ont conclu des lettres d’intention en marge du One Planet Summit, qui se tenait à Paris le 12 décembre. Pour Akuo, il s’agit de la mise en place d’un contrat d’achat portant sur la centrale de Melaya à Bali, un projet photovoltaïque de 50 mégawatts (MW) développé par les équipes d’Akuo Energy Indonesia. En ce qui concerne Total, le projet est une ferme solaire de 70 MW à Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo.

D’autres entreprises ont gagné des projets. Ainsi, en avril 2017, pour le premier parc éolien du pays, le développeur américain UPC Renewables a choisi Omexom Indonesia (VINCI Énergies) pour réaliser les études de base, la fourniture des équipements et la construction de l’intégralité du réseau électrique. Construit à South Sulawesi, le projet éolien Sidrap vise à installer une puissance de 70 MW. De son côté, Engie réalise à Sumatra une centrale géothermique, dont la première tranche de 80 MW doit être mise en service en 2019.

La constitution du Fregi avait été accompagnée de la signature d’un partenariat institutionnel entre le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et son équivalent local le Masyarakat Energi Terbarukan Indonesia (METI).

Ensuite, en mars 2017, lors de la visite en Indonésie du président Hollande, l’association française Think Smart Grids concluait à son tour un memorandum of understanding (MOU) avec PLN. Enfin, en septembre dernier, huit entreprises membres du Fregi participaient à la conférence d’IndoEBTKE Conex sur les renouvelables sur un Pavillon national comptant également le SER et Think Smart Grids. Une opération dont Hélène Terrenoire et Loïc Bergerot se félicitent. La France chasse en meute pour contribuer à l’objectif des autorités indonésiennes à l’horizon 2025 fixé lors de la Cop 21 : passer de 7 % d’énergies renouvelables à l’heure actuelle à 23 % en 2015.

 

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