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Où exporter en 2018 : Colombie

 

 

 

 

 

 

2018 est une année électorale en Colombie avec la tenue des élections législatives en mars et des présidentielles en mai (1er tour) et en juin (2e tour). Le nouveau président élu, qui prendra ses fonctions le 7 août 2018, devrait maintenir les grandes lignes de la stratégie économique de son prédécesseur, Juan Manuel Santos, notamment le développement de grandes infrastructures (autoroutes, transports urbains, assainissement, etc.).

Le futur président devrait également engranger les bénéfices de l’accord de paix signé avec la guérilla des FARC en décembre 2016. Le nouveau climat ouvre des perspectives favorables dans des secteurs tels que l’agroalimentaire, le tourisme, les mines. Par ailleurs la remontée des cours du pétrole et des matières premières dans un contexte de poursuite de la croissance de l’économie mondiale commence à faire sentir ses effets sur les exportations (+ 19 % pendant les dix premiers mois de 2017) et, dans une moindre mesure, sur les importations (+ 4,5 %). L’OCDE table sur une croissance économique de 3 % en 2018 et en 2019 (après + 1,7 % en 2016).

Au niveau des relations bilatérales, le fait marquant est le développement des investissements français en Colombie, qui ont doublé au cours des cinq dernières années. Il y a plus de 200 filiales tricolores dans le pays. « Les entreprises françaises ont fait de la Colombie une plateforme pour pénétrer le marché local mais aussi pour approvisionner d’autres marchés de la région, dans un contexte où la Colombie est membre de l’Alliance du Pacifique qui englobe le Mexique, le Pérou et le Chili, une zone où les marchandises peuvent circuler librement », affirme Roberto Diez, directeur pays de Business France. L’environnement des affaires s’améliore également. L’accord bilatéral d’encouragement et de protection réciproque des investissements (APRI) a été ratifié par les deux pays et on attend la décision du parlement colombien pour la convention de non double imposition. « La Colombie a un système juridique favorable à l’investissement. Il y a une sécurité qu’on ne trouve pas dans d’autres pays d’Amérique latine », a indiqué Ana Maria Perez Gomez, avocat au cabinet franco-colombien Lexplana, lors d’un atelier d’information sur la Colombie, organisé à Paris, le 12 décembre 2017, par la CCI Paris Ile-de-France.

Daniel Solano

 

Infrastructures 
Un pays cible en matière de ville durable

Plusieurs grandes villes colombiennes, notamment Barranquilla, Bogotá, Medellín et Cali, ont exprimé une volonté claire de développer le concept de ville durable. Une délégation de la Task Force Ville Durable (TFVD) de Medef International, organisée en octobre 2016, a permis de mesurer les besoins et un MoU a été signé avec le gouvernorat d’Antioquia, dont la capitale est Medellín. Un groupe de travail Colombie a même été créé au sein de la TFVD.

Si la France peut proposer une offre complète en matière de ville durable, trois segments retiennent plus particulièrement l’attention dans le cas de la Colombie : l’eau, l’assainissement et les déchets ; la mobilité durable et la qualité de l’air ; l’efficacité énergétique et la construction durable. Les bailleurs de fonds (BID, CAF, etc.) sont mobilisés et l’AFD est un acteur majeur en Colombie (4e pays bénéficiaire des financements dans le monde).

Les entreprises françaises suivent de près, en particulier, les projets en matière de mobilité. Le gouvernement a signé en novembre 2017 les conventions de financement de plusieurs projets de transports urbains. Il s’agit d’abord de la première ligne du métro de Bogotá (PLMB) avec un apport de l’État de 15 100 milliards de pesos colombiens (4,3 Mds EUR), le reste étant à la charge de la municipalité de Bogotá. La phase 1 représente une longueur de 24 km (15 gares). La structure du projet (clés en mains ou séparation en plusieurs contrats) n’a pas encore été définie. Le maire de Bogotá, Enrique Peñalosa, table sur un lancement du ou des appels d’offres en 2018 et un démarrage des travaux de génie civil en 2019. La première rame devrait rouler en 2024.

L’autre projet important est le Train régional d’Occident de la Sabana (Regiotram), une ligne de 41 km (17 gares), équivalente à un RER, qui reliera la ville de Facatativa au centre de la capitale. L’État s’engage à apporter 1 300 milliards de pesos (366 M EUR), soit 70 % du coût du projet, le reste étant à la charge du département de Cundinamarca. Le schéma retenu est celui du PPP (partenariat public-privé). Le gouverneur de Cundinamarca, Jorge Emilio Rey, table sur un lancement de l’appel d’offres pendant le 2e semestre de 2018, un début des travaux en 2019 et une mise en service en 2022.

 

Agriculture et agroalimentaire
Fin de la guerre, une faim de consommer

La Colombie est connue pour sa place dans la production mondiale de café (4e producteur mondial, 2e en Amérique latine après le Brésil), d’huile de palme (4e) et de fleurs (2e). La fin de la guérilla et le retour de la paix ouvrent des perspectives nouvelles pour le développement de la production agricole et la transformation des produits dans les campagnes durement touchées par la violence et les déplacements de population. Par ailleurs, le remplacement des cultures de coca est une priorité du gouvernement. Une impulsion est donnée à la culture du cacao, avec en particulier, l’appui financier de l’USAID. La Colombie souhaite accroître les exportations d’avocats, encore très faibles. Le plan « Colombia Siembra » prévoit de planter 1 million d’hectares. Des incitations fiscales ont été mises en place pour les entreprises qui investissent dans les zones les plus affectées touchées par le conflit armé, les ZOMAC (344 communes).

Le développement du secteur agricole se heurte cependant à plusieurs obstacles : financement, propriété, manque d’infrastructures, etc. Selon le ministère de l’Agriculture et du développement rural, 40 % seulement des agriculteurs disposent de titres de propriété. Le gouvernement colombien est engagé dans la mise en place d’un cadastre pour lequel la France est en train de bâtir une coopération institutionnelle avec l’aide financière de l’AFD (Agence française de développement).

 

Energie
L’heure des renouvelables

« L’incorporation des énergies renouvelables est fondamentale en vue de la diversification de la matrice énergétique, l’élargissement de la couverture énergétique du pays, particulièrement dans les zones non-connectées, et le respect des objectifs de réduction des émissions de la COP 21 », a déclaré récemment German Arce, ministre des Mines et de l’énergie de Colombie. Le pays a été durement touché par le phénomène climatique El Niño en 2016 et la lutte contre le réchauffement climatique est devenue une priorité nationale.

La Colombie accuse un gros retard en matière d’énergies renouvelables avec un seul parc éolien (19,5 MW), en service depuis 2004. Mais les projets se développent dans le solaire. En septembre 2017, la première grande ferme solaire photovoltaïque de Colombie, Celsia Solar Yumbo, est entrée en activité avec une capacité de 9,8 MW. La société Celsia, filiale du groupe Argos, envisage de se doter de 250 MW d’électricité d’origine solaire en Colombie et à Panama. Le gouvernement colombien s’est doté d’une stratégie dans le domaine des énergies renouvelables et la première séance d’enchères est prévue pendant le 1er semestre de 2018.

L’heure est également à la maîtrise de la consommation d’énergie, un phénomène favorisé par la hausse du coût de l’électricité. Un plan en vue de promouvoir l’efficacité énergétique a été mis en œuvre avec un important volet d’incitations. Ce contexte nouveau ouvre un champ pour les solutions novatrices et les start-up. « Nous proposons une plateforme d’intelligence énergétique innovante, qui collecte, agrège et analyse en temps réel l’ensemble des données énergétiques et de production des sites industriels tout en s’interfaçant avec les marchés de l’énergie » explique Fanny Quintero, directrice commerciale Amérique latine de Metron, une startups spécialisée dans l’intelligence artificielle au service de la performance énergétique dans l’Industrie. La société a choisi la Colombie pour installer un bureau destiné à couvrir l’ensemble de l’Amérique latine.

 

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