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Où exporter en 2018 : Egypte

 

 

 

 

 

 

Tout n’est, certes, pas rose en Égypte, mais il est clair que le contexte est favorable à y faire ses emplettes. Si le contrat des Rafale ne peut être ignoré, il est surtout un plus. « Le Made in France a bonne réputation, on est attendu. Et notre réputation est aussi bonne que celle de la Chine est mauvaise », observe Ludovic Prevost, directeur pays de Business France.

Comme le montre notamment la livraison rapide des premiers Rafale à l’Égypte, les relations bilatérales volent haut. Une très bonne nouvelle, car l’économie égyptienne est également au beau fixe, avec une croissance annuelle d’environ 4 % par an. Le Caire a même pu s’offrir le luxe d’une dévaluation de sa monnaie, la livre égyptienne. Une mesure bien accueillie des investisseurs étrangers, qui sont revenus en masse appâtés par la modernisation de l’économie entamée par un État qui tranche dans les subventions (électricité, carburants…) et dote le pays d’une nouvelle loi sur l’investissement.

Certes, au pays des pharaons, les contraintes administratives demeurent. Si le cadre est clair, l’application des décisions laisse à désirer aux étages inférieurs de l’Administration. Pour autant, comme toutes les nations émergentes aujourd’hui, l’Égypte veut limiter les importations et encourager les exportations, ce qui l’amène à moderniser ses usines, à encourager la création de produits. Preuve en est, chez Business France, en dehors des cosmétiques qui demeurent un secteur phare pour la France dans ce vaste pays, on se concentre à l’heure actuelle sur les biens d’équipement.

François Pargny

Agroalimentaire
Parvenir à l’autosuffisance et moderniser l’outil

Alimentation, matériel agricole et équipement agroalimentaire sont tous trois porteurs. Le fabricant de sauces et condiments Soreal s’est ainsi implanté à New Cairo. « J’ai trouvé un client qui recherchait du savoir-faire. Contre le nôtre, il nous a proposé de partager son usine et c’est ainsi que nous avons constitué une joint-venture », expliquait son P-dg Gilles Bocabeille, lors d’un atelier d’information sur le Proche et le Moyen-Orient, le 15 novembre, organisé à Paris par Business France. La PME s’est placée dans une logique d’exportation. Coup de chance, la monnaie locale a dégringolé.

La pression démographique étant très forte au pays des pharaons (94 millions d’habitants), certains domaines, comme le logement, le traitement des déchets, mais aussi l’autosuffisance alimentaire sont devenus cruciaux. D’où la recherche d’intrants et de machines pour développer l’agriculture. Certains segments sont particulièrement porteurs, comme le sucre, l’arboriculture, le maraîchage, sans oublier les grandes cultures et l’horticulture.

L’Égypte est confrontée au stress hydrique et le gouvernement a lancé un projet de bonification des terres pour les surfaces prises sur le désert. L’exportation de bovins est aussi possible. Danone possède sur place une ferme laitière.

Pour moderniser l’outil de production, des équipements agroalimentaires sont également importés, de l’ordre de 600 millions d’euros par an. D’autres géants français sont implantés dans la région, à l’instar de Bel et Lactalis.

 

Santé
Des hôpitaux de toute urgence

« L’Égypte a à la fois besoin d’équipements médicaux, de rénover et de construire des hôpitaux », souligne Ludovic Prevost, directeur pays de Business France. De fait, certains établissements sont ouverts grâce à des financements bilatéraux en provenance du Golfe. Différents ministères disposent aussi de leurs hôpitaux – Santé, Armée, Police, Université – lesquels ont un grand besoin de mise à niveau et d’augmentation du nombre de lits. S’agissant des dispositifs médicaux, la production locale étant insuffisante, quelque 500 millions d’euros d’équipements sont importés tous les ans. Quant aux médicaments, de grands laboratoires fabriquent sur place, à l’instar des français Servier et Sanofi. Dans ce domaine également, l’Égypte développe une stratégie visant à l’autosuffisance. Une ligne de production de médicaments par le secteur public serait également en cours de développement.

 

Energie
Profiter des énergies renouvelables et du gaz

Premier axe de développement, les énergies renouvelables, qui ne comptent aujourd’hui que pour 8 % du mix énergétique. Au moins trois projets sont en phase préparatoire : raccordement d’unités de production d’énergie solaire au réseau électrique avec le soutien des bailleurs européens, dont l’Agence française de développement (AFD), une centrale photovoltaïque de 20 MW dans la région de Kom Ombo (financée en totalité par l’AFD) et des projets gouvernementaux de parcs éoliens dans le Golfe de Suez d’une capacité de 1 340 MW. Un quatrième projet concerne des fermes éoliennes de 200 à 250 MW, toujours dans la région du Golfe de Suez, (financées par l’AFD, son homologue allemande la KFW et l’Union européenne).

À noter, enfin, que de nombreux projets, sous forme de BOO ou BOT (Build-Operate-Own ou Transfer) notamment, ont été annoncés lors de la conférence de Charm el-Cheikh de mars 2015 (plus de 4 000 MW de photovoltaïque et 2 500 MW d’éolien, d’après Business France). Engie a ainsi conclu un BOO pour un parc éolien de 250 MW pour 350 millions d’euros, à Rhas Gharib dans le Golfe de Suez, dont la construction devait débuter fin 2017.

Pour sa part, EDF EN va construire et exploiter avec le groupe égyptien Elsewedy Electric deux centrales photovoltaïques, d’une puissance installée de 100 MW au total, situées dans le sud. Les travaux doivent débuter au premier trimestre 2018 et sont assortis d’un contrat de vente d’électricité d’une durée de 25 ans signé avec la société égyptienne de transport d’électricité (EETC).

De son côté, Voltalia, spécialiste français de la production d’électricité renouvelable, a annoncé avoir remporté un projet solaire de 25 MW, son premier sur le continent africain, pour la future centrale de Râ Solar située dans la région d’Assouan.
Parallèlement aux énergies renouvelables, l’offre française doit s’intéresser à l’exploitation prévue début 2018 du plus grand champ gazier de Méditerranée (850 milliards de mètres cubes de gaz), Zhor, découvert par l’italien Eni. Grâce à un investissement de 7,8 milliards de dollars, le projet devrait permettrait au pays des pharaons d’être autosuffisant, voire d’exporter. Enfin, le pays manquant de capacités de raffinage, des opportunités sont ouvertes dans la rénovation des raffineries.

 

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