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Où exporter en 2018 : Maroc

 

 

 

 

 

 

Du TGV au tramway, de l’éducation à l’eau, pas moins de 23 accords de coopération ont été signés lors de la visite au Maroc, les 15 et 16 novembre 2017, du Premier ministre français Edouard Philippe. Par exemple, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux, a conclu un protocole d’accord avec le président de l’Agence marocaine des énergies durables (Masen), Mustapha Bakkoury, prévoyant d’apporter un prêt de 150 millions d’euros pour financer la première phase du futur complexe solaire Noor Midelt et une subvention de 500 000 euros pour accompagner Masen.

Les énergies renouvelables constituent, à l’instar de tous les sujets liés à l’environnement, du traitement de l’eau à l’efficacité énergétique et la qualité de l’air, un enjeu réel pour un pays, qui a pris le relai de la France (Cop 21, à Paris) et précédé l’Allemagne (Cop 23, à Bonn) en accueillant la 22e conférence des parties sur le climat (Cop 22), à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. À la recherche de son autosuffisance énergétique, le Royaume chérifien ne perd pas non plus de vue les secteurs qui ont fait son succès ces dernières années, comme l’aéronautique et l’automobile, pôles d’excellence largement investis par l’Hexagone. Dans l’automobile, cinq écosystèmes vont permettre de faire passer le taux d’intégration locale de 50 à 80 % à l’horizon 2020 : câblage, métal et emboutissage, systèmes intérieurs, moteurs et transmissions et batteries. Et un sixième, système extérieur (vitrage, serrure, radio, écran…) est en cours de développement.

Mais aujourd’hui, le pari est peut-être ailleurs et complémentaire : la formation, doter de ressources humaines, créer des centres, des écoles spécialisées, y compris dans les énergies renouvelables et dans d’autres secteurs qui sont autant de gisements d’affaires comme la santé.

De façon générale, les entreprises françaises doivent prendre conscience que le Maroc ne se positionne plus seulement comme un pays low cost, où des équipementiers vont accompagner des groupes, mais aussi comme une plateforme d’exportation, notamment en Afrique, continent qui connaîtra une forte urbanisation et un développement important des transports dans les années futures. « Les Marocains apprécient la proximité, ils apprécient d’être payés en dirham et donc que l’on soit implanté sur place », soutient Charafa Chebani, directrice à la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM) du pôle Business France (au Maroc, la CFCIM représente l’agence publique). S’établir dans le pays est d’autant plus important aujourd’hui qu’il est largement ouvert à la concurrence internationale. Il faut s’inscrire dans le temps et accepter d’investir de l’argent et de l’énergie.

François Pargny

 

Santé
Un soin tout particulier avec les bailleurs et les privés

Les 13 et 14 mars, la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM) et Business France organiseront, à Marrakech, un colloque sur la santé. A cette occasion, devrait être annoncé le lancement du Club pays Santé.

La santé est une priorité de l’État marocain, qui, s’il ne peut pas financer tout lui-même, peut compter sur l’appui des bailleurs de fonds internationaux (AFD qui, depuis 2009, a prêté pour 60 millions d’euros et accordé des subventions de l’ordre de 400 000 euros ; BEI, Fonds qatari pour le développement ; Fonds saoudien pour le développement) ainsi que d’investisseurs privés.

Pour parvenir à son objectif de 10 000 lits d’hôpital supplémentaires, les autorités ont autorisé des opérateurs privés non professionnels à s’engager dans le financement de structures, hôpitaux ou cliniques (objectif : ouvrir 5 centres hospitaliers universitaires à Tanger, Laayoune, Agadir, Beni Mellal et Rabat, et 35 hôpitaux de proximité). Parmi les projets privés, la Cité médicale de thérapies alternatives de la Green Tech Valley, le Centre de consultations médicales de Mazagan ou l’hôpital Bouskoura.

Parmi les investisseurs privés, l’assureur Saham possède des cliniques à Casablanca, Marrakech et Tanger et a obtenu le contrat de révision du manuel d’accréditation des établissements de santé. Côté français, le spécialiste français de l’hospitalisation Elsan ouvre à Bouskoura, dans la banlieue chic de Casablanca, un complexe d’une capacité de 136 lits et places, comprenant différentes installations (maternité, unité de réanimation…).

L’aide des bailleurs de fonds est indispensable. Si le budget public est de 1,3 milliard, les dépenses de santé sont quatre fois plus élevées, de l’ordre de 5,5 milliards d’euros. Par ailleurs, malgré les efforts consentis, la densité d’établissements sanitaires demeure particulièrement faible (1 unité pour 12 000 habitants), tout comme pour le nombre de médecins (6,2 pour 10 000 habitants).

Le colloque qui se tiendra à Marrakech permettra de faire le point sur les solutions possibles pour financer de nouveaux établissements, tel que le partenariat public-privé, et les besoins immenses d’un pays aux inégalités sociales criantes dans la plupart des domaines : analyse, oncologie, greffe, numérisation des dossiers des patients, etc.

 

Numérique
Une transformation encore à mener

La numérisation de l’économie marocaine reste à faire. Loin des grands secteurs considérés comme les moteurs de la croissance, comme l’automobile et l’aéronautique, le numérique n’attire pas encore vraiment les investisseurs étrangers. Et pourtant, les besoins sont considérables, tant en termes d’applications téléphoniques, de modes de paiement mobile, de rentabilité et de productivité pour les entreprises, ou encore de logiciels et de big data.

Les précurseurs de la digitalisation au Maroc sont les banques et les assurances. Le tourisme et le transport ont également entamé leur mutation lorsque des plateformes Internet ont fait irruption dans leur domaine. L’e-gov se développe différemment selon les Administrations. Des startups ont également commencé à émerger, ce qui a incité la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM) à lancer, en octobre dernier, Kluster, un programme d’accompagnement « complet, incluant hébergement en incubateur, formation, mentoring, networking, financement ».

Le Plan Maroc numérique 2020 vise à faire du Royaume un hub régional en réduisant la fracture numérique, via la formation de 30 000 jeunes par an et la création des infrastructures datacom sous la tutelle de la nouvelle agence de développement numérique. Un fonds d’investissement doté d’un capital cible de 200 millions de dirhams, baptisé Maroc Numeric Fund II (MNF II), est mis en place par la société de gestion du Technopark (MITC), ses banques actionnaires et la Caisse Centrale de Garantie (CCG), explique-t-on à la CFCIM.

Par ailleurs, de nouveaux investissements sont prévus dans l’offshoring et dans le développement de nouveaux segments du marché : datacenters (ouverture du premier par Medasys et le groupe britannique Zircom, d’ici 2019) et numérisation des administrations marocaines (éducation, santé…) puis des écoles et cliniques privées.

 

Environnement
Priorités au solaire, à l’éolien et à l’eau

De l’eau aux énergies renouvelables, en passant par les déchets, les opportunités sont considérables. Dans un pays où l’agriculture en particulier et la croissance économique plus généralement restent tributaires de la pluie, trouver de nouvelles sources d’eau est essentiel, tout comme de traiter les déchets pour éviter les pollutions des nappes phréatiques. En matière de production d’eau, le Maroc a mis en place des politiques de barrages (11 en cours de construction, dont trois quasiment terminés : Tamalout/Khenifra, Timkit/Errachidia et Ouljet Essoultane/Khemisset) et d’unités de dessalement (quatre projets : Agadir, Tifnit, Jorf Lasfa et Safi).

S’agissant du traitement de l’eau et l’assainissement, le Maroc veut passer d’un taux d’épuration de 45 % à 80 % vers 2020. D’où la construction de nouvelles stations. Leur nombre est déjà passé de 23 en 2007 à 93 en 2017 et celui des centres d’intervention de 49 à 102.

S’agissant des déchets, la production est de l’ordre de 7,3 millions de tonnes, dont 6,5 millions dues aux ménages et 1,6 million d’origine industrielle. Environ 340 000 tonnes sont considérées comme dangereuses et on estime qu’à l’horizon 2020, la production globale de déchets bondira à 12 millions de tonnes.

Pour parvenir à un traitement efficace, il va falloir multiplier les décharges centralisées (il n’en existe à l’heure actuelle que 17), développer le recyclage, le compost, la valorisation et le tri. Le programme national des déchets ménagers 2008-2023 prévoit que 20 % des déchets soient traités dans la filière tri-recyclage-déchets.

Enfin, le gouvernement, dans un contexte de croissance annuelle de la demande d’électricité de 6,5 %, a décidé de développer les énergies renouvelables. Aujourd’hui, les 30 800 gigawatts heure ont été produites en 2016 et la puissance installée de plus de 8 660 mégawatts (MW) provenaient essentiellement des centrales à charbon (2 550 mégawatts), hydrauliques (1 305 MW) et à gaz (1 230 MW).

Huit parcs éoliens sont en activité, représentant une puissance installée de 800 MW, dont Tarfaya (300 MW). Dans le solaire, seuls 181 MW sont à ce jour installés et le programme solaire national Noor prévoit au total l’installation de centrales de grandes puissances sur cinq sites pour une capacité électrique installée totale de 2 000 MW en 2020, ce qui représentera un investissement de plus de 8 milliards d’euros.

« Parallèlement, il y a une volonté du ministère de l’Environnement de réagir à la dégradation de la qualité de l’air dans les grandes agglomérations comme Casablanca, où la pollution, en raison de la circulation automobile et de l’essor industriel, est maintenant perceptible », assure Charafa Chebani, en charge de l’accompagnement des entreprises françaises à la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM). Alors que le taux d’urbanisation devrait passer de 60,3 % à 68,5 % en 2050, le coût de la dégradation de l’air serait déjà évalué à plus de 1 % du produit intérieur brut.

Enfin, le sujet de l’efficacité énergétique est aussi pris en compte, notamment à travers le Code de la construction, avec l’utilisation de matériaux plus nobles ou de PVC favorables à une consommation raisonnable.

 

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