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Où exporter en 2018 : Sénégal

 

 

 

 

 

 

Centrale solaire, aéroport moderne, autoroute : le Sénégal, sans autre richesse que le phosphate, étonne. « Avec un PIB de 15 milliards de dollars, une population de 15 millions d’habitants, une position géographique d’entrée sur la région ouest-africaine, le Sénégal est un véritable hub économique ». La deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest francophone jouit d’atouts, dont la stabilité politique, qui lui permettent de consolider son développement en s’engageant dans la voie de l’émergence », commente Quentin Voutier, chargé de développement à Business France Sénégal.

Il reste du chemin à accomplir. Il n’empêche : le nouvel aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIDB) est sorti de terre et l’autoroute Ila Touba émerge. « L’axe Dakar-Thiès est presque terminé », se félicitait en décembre dernier le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui annonçait en même temps la livraison de l’infrastructure en décembre 2018.

L’État sénégalais fait la part belle aux partenariats privé-public (PPP) et ce qu’il appelle « les partenariats gagnant-gagnant ». Il doit encore parfaire le maillage territorial avec la création de zones économiques spéciales (ZES), auxquelles devraient être attachés des avantages fiscaux et douaniers, respectant les règles de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Mais pour l’heure, les projets sont encore hors terre, sinon dans les cartons. Celui qui semble devoir sortir le plus rapidement est le parc industriel de Diamniadio, avec ses espaces de service, ses bureaux, une plateforme logistique et, ultérieurement, une zone commerciale, des complexes touristiques et des zones résidentielles, à proximité de l’AIDB. Il y a aussi la zone économique spéciale intégrée de Dias, mélangeant agroalimentaire et industries diverses avec des bureaux, des services et une zone commerciale, résidentielle et touristique. Fin août, le président Macky Sall se rendait dans la commune de Thiénaba, où une ZES de 600 ha doit jouxter l’autoroute à péage Ila Touba.

Les deux autres ZES sont dans le sud à Kedougou, et, près de Mbour, à Sandiaria. Cette dernière est une initiative locale, soutenue par l’État, visant à intégrer industrie et formation dans l’agriculture, l’industrie, le BTP, l’hôtellerie et les services.

François Pargny

 

Infrastructures 
Priorité aux transports routier et portuaire

Alors que les grands chantiers se poursuivent – le train express régional (TER) dont la mise en service est prévue en 2019 et le pôle urbain de Diamniadio, conçu selon le modèle d’une ville intelligente (smart city) –, le déficit en infrastructures reste gigantesque. « Si les infrastructures contribuent à hauteur de 4 % du produit intérieur brut, les besoins sont considérables dans le domaine routier notamment, mais aussi dans le transport ferroviaire ou portuaire », expose Quentin Voutier, chargé de développement à Business France.

Le transport routier compte pour 90 % des déplacements au Sénégal. Il sera encore encouragé, ce qui devrait ouvrir des marchés aux entreprises françaises dans le gros œuvre, malgré la concurrence chinoise, dans des niches, par exemple, l’électronique, le péage.

Depuis des années, on parle aussi, pour décongestionner la capitale, de mettre en place un système de bus rapides sur une voie. Le 26 mai dernier, la Banque mondiale a annoncé qu’elle venait d’approuver un financement de 300 millions de dollars pour un projet pilote à Dakar.

Enfin, il ne faut jamais oublier le poumon économique, le port de Dakar. Plusieurs projets sont en cours, comme le terminal minéralier et vraquier de Bargny, à 32 kilomètres du port autonome de Dakar (Pad).

Déjà concessionnaire d’un terminal à conteneurs au Pad, l’émirati DP World aurait l’intention d’injecter 30 millions de dollars dans le nouvel ouvrage. Le coût total du port de Bargny est estimé à 700 millions de dollars, dont une ligne de chemin de fer 750 km.

 

Energies
Le solaire au zénith

Comme souvent pour les économies en développement, l’énergie est un enjeu crucial. Ainsi, bien que la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) ait porté la capacité de production de 573 Mégawatts (MW) en 2012 à 900 MW, seule la moitié des 15 millions d’habitants ont aujourd’hui accès à l’électricité.

L’énergie générée est essentiellement d’origine thermique. Si le gouvernement entend encore pousser dans ce sens, il veut aussi encourager le solaire et l’éolien, de façon à ce que le renouvelable représente 30 % du mix énergétique à l’horizon 2020. Si le marché est déjà ouvert depuis quelque temps aux producteurs indépendants dans le thermique, c’est aussi maintenant le cas dans le renouvelable.

En juillet dernier, une troisième centrale solaire photovoltaïque était ouverte près de Thiès, après celles de Bokhol, dans la région de Saint-Louis, de Malicounda, dans le département de Mbour. D’une capacité de 30 MW, la centrale Ten Merina a été réalisée par Solar Direct, filiale d’Engie, et le fonds d’investissement français Meridiam, avec l’appui de Proparco, filiale pour le secteur privé de l’Agence française de développement (AFD).

À Bokhol, la centrale de Senergy II, d’une puissance de 20 MW, a été financée par la plateforme française GreenWish Partners ; sa construction et sa gestion ont été confiées à Vinci Énergies. Quant au parc de Malicounda, d’une capacité de 22 MW près de Mbour, il est développé par des investisseurs italiens.

Le président Macky Sall a déclaré son intention de couvrir le territoire national de nouvelles unités. Mais pour le moment les regards se portent plutôt vers la Banque mondiale, qui, après avoir lancé l’initiative Scaling Solar en Zambie, voudrait réitérer l’expérience au Sénégal. En Zambie, le producteur indépendant français Neoen avait été retenu pour construire une centrale de 100 MW. L’ambition est la même au Sénégal. Début mars, un avis de pré-qualification a été lancé pour « la sélection d’un ou plusieurs producteur(s) indépendant(s) d’électricité (IPP) pour la conception, le financement, la construction, la mise en service et l’exploitation de centrales photovoltaïques d’une capacité installée cumulée d’environ 100 MW situées à Touba dans la région de Diourbel, Kahoné dans la région de Kaolack et Niakhar dans la région de Fatick ».

Toujours dans le renouvelable, à noter le parc éolien de Taïba Ndaye (nord-ouest de Dakar), qui doit fournir à la Senelec 150 MW de courant électrique, dont la première phase en cours de finalisation de 50 MW. Pour générer du courant, le Sénégal pourrait aussi compter sur les ressources hydrauliques régionales. Enfin, les découvertes d’or noir au large de ses côtes devraient lui permettre, au-delà de 2020, d’améliorer sa réponse à la demande domestique et de réduire ses importations de brut.

 

Tourisme
Des projets en attente

La volonté du Sénégal est de mieux équilibrer ses activités entre tourisme d’affaires, balnéaire, culturel, et éco-tourisme. Ce dernier est en plein développement, alors que l’on attend toujours le lancement de l’initiative City Trip, un projet de valorisation du patrimoine du grand Dakar et de sa région, qui pourrait se traduire par des multiples besoins : hôtels, formation, etc.

À noter encore que l’Agence de promotion des investissements et grand travaux du Sénégal (Apix-Sénégal) cherche des partenaires pour lancer les stations de Joal Finio et Mbodiène, pilotées par la Société d’aménagement de la Petite Côte (Sapco).

 

Numérique
L’ambition d’être un hub

Offshoring, télémarketing, ingénierie informatique, les opportunités sont multiples dans un pays très « tech », disposant d’infrastructures de télécommunications de qualité, d’un opérateur historique performant, la Sonatel, partenaire d’Orange, et d’un écosystème dynamique, avec, notamment, CTIC (Croissance des technologies de l’information et de la communication), le premier incubateur lancé en Afrique de l’Ouest en 2011, et Jokkolabs, un réseau d’espaces de co-working, qui a attiré des partenaires comme la Société Générale.

Pour valoriser la créativité des Sénégalais, le gouvernement pousse un projet de parc technologique à Diamniadio, d’une superficie de 25 hectares. Atos s’est déjà installé. Soutenue par la Banque africaine de développement (Bad), l’initiative vise à transformer le Sénégal en un hub numérique. À proximité, seront développés un complexe agroalimentaire, et des pépinières de l’Institut de technologie alimentaire (ITA).

 

Agriculture
Des opportunités sans fin

Diversification, modernisation, les grands axes du Plan Sénégal émergent (PSE) restent d’actualité. Mais le chemin reste long : « occupant 60 % de la population active, mais ne représentant que 16 % du PIB, le secteur primaire est un secteur prioritaire de l’émergence. Il s’agit de tirer parti des potentiels hydriques et hydrauliques, des aménagements existants comme dans la vallée du fleuve Sénégal, mais aussi de mécaniser la filière et d’améliorer l’accès aux intrants », délivre Quentin Voutier, chargé de développement à Business France Sénégal. Quelques segments prioritaires : l’horticulture d’exportation et de contre-saison et les céréales, le riz notamment, ce qui permettrait de réduire des importations ruineuses.

 

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