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Guide 2019 de l’accompagnement à l’export France : recruter pour l’export

 

 

 

 

 

 

Afin d’aider les entreprises à se doter des moyens humains pour se développer à l’international, il existe le volontariat international en entreprise (V.I.E) ainsi que des aides financières dans les Régions. Elles sont appelées à s’intensifier. Voici l’essentiel des tendances et mécanismes à connaître.

 

Dans la réforme du dispositif public de soutien au commerce extérieur annoncée par le Premier ministre, le 23 février 2018, pas moins de 4 mesures sur un total de 19 concernent la formation aux langues et au commerce international (voir ouverture du Guide). S’agissant notamment de « créer un parcours de formation à l’export spécifiquement dédié aux TPE, PME et ETI pour les aider à s’internationaliser », Édouard Philippe a reconnu le rôle majeur des chambres de commerce et d’industrie (CCI) et des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) pour « diffuser plus largement des formations clefs en mains ».

L’essentiel des annonces dans ce domaine porte toutefois sur les langues, en particulier l’apprentissage de l’anglais, avec notamment « avant d’entrer en premier cycle universitaire, au mieux et au plus tard avant la fin du premier cycle, une certification internationale en anglais type Cambridge, IELTS ou TOEFL ».

L’accent mis sur les langues était très attendu : « La formation en anglais et en néerlandais est une de nos priorités, car nous sommes clairement défaillants à ce jour », confiait ainsi au Moci, après les annonces du Premier ministre, Pascale Sebille, à la tête du Comité des CCE des Hauts de France.

Il faut réagir. « Pour les jeunes, expliquait-elle, nous sommes en contact avec le rectorat, et la création d’une École européenne en septembre 2019 à Lille sera un premier signal qui va dans ce sens, même s’il faut renforcer l’offre partout. Et nous augmenterons sur tout le territoire régional l’accès à nos bourses de mobilité internationale (de type Erasmus et Mermoz) tout au long du mandat de Xavier Bertrand (président du Conseil régional) ».

Pour la formation des adultes, reconnaissait-elle, en revanche, « c’est plus compliqué. Nous avons des budgets disponibles pour cela mais pas encore de stratégie régionale précise pour augmenter nos performances. Les annonces du Premier ministre vont peut-être nous permettre de remettre cette question sur la table ».

Dans le détail, le nouveau dispositif du commerce extérieur prévoit la mise en place d’un programme de formations export adaptées aux besoins des dirigeants des PME, leur permettant d’aborder leurs difficultés et d’établir un diagnostic approfondi de leur entreprise.

 

Le volontariat international en entreprise (V.I.E)

Guichet : Business France
Description : ce dispositif permet de recruter un jeune de 18 à 28 ans, homme ou femme, de profil varié, pour lui confier une mission à l’étranger : étude de marché, prospection, renforcement d’équipes locales, accompagnement d’un contrat, d’un chantier, participation à la création d’une structure locale, animation d’un réseau de distribution, support technique d’un agent, etc.
Recrutement : Business France fournit une assistance au recrutement, incluant la présélection de profils en fonction des besoins de l’entreprise. Elle a aussi mis en place une base de données des candidats, Civiweb, permettant aux entreprises de trouver plus facilement les profils recherchés.
Durée de la mission : de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite.
Organisation de la mission : un V.I.E peut passer jusqu’à 183 jours par an en France par année de mission, mais l’entreprise s’engage à affecter son candidat à l’étranger. L’entreprise peut également couvrir jusqu’à huit pays avec un même volontaire, grâce au V.I.E régional.
Mesures d’incitation : afin d’encourager les PME et TPE à utiliser la formule, le dispositif s’adapte régulièrement grâce à de nouvelles mesures. Voici les dernières mises en avant par Business France :
• le portage par des grands groupes ou des possibilités d’hébergement au sein de ses bureaux, les chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger (CCIFE), solutions qui peuvent aller du simple hébergement au suivi du V.I.E durant sa mission ; des sociétés privées d’accompagnement à l’international proposent également ce service ;
• le parrainage du V.I.E par les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) en France et dans son pays de mission ;
• la formule du V.I.E à temps partagé, qui permet de bénéficier d’un V.I.E tout en partageant ses services et son coût avec d’autres entreprises, au sein d’une même filière professionnelle ou d’une même région ; il suffit que les entreprises aient un projet de développement dans un pays commun et qu’elles désignent l’une d’elles comme chef de file et interlocuteur de Business France pour les aspects juridiques et financiers (voir encadré sur l’Imed).
• des organismes fédérateurs, par ailleurs, proposent aux PME de se regrouper autour d’un V.I.E à temps partagé en favorisant le rapprochement d’entreprises ayant un projet sur la même destination.
Dépenses à la charge de l’entreprise : frais de voyage aller et retour et de transport de bagage ; indemnité forfaitaire mensuelle variable selon les pays (entre 1 400 et 4 900 euros) ; frais de gestion des dossiers (protection sociale incluse) ; dépenses opérationnelles liées à la mission confiée.

Contacts
• Pour les entreprises :
n° Azur : 0810 659 659 ; [email protected]

• Pour les jeunes :
n° Azur : 0810 101 828 ; [email protected]

 

Bon à savoir
Aide administratives et financières
Un des avantages de la formule est aussi que si l’entreprise pilote la mission du V.I.E, c’est Business France qui s’occupe de sa gestion administrative et juridique, l’entreprise étant exonérée de tout lien contractuel direct avec le jeune. Ce dernier est placé sous la tutelle administrative de l’ambassade de France dans son pays d’affectation.
En matière financière, des aides sont possibles : les dépenses liées au recours à un V.I.E sont éligibles au Prêt croissance international de Bpifrance et le budget V.I.E est intégrable dans une assurance prospection. Enfin, the last but not the least, dans de nombreuses régions, les entreprises peuvent bénéficier d’aides régionales qui offrent la prise en charge partielle ou totale du coût du V.I.E.
Les dépenses liées au recours à un V.I.E sont éligibles au prêt de développement export et peuvent être intégrées dans une assurance prospection, solutions gérées par Bpifrance. Dans la plupart des régions, la mise en œuvre de missions V.I.E peut bénéficier d’aides subventionnelles.

 

Repère
Plus de 10 600 V.I.E en poste
Un objectif de 10 000 V.I.E. annuels en poste fin 2017 avait été fixé à Business France l’année de sa création, en 2015. Elle l’a dépassé, et fin février 2019, ils étaient 10 651, en poste dans 131 pays pour le compte de 1 955 entreprises dont 76 % de PME et d’ETI et 24 % de grands groupes. Depuis le début de la formule en 2001, quelque 79 038 V.I.E ont effectué une mission pour le compte de 7 513 sociétés.
D’après les données de Business France à fin février 2019, si l’Europe reste la zone d’affectation dominante (52 %), avec comme premières destinations la Belgique (12,83 %) et l’Allemagne (9,6 %), l’Amérique du Nord est la deuxième zone avec 18 %, les États-Unis étant le deuxième pays d’affectation au monde (13,8 %).
La formule est efficace pour les entreprises : 75 % des utilisateurs du V.I.E poursuivant des objectifs commerciaux ont bénéficié de nouveaux courants d’affaires à l’export (étude Ipsos 2018). Par ailleurs, 98 % des volontaires recommandent l’expérience aux jeunes diplômés (étude Edhec NewGen Talent Centre, octobre 2018).
Par catégories, les PME et ETI emploient 38 % des V.I.E en poste à février 2019. Le secteur bancaire est le premier utilisateur, suivi des TIC et de l’industrie automobile.

 

Le V.I.E à temps partagé séduit dans les régions

Précurseur du dispositif du volontariat international en entreprise (V.I.E) à temps partagé, l’Imed fournit également, dans le cadre d’une convention avec la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, des V.I.E à temps plein aux entreprises régionales.
Le dossier V.I.E, que l’Imed traite avec CCI International Paca et Business France, qui gère la procédure au niveau national, fait partie du volet Ressources humaines du SRDEII (Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation). La Région a porté son soutien de 1 million à 1,655 million d’euros sur 3 ans, afin d’apporter une aide directe de 10 000 à 15 000 euros par jeune à chaque entreprise.Selon Loïc Bonnardel (photo ci-contre), délégué général de l’Imed, plus de 600 entreprises ont été accompagnées en plus 30 ans, et la formule temps partagé tend à se démocratiser de plus en plus au sein des PME. « Les Régions y sont également très sensibles. Un élément fort à ce sujet est la possibilité donnée récemment aux entreprises de Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne Franche-Comté et Occitanie d’obtenir des financements pour les V.I.E à temps partagé portés par notre association. Des contacts sont aussi noués avec les Hauts-de-France ».

 

Témoignage de Sonia Foussier, ex-V.I.E à temps mutualisé devenue responsable commerciale au Mexique

Ancienne V.I.E, Sonia Foussier, 29 ans aujourd’hui, a effectué une mission de V.I.E à temps partagé de 24 mois (janvier 2017-février 2019) au Mexique pour le compte de trois entreprises françaises.
La jeune femme, diplômée de l’IAE de Pau-Bayonne (Master 2 Management international, spécialité Amérique latine) et de l’Université Lille III (Master 1 Relations internationales, spécialité Amérique latine), avait été recrutée en septembre 2016 par l’Imed (Ingénierie méditerranéenne pour l’export et le développement), précurseur du dispositif V.I.E à temps et coûts partagés.
L’Imed avait alors embauché Sonia Foussier pour effectuer un V.I.E à temps mutualisé pour le compte de la société niçoise Coverpla (Sud-PACA), fournisseur d’éléments de packaging primaires pour la parfumerie et la cosmétique ; l’entreprise Adesia, basée à Arnas (Auvergne-Rhône-Alpes), spécialisée dans la production de rubans adhésifs sensibles à la pression et la société lyonnaise Elkem Silicones (Auvergne-Rhône-Alpes), experte dans la production de matériaux à base de silicone. Elkem Silicones est une division du groupe norvégien Elkem, spécialiste mondial de la production de matériaux à base de silicone.
Trois sociétés souhaitant, pour la première, prospecter le marché mexicain, et pour les deux autres s’implanter localement. Pour Coverpla, Sonia Foussier devait ainsi réaliser une étude de marché pour redéfinir la politique de prix pour l’adapter au marché local. Pour Adesia, sa mission consistait à défricher le terrain pour mettre en place un stock local de marchandises destiné à répondre aux contraintes du marché (éloignement, compétitivité prix). « Après un an de mission, on a ouvert en septembre 2018, dans la région de Mexico, un stock pour gérer les commandes », se réjouit Sonia Foussier. Enfin, pour Elkem Silicones, il s’agissait de réaliser un plan marketing en vue de l’implantation d’une filiale locale. « Pour cette mission, j’ai été encadrée par les équipes d’Elkem Silicones au Brésil », renseigne la jeune femme.
Sonia Foussier était à 35 % en contrat avec les trois sociétés, hébergée dans les locaux de Business France. La répartition du temps de travail a été définie en amont avec les trois entreprises. « J’adaptais mes heures en fonction des besoins de chaque entreprise », explique Sonia Foussier.
Trois missions qu’elle a remplies avec succès. La jeune femme a reçu à la fin de sa mission V.I.E trois propositions d’embauche des trois entreprises. Aujourd’hui, Sonia Foussier est basée dans la région de Mexico City où elle est responsable commerciale de l’entité commerciale mexicaine d’Adesia. « L’Imed, c’est un tremplin pour nos carrières », conclut-elle.

L’Imed promeut la solution V.I.E à temps et coûts partagés
Le dispositif V.I.E. à temps et coûts partagés porté par l’Imed, association d’accompagnement des entreprises à l’international créée en 1988 à Marseille, est une solution flexible pour les entreprises qui souhaitent prospecter un nouveau marché à l’international et identifier des partenaires potentiels sur un nouveau marché sans engager un temps plein. Avec cette solution, jusqu’à trois sociétés qui ciblent le même marché peuvent mutualiser les services du même volontaire en lui confiant chacune une mission à temps partagés. Les coûts sont également partagés. Une formule donc adaptée aux PME ou primo-exportatrices.

Venice Affre

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