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Guide 2019 de l’accompagnement à l’export France : Joselyne Studer-Laurens, vice-présidente de la commission Formation du CNCCEF

 

 

 

 

 

 

Le Moci. Quels sont les meilleurs systèmes de recrutement d’un jeune ou d’un salarié plus expérimenté à l’international ?

Joselyne Studer-Laurens. Il faut intégrer qu’on ne fonctionne plus comme il y a encore quelques années. Quand on recrute, c’est parce qu’on recherche ce qu’il y a de mieux sur le marché, ce qui signifie qu’on a l’intention de tester les candidats. Et ce, longtemps – disons au moins un an. La volonté est de les mettre au pied du mur, en situation de réalisation.
Nous disposons aujourd’hui d’outils pour tester les jeunes. Avec des contrats de professionnalisation ou d’apprentissage, c’est l’occasion de les voir bouger dans le cadre de leur université, leur école ou leur centre de formation. La France mène en ce moment une grande réorganisation de la formation professionnelle et des certifications. Pour un patron, recruter signifie qu’il doit définir quelle fonction il va confier à un jeune : commercial, responsable de la logistique, des achats, comme administrateur des ventes ? Evidemment pour des offres internationales il peut avoir besoin d’un ingénieur à la table des négociations pour vendre des produits technologiques.
La palette des métiers est large à l’international. Dans notre pays, le système de la cooptation a encore de beaux jours. Le réseau des anciens, ça fonctionne toujours. On peut l’avoir via les réseaux sociaux, par exemple LinkedIn sur lequel on peut communiquer, se présenter. De façon générale, les étudiants des écoles sont très actifs dans ce domaine et ceux des universités s’y sont mis. Certaines ont des BDE – bureaux des élèves – très actifs pour faire connaître leur cursus surtout s’ils sont suffisamment attractifs pour les anciens et les entreprises qui cherchent à recruter.

 

Le Moci. Certains jeunes passent par le volontariat en entreprise plutôt que de se lancer tout de suite sur les réseaux sociaux ?

J. S.-L. Les candidats au recrutement doivent être présents sur les réseaux sociaux, sur les salons, forums, blogs. Il faut se faire remarquer en tant que « potentiel ». D’après une étude de LinkedIn sur les tendances de recrutement, les entreprises réussissent maintenant à recruter sur les réseaux sociaux et la tendance s’accélère. Les sites d’annonces en ligne sont très utilisés, comme Indeed, Trovit et l’APEC ou Cadremploi. Les entreprises cherchent à attirer les talents. Les CV, lettres de motivation ne passent plus par les mêmes canaux.
On assiste à une profonde renaissance des modes d’embauche. L’avantage sur les réseaux sociaux est que l’on peut afficher clairement les profils recherchés, les fonctions, les salaires, ce qui permet aux candidats de se positionner. Quant au volontaire international en entreprise (VIE), c’est un peu la cerise sur le gâteau. Combien y ont accès ? 10 000 au plus aujourd’hui. Il n’y a pas assez d’entreprises. Il faut être très bon. On peut faire un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, c’est assez facile. On peut suivre un cycle universitaire, une formation internationale, ce n’est pas trop compliqué. Tout le monde n’est pas VIE. C’est une excellente préparation et pour l’entreprise l’occasion de tester un jeune qui va être encadré par exemple par une CCI française à l’étranger. Le résultat du dispositif est significatif : souvent le VIE trouve au terme de sa période un job, pas forcément dans l’entreprise qui l’a recruté, et ça peut-être à Hong Kong, à Singapour ou au Vietnam.

 

Le Moci. Vous avez participé au groupe Formation mis en place par le Trésor, au lendemain de la présentation de la réforme du dispositif d’appui au commerce extérieur par le Premier ministre, le 23 février 2018 à Roubaix. Quelles sont les recommandations effectuées ?

J. S.-L. Le rapport définitif est en voie de finalisation. Les motivations sont là, la mobilisation existe, mais il faut encore la mise en musique. Si la formation est vue comme essentielle par le ministre, le Trésor et tous les acteurs, le chemin est long.
Pour les PME, l’urgence est la sensibilisation et la proposition de solutions. Et on a abordé tous les sujets, comme les VIE. On ne sait pas encore comment cette offre pourrait être présentée sur la plateforme de solutions que crée Business France avec ses partenaires de la Team France Export dans le cadre des guichets uniques régionaux. C’est complexe. Au début de l’année, une nouvelle loi a entériné le fait que les actifs devront se former tout le long de leur vie en entreprise, ce qui va influer sur l’ensemble des parcours. Ça bouge beaucoup et il faut encore avancer.

Propos recueillis par François Pargny

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