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Secteurs porteurs : infrastructures, mines, mécanique, agro-industrie…

Les sociétés françaises doivent saisir les opportunités créées par les grands investissements publics dans les infrastructures et par le développement de filières performantes. Autant d’occasions qu’elles doivent mettre à profit pour engager des coopérations franco-algériennes. explique l’économiste Mourad Goumiri, professeur associé à l’université d’Alger 3.

Les sociétés françaises doivent s’intéresser aux grands projets dits structurants pour aménager et développer le territoire, comme le BTP, le réseau ferré et hydraulique, et à des secteurs prometteurs sur le marché intérieur, comme les mines, la mécanique et l’agro-industrie.

Les grands projets structurants

De grande envergure, ces projets, à moyen et long terme, favorisent l’aménagement du territoire et le développement dans les grandes infrastructures : bâtiment, travaux publics, réseau ferré, barrages, etc.

Le BTP

Parmi les grands projets structurants d’investissement public, figure l’autoroute Est Ouest et ses raccordements qui offrent des possibilités de contrats pour la réalisation de pénétrantes et d’ouvrages d’art (trémies, viaducs, tunnels, ponts…). Les marchés d’ingénierie, de suivi et de réalisation peuvent être effectués seul ou en joint-venture, car les sociétés nationales ne possèdent pas toujours les capacités nécessaires à la bonne maîtrise des projets. Si la concurrence pour la réalisation de logements exclut les entreprises françaises, beaucoup trop chères par rapport aux homologues chinoises et turques, des constructions spécifiques sont possibles : prisons et centres de rétention, cités universitaires, complexes sportifs et de loisirs. La réhabilitation de zones urbaines constitue aussi une opportunité fabuleuse. Sans compter les infrastructures portuaires datant du temps de la colonisation, qui nécessitent des travaux de réaménagement, de consolidation et de modernisation.

Les infrastructures ferroviaires

Les investissements portent sur la maintenance, la modernisation, la sécurisation des infrastructures ferroviaires (ingénierie, formation, équipements, logiciels…). S’agissant de lignes supplémentaires, seule pour le moment est envisagée la boucle du Sud-est, qui doit relier des grandes villes d’Ouargla, Ghardaïa, Touggourt. Un autre projet à l’ouest est à l’étude (plusieurs milliers de kilomètres de voies ferrées), son exécution dépendant du projet d’exploitation du gisement de fer de Gala Djebilet, un des plus importants au monde, dont les études de faisabilité ne sont pas encore finies.

Les projets hydriques et hydrauliques

Les sites naturels retenus pour les grands barrages d’envergure sont quasiment finis. Les investissements seront significatifs dans la moyenne et petite hydraulique, les travaux de transfert, l’équipement et la gestion des infrastructures hydrauliques, ainsi que les investissements de maintenance et modernisation, avec un volet de formation, de recyclage et de perfectionnement.

Des filières industrielles à développer

Les mines, la mécanique ou l’agro-industrie constituent des secteurs porteurs pour l’avenir. Les entreprises étrangères peuvent y investir et créer des joint-ventures.

La prospection et l’exploitation minière

L’Algérie dispose d’un territoire immense (2,3 millions de km2), dont moins de 10 % seulement ont été explorés. Et ce, essentiellement pour exploiter les hydrocarbures. Les marges de manœuvre dans la recherche et prospection sont donc importantes. Il faut un cadre de coopération intergouvernemental pour tracer les grandes lignes de coopération, afin de définir les garanties et les sûretés, le partage des fruits de la prospection ainsi que la définition des obligations et des avantages des deux partenaires. L’exploitation des gisements miniers, (en excluant les énergies fossiles régies par d’autres mécanismes), quant à elle, est beaucoup plus simple, puisqu’elle ne dépend que des entreprises et de leur volonté à d’investir dans les activités porteuses en Algérie (ciment, kaolin, marbre, terres utiles) et sur le marché international (phosphates, or, fer, mercure, plomb, zinc, etc.).

La construction mécanique

Le gouvernement algérien est parvenu à persuader Renault de se doter d’une usine de montage de véhicules (20 000 à 30 000 unités an) à Bir el-djir (Oran), après que le groupe français ait réalisé une usine de 150 000 unités par an (avec une prévision de 300 000) au Maroc. Comme l’Algérie ne dispose pas encore d’un tissu de sous-traitance suffisant dans l’industrie mécanique, des investissements massifs doivent y être réalisés. Les entreprises françaises devront tôt ou tard délocaliser et auront besoin de partenaires locaux, ce qui devrait amener la France et l’Algérie à concevoir un programme structuré dans le cadre d’un accord bilatéral.

L’agro-industrie

Avec quelque 37 millions d’habitants et un rythme de croissance naturel qui ne faiblit pas, l’Algérie se trouve dans une situation de dépendance alimentaire grave. La France a tout intérêt à investir dans la filière. Dans ses efforts pour exporter en Algérie, elle est concurrencée par l’Asie, l’Amérique et d’autres pays européens. Dès lors, il est préférable de concevoir une politique de coopération mariant exportation et création de joint-ventures franco-algériennes pour développer des secteurs agroalimentaires en Algérie à moyen et long terme.

Mourad Goumiri

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