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Focus sur l’agroalimentaire : les Français investissent dans toute la filière

Les besoins sont considérables et la France n’est pas absente. Bien au contraire, notamment dans le lait et sa transformation. Mais les coopérations avec des opérateurs privés algériens s’étendent aussi à d’autres secteurs permettant des transferts de technologie.

Longtemps discrets, les groupes agroalimentaires français sont devenus agressifs, comme le montre depuis le début de l’année la signature de huit conventions cadres visant à développer, en association avec des exploitants publics et privés algériens, les filières de la viande et des fruits et légumes, le transfert de savoir faire dans la mécanisation agricole, les semences, la fertilisation des sols, le stockage et l’agriculture saharienne. La coopération d’opérateurs français dans des centres de production et de transformation de lait de vaches est fréquente, notamment en Kabylie où certaines localités autrefois désertes sont aujourd’hui transformées, à l’instar de Fréha (30 km à l’est de Tizi Ouzou) qui est devenue une zone verdoyante, spécialisée dans l’élevage et la production laitière.

Pour l’État, la facture des importations du lait est particulièrement lourde. D’où l’importance de l’accord conclu dans la filière laitière entre Bretagne Commerce International et l’Institut algérien de Technique des Élevages (ITELV). Mais aussi le partenariat pour une usine d’alimentation de bétail, signé par le groupe Glon-Sanders avec la société Sim et la création de groupes d’appui aux éleveurs laitiers (Gapel) auxquels sont apportés de la formation sur place et en Bretagne. Dans la wilaya de Béjaia située à, à peine, 100 km de cette localité se trouve le plus grand pôle agroalimentaire algérien constitué, notamment, des grandes entreprises privées Cévital, Danone, Soummam, Ifri et Général Emballage.

À Tizi Ouzou, un délégué de la chambre d’Agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou explique que des investisseurs étrangers, notamment français, cherchent à « se rapprocher des exploitants algériens ». Le champ des partenariats, selon lui, augmente, car les capitaux privés algériens sont disponibles, la propriété et l’activité privées augmentent et donc le besoin de « promouvoir en commun » la production avec des opérateurs étrangers.

En outre, le tissu des acteurs privés algériens s’étoffe avec le retour au pays d’émigrés qui reprennent en mains leurs terres et montent des exploitations agricoles modernes sur leurs propriétés avec l’aide d’exploitants et de petits industriels français. Les « succès stories » sont nombreuses dans les régions à forte émigration (Tizi Ouzou, Bejaia et Jijel notamment) où la topographie locale a la particularité de présenter de nombreuses similitudes avec celle des Pyrénées et des Alpes maritimes français. L’empreinte de la coopération française est déjà perceptible à travers la fabrication locale de toute une gamme de fromages du terroir (gruyère, camembert, reblochon etc.), aujourd’hui largement disponibles dans les magasins d’alimentation de la région. L’essor des partenariats industriels est essentiel à l’Algérie, pays qui importe 75 % de ses besoins alimentaires. L’Algérie figure, en particulier, parmi les plus gros acheteurs au monde de céréales, destinées aussi bien à l’alimentation de la population (blé, farine, etc.) qu’à celle des animaux (orge…). La demande nationale estimée à 8 millions de tonnes par an n’est couverte qu’à environ 30 % par la production domestique. Or, non seulement les importations sont ruineuses (800 millions d’euros uniquement pour les céréales importées de France), mais l’industrie agroalimentaire algérienne à base de céréales (pâtes, biscuits, farines lactées etc.), alimentée uniquement avec des importations, n’est pas compétitive.

Nordine Grim

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