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Transport & logistique à l’international 2019 : une année 2018 en dents de scie pour le fret

Le trafic de fret aérien mondial finit l’année en hausse de 3,5 %, malgré un ralentissement global en fin d’année. Des surcapacités existent.

 

 

 

La demande de fret aérien, mesurée en tonnes-kilomètres de marchandises (FTK), a augmenté de 3,5 % après une année extraordinaire en 2017, en hausse de 9,7 %, selon l’Association du transport aérien international (IATA). Ce chiffre s’avère moins élevé que celui initialement prévu en début d’année 2018 par l’IATA, qui était de 4,5 %. Le signe d’un certain ralentissement au niveau mondial. La capacité du secteur du fret, mesurée en tonnes-kilomètres de marchandises disponibles (AFTK), a augmenté de 5,4 % en 2018, surpassant la croissance annuelle de la demande. Cela a causé une pression à la baisse sur le coefficient de charge, mais les rendements se sont avérés résilients.

« Après les pics tarifaires enregistrés fin 2017 dus à des sous-capacités au niveau mondial, nous constatons une tendance haussière depuis le second semestre 2018 », indique Florent Noblet, délégué général adjoint du syndicat professionnel TLF Overseas.

 

Les transporteurs américains tirent leur épingle du jeu
L’année 2018 s’est conclue par un affaiblissement de la demande en décembre de 0,5 %, soit le pire résultat depuis mars 2016. La capacité du fret, toutefois, a augmenté de 3,8 %. Pour le dixième mois consécutif, l’augmentation de capacité a surpassé la croissance de la demande.

En 2018, les transporteurs aériens américains qui ont tiré leur épingle du jeu. La force de l’économie américaine a permis à ceux-ci d’enregistrer une croissance de 6,8 % sur l’année 2018, suivis de près par leurs homologues latino-américains (+5,8 % en un an).

Leurs confrères du Moyen-Orient et d’Europe présentent des résultats honorables, avec une croissance annuelle respective de 3,9 % et 3,2 %, malgré les problèmes géopolitiques pour les premiers et des indicateurs économiques mitigés pour les seconds. Leurs concurrents d’Asie-Pacifique ont dû se contenter d’une croissance annuelle de 1,7 %, lié au ralentissement de l’activité des grands exportateurs chinois, coréens et nippons. Bons derniers, les transporteurs africains ont vu la demande de fret diminuer de 1,3 % en 2018.

« De façon modérément optimiste, nous pensons que l’augmentation de la demande se situera autour de 3,7 % en 2019, estime Alexandre de Juniac, directeur général de l’IATA. Pour susciter la demande dans de nouveaux segments de marché, l’industrie du fret aérien doit améliorer sa proposition de valeur. La modernisation des processus au moyen des technologies numériques contribuera à ancrer l’industrie dans le monde du commerce électronique et du transport de marchandises à durée de vie critique et sensibles à la température, comme les produits pharmaceutiques et les denrées périssables. »

 

Parts de marché* régionales du du fret aérien mondial

Asie-Pacifique : 35,4%
Amérique du Nord : 23,7%
Europe : 23,3%
Moyen-Orient : 13,3%
Amérique latine : 2,6%
Afrique : 1,7%

*En tonnes-kilomètres de marchandises – FTK. Source : IATA

 

Essoufflement du commerce international
Si le commerce électronique international a augmenté en 2018, constituant un facteur positif, plusieurs moteurs clefs de la demande n’ont toutefois pas été au rendez-vous :
– le cycle de reconstitution des stocks, durant lequel les entreprises se procurent rapidement de nouveaux stocks pour être en mesure de satisfaire la demande, s’est achevé au début de 2018 ;
– l’activité économique mondiale s’est ralentie ;
– les carnets de commandes d’exportations de tous les grands pays exportateurs, à l’exception des États-Unis, se sont amenuisés durant le second semestre de 2018 ;
– la confiance des consommateurs a faibli comparativement aux niveaux très élevés observés au début de 2018.

Christine Calais

 

Le fret aérien en France toujours fluctuant

En France, le fret aérien a pour habitude d’être fluctuant ; l’année 2018 ne déroge pas à la règle. Il s’est avéré en nette baisse au premier trimestre 2018 (- 4,3 %) avec une baisse de prix de 1,7 % selon le service de la donnée et des études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique et solidaire. Au deuxième trimestre 2018, il s’est relevé, en hausse de 0,9 %, avec un rebond tarifaire de 2,1 %. Au troisième trimestre 2018, nouvelle baisse de l’activité de 1,2 %, avec une diminution des prix de 3,1 %. Dans les aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle, l’activité fret et courrier est en baisse de 1,9 % en 2018, avec 2 251 729 tonnes transportées selon le groupe ADP.

 

L’évolution du trafic cargo international des aéroports français

1. Paris-Charles de Gaulle (CDG) : 2,25 Mt (- 1,75 %)
En 2018, le trafic global de fret et de courrier traité par l’aéroport Paris-Charles de Gaulle s’est élevé à 2,25 millions de tonnes (Mt), quasi stable par rapport à 2017 (2,29 Mt). CDG figurait en 2017 à la dixième place mondiale en matière de cargo. Le développement de cette activité est un axe du plan stratégique Connect 2020 de CDG, qui passe notamment par la création de 100 000 m2 supplémentaires d’installations cargo sur la période 2016-2020, afin d’accompagner la croissance de ses clients.

2. Paris-Orly : 95 402 t (- 4,77 %)
De son côté, l’aéroport de Paris-Orly a traité l’an dernier 95 402 t
de fret et de courrier, en recul de – 4,7 % par rapport à 2017.
Située à proximité du marché international de Rungis, la plateforme de fret de Paris-Orly est idéale pour la logistique et le transport et l’expédition vers l’international des denrées périssables, produits frais ou surgelés.

3. Toulouse-Blagnac : 68 820 t (- 5,8 %)
Pour l’année 2018, le trafic de fret et courrier s’est établi à 68 820 t, en repli de 5,8 % par rapport à l’année précédente.

4. Bâle-Mulhouse-Fribourg/EuroAirport : 62 809 t (- 2,3 %)
En 2018, l’activité de fret aérien de l’aéroport international franco-suisse a connu une évolution négative totalisant 62 809 t, soit une baisse de 2,3 % par rapport à l’année précédente. Le tout cargo a reculé de – 9,9 % (15 711 t) mais le fret express a légèrement augmenté avec + 0,5 % (47 097 t).

5. Lyon-Saint Exupéry : 60 717 t (+ 4 %)
Au total,  60 717 t de fret et poste ont été traitées  sur la plateforme CargoPort de Lyon en 2018, soit une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente. Ayant complètement absorbé le retrait du vol hebdomadaire tout cargo d’Emirates, l’activité a su rebondir pour enregistrer le meilleur tonnage annuel de son histoire.

6. Marseille Provence : 56 695 t (+ 1 %)
L’activité fret de l’aéroport est demeurée stable avec 56 695 t traitées en 2018 (+ 1 % par rapport à 2017). L’aéroport Marseille Provence confirme sa position de premier aéroport français en Méditerranée occidentale pour le fret express. Porte d’entrée pour les produits périssables en provenance d’Afrique (poissons, fruits et légumes…), il met notamment à la disposition des opérateurs de fret un complexe de chambres froides de 1 200 m2 agréé poste frontalier par l’Union européenne (UE). 

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