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Transport & logistique à l’international 2019 : la France veut être plus compétitive à l’international

La France se situant derrière ses voisins européens les plus performants logistiquement, le gouvernement a confié une mission à deux chefs d’entreprise du secteur pour identifier les axes d’amélioration et les mesures à prendre rapidement. Verdict fin mai 2019.

 

La France est 16e au classement 2018 de la Banque mondiale en termes de performance logistique. Loin derrière le Top 10 où figurent huit pays européens. Il est constitué, dans l’ordre, de l’Allemagne, la Suède, la Belgique, l’Autriche, le Japon, les Pays-Bas, Singapour, le Danemark, le Royaume-Uni et la Finlande.

Face à ce constat décevant, le gouvernement a lancé mi-février 2019 une mission sur la compétitivité de la chaîne logistique en France, enjeu majeur de développement économique et d’emploi. La filière représente en France au total près de 10 % du PIB national et 1,8 million d’emplois.

Cette mission a été confiée à deux patrons de prestataires logistiques, Patrick Daher, président du groupe Daher, et Éric Hémar, président-directeur général de ID Logistics. Après avoir identifié les forces et faiblesses de la chaîne logistique en France, ils devront proposer des mesures concrètes à court ou moyen terme permettant :
– de renforcer la compétitivité de la chaîne afin d’apporter aux filières françaises clientes (industrielle, distribution…) un avantage et des atouts dans leur propre environnement concurrentiel ;
– d’attirer sur notre territoire, notamment via nos ports et aéroports, les flux logistiques à destination de plusieurs pays européens ou vers l’exportation extra-européenne, et développer des emplois pérennes.
La mission se concentrera particulièrement sur les flux logistiques exposés à la concurrence internationale et alimentera également la stratégie nationale portuaire en cours d’élaboration.

La mission rendra un plan d’action concerté avec les différents acteurs publics ou privés du secteur avant fin mai 2019.

Toutefois nous nous interrogeons : cette problématique de la compétitivité nationale vis-à-vis des voisins européens leaders en la matière est-elle à la hauteur des grands enjeux macro-économiques internationaux ? Ne faudrait-il pas viser un enjeu de compétitivité à l’échelle de l’Union européenne, en jouant sur la collaboration entre professionnels de la logistique et pays membres ?

Christine Calais

 

 

Trois questions à Eric Hémar, Pdg d’ID Logistics

 

Le Moci. Dans quelle logique s’inscrit la mission que vous a confiée le gouvernement ?
Éric Hémar. Notre mission sur la compétitivité s’inscrit dans la logique des contrats de filière qui doivent créer de nouvelles dynamiques de filière. À la différence de France Logistique 2025 (NDR : plan d’actions initié en mars 2016 par le précédent gouvernement), notre mission se veut très opérationnelle, avec des propositions applicables à court terme.

Le Moci. Comment allez-vous la mener à bien ?
E. H. Deux personnes de l’inspection des Finances et du ministère de la Transition écologique et solidaire travaillent à temps complet sur la mission. Ils analysent les études existantes et rencontrent des acteurs du monde logistique. Patrick Daher et moi-même rencontrons de façon bilatérale les interlocuteurs stratégiques. L’objectif est d’identifier des mesures concrètes et vérifier si elles sont réalisables dans les deux à trois ans avec les personnes qui pourraient les mettre en œuvre.

Le Moci. Quels sont selon vous les axes d’amélioration principaux ?
E. H. D’abord, nous sommes loin derrière les Pays-Bas ou l’Allemagne en termes de compétitivité portuaire. Nous subissons une fragmentation à la fois des ports, nombreux, et des hinterlands, qui sont éloignés des zones portuaires ; prenons par exemple la région parisienne et le port du Havre. De plus, il faut améliorer le lead time entre l’arrivée d’un conteneur et sa mise à disposition.
Ensuite, nous devons renforcer l’attractivité des métiers logistiques, ce qu’arrive mieux à faire l’Allemagne, par exemple. Et développer les compétences logistiques et linguistiques (en anglais), en particulier au niveau de l’encadrement intermédiaire (chefs d’équipe, responsables de site…).
Un autre axe d’amélioration consiste à rendre la fiscalité immobilière sur les entrepôts plus simple et plus lisible. Enfin, nous sommes assez bons en matière de systèmes d’information et de connectivité informatique, mais nous pouvons toujours mieux faire.

Propos recueillis par Christine Calais

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