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Transport & logistique à l’international 2019 : les nouvelles technologies, moteur de l’optimisation logistique

Dans une filière logistique toujours en recherche d’optimisation, les nouvelles technologies apportent de précieux gains. Aussi, les projets « Internet des objets », « blockchain », « intelligence artificielle » ou « digitalisation » se multiplient parmi les acteurs de la chaîne logistique internationale. Démonstration avec les projets concrets de PSA, Michelin, Kuehne + Nagel, CMA CGM…

 

Les nouvelles technologies représentent une source d’optimisation et de projets innovants dans les différents segments de la supply chain. Ainsi, dans le domaine du transport, la traçabilité des flux est améliorée grâce à l’Internet des objets. Voici deux exemples dans le secteur de l’automobile.

 

IoT : PSA et Michelin suivent leurs conteneurs
Avec la solution « Track & Trace » et grâce à la solution IBM Watson IoT, le groupe PSA suit ses conteneurs depuis les fournisseurs jusqu’à ses usines d’assemblage. Ils sont équipés de capteurs qui communiquent via le réseau bas débit et de longue portée LPWAN (Low Power Wide Area Network) de l’opérateur de télécommunications français Sigfox.

Le système, dont le lancement a été annoncé en janvier 2019, est actuellement en cours de déploiement sur plusieurs sites du groupe. « Il nous permet de connaître, individuellement et en détail, l’emplacement de nos conteneurs, déclare Yann Vincent, vice-président exécutif, Manufacturing & Supply Chain, Groupe PSA. Ceci doit permettre d’optimiser la rotation des conteneurs et prévenir les incidents. »

La solution a été développée par IBM pour être intégrée à l’environnement industriel, de l’adaptation du capteur (taille, fixation, contraintes…) au déploiement d’une solution « as a Service ». « La gestion et le suivi des actifs ne cessent de croître pour les entreprises, remarque Ludovic Le Moan, Pdg et cofondateur de Sigfox. C’est la demande la plus importante sur le marché de l’Internet of Things (IoT) ».

Autre utilisateur de Sigfox dans l’automobile, le fabricant de pneus français Michelin. Il trace certains flux de transport intercontinentaux en utilisant ce réseau. Aujourd’hui, 100 conteneurs à l’export, transitant par le train ou le bateau des usines européennes vers l’Amérique, sont en permanence tracés grâce à un capteur inséré dans chacun d’eux. Ce capteur communique grâce au réseau Sigfox vers une plateforme « cloud » qui exploite les données. La couverture des flux internationaux devrait s’étendre courant 2019.

« Grâce à la meilleure visibilité obtenue, nous avons gagné deux jours en lead time du port d’origine à l’entrepôt de destination », se félicite Fabien Monin, chef de projet IoT maritime de Michelin.

 

Blockchain : Michelin se lance, Kuehne+Nagel déploie son portail
Ivan Baturone, Responsable Innovation Supply Chain de Michelin, évoque un autre projet relatif à la technologie blockchain, cette technologie de stockage et de transmission d’informations sécurisée et décentralisée qui se fonde sur un registre distribué sur un réseau : « Nous avons beaucoup de prestataires et de flux à tracer, et nous réalisons un Proof of Concept en blockchain, qui est peut-être « the next big thing en Supply Chain ». Il faut voir si on peut équilibrer les coûts, car les coûts de minage (NDR : nécessaires à la validation des transactions) sont importants. »

Le déploiement de la blockchain, c’est aussi l’affaire des prestataires transport et logistique eux-mêmes. Le prestataire suisse Kuehne + Nagel a annoncé en septembre 2018 exploiter pour la première fois les avantages de la technologie blockchain dans un environnement opérationnel à grande échelle avec 800 000 transactions par mois.

Toutes les données soumises via le portail VGM (Verified Gross Mass) sont stockées et échangées grâce à la technologie blockchain, qui garantit la confidentialité des données. Ce portail, lancé en 2016 à destination des chargeurs, leur permet d’effectuer le dépôt des déclarations VGM requises pour les expéditions de fret maritime en vertu de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie en mer (SOLAS).

Pour Martin Kolbe, responsable des technologies de l’information chez Kuehne + Nagel, « les clients utilisant notre portail VGM bénéficient d’une solution inviolable pour l’échange d’informations avec des tiers avec une efficacité et une transparence accrues. Kuehne + Nagel participe à un certain nombre de projets blockchain avec des clients, des fournisseurs et des organismes gouvernementaux. Le potentiel de la blockchain ne peut être exploité que dans le cadre d’une collaboration avec des partenaires. Notre implication dans un consortium engagé dans la numérisation de connaissements pour le fret maritime en est le meilleur exemple. L’utilisation de la blockchain sur le portail VGM pour un grand volume d’opérations fournit des connaissances et une expertise précieuses pour le développement d’applications blockchain. »

 

Blockchain : le projet Global Shipping Business Network (GSBN)
L’effet d’entraînement est notable parmi les acteurs du marché international. En novembre dernier, neuf acteurs du transport maritime – six compagnies maritimes, CMA CGM, Cosco Shipping Lines, Evergreen Marine Corp, Orient Overseas Container Line (OOCL) et Yang Ming, et trois opérateurs de terminaux DP World, Hutchinson Ports, PSA International et Shanghai International Port Group ont créé un consortium avec l’éditeur CargoSmart, basé à Hong-Kong.

Ce consortium va développer une plate-forme ouverte d’échange qui se fonde sur la blockchain, baptisée Global Shipping Business Network (GSBN). Elle vise à connecter toutes les parties prenantes, transporteurs, exploitants de terminaux, agents en douane, chargeurs et prestataires logistiques. La première application prévue doit permettre aux expéditeurs d’organiser et numériser leurs documents de marchandises dangereuses, et de se connecter automatiquement avec les parties concernées pour rationaliser le processus de validation.

« Le consortium blockchain GSBN a le potentiel de permettre un traitement plus rapide et plus précis des informations sur les cargaisons et une plus grande transparence des opérations du terminal pour les chargeurs », a déclaré Yan Jun, président du port de Shanghai.

 

IA : embarquement chez CMA CGM
L’intelligence artificielle, autre grand thème d’actualité, n’est pas en reste parmi les professionnels de la supply chain. L’armateur français CMA CGM déjà cité a ainsi initié un partenariat avec la start-up Shone.
Fondée par trois ingénieurs français à San Francisco, elle travaille sur l’intelligence artificielle embarquée à bord des navires. La collaboration doit permettre de faciliter le travail des équipages à bord, que ce soit en matière d’aide à la décision, d’aide au pilotage ou de sécurité maritime.

Christine Calais

 

Trois questions à Arthur Barillas, Pdg et cofondateur d’Ovrsea

Le Moci. À quoi sert un commissionnaire de transport digital comme Ovrsea ?
Arthur Barillas. L’objectif est de dématérialiser les processus de gestion du transport international. Nous avons souhaité améliorer la visibilité des chargeurs sur leurs flux de marchandises, et leur permettre de gérer tout le transport depuis la cotation jusqu’à la facturation en passant par la gestion documentaire et la traçabilité des flux, via une interface web.
C’est pourquoi nous avons cofondé il y a un an et demi, avec quatre autres associés, Ovrsea, commissionnaire de transport digital. Les chargeurs veulent plus de simplicité et de transparence. Et nous sommes en général 5 à 10 % moins cher que les commissionnaires historiques de nos clients.

Le Moci. Comment les chargeurs utilisent concrètement votre plateforme ?
A. B. D’abord, le service logistique d’Ineo, filiale d’Engie, utilise le tracking en temps réel d’Ovrsea pour augmenter la visibilité et la traçabilité de ses flux. En effet, notre plateforme est connectée, via une interface, aux systèmes d’information de différents acteurs de la chaîne de transport international, ce qui lui permet de remonter les informations liées au statut de la marchandise.
Ensuite, Filorga a économisé la moitié de son temps dans la gestion du transport de ses exportations sur le périmètre Etats-Unis-Mexique, c’est-à-dire périmètre sur lequel la marque de cosmétiques a fait appel à nous.

Le Moci. Comment développez-vous votre activité digitale ?
A. B. En 2019, nous allons poursuivre l’automatisation des opérations, par exemple sur la génération de prix. En outre, nous sommes une start-up parisienne ; nous nous appuyons sur un réseau d’agents dans 60 pays et avons noué des relations avec des transporteurs pour nous développer. Nous comptons aujourd’hui 50 clients, majoritairement français et orientés sur le grand import ou export aérien et maritime.

Propos recueillis par Christine Calais

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