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Spécial Régions 2018 : Sud Paca

 

 

 

 

 

 

Fini le parcours du combattant, c’est promis. Business France et la CCI de région se mettent en ordre de bataille, sous l’autorité de la Région, pour relever le défi et accompagner 2 000 entreprises en cinq ans. Au-delà du guichet unique, des rivalités, politiques, entre collectivités, demeurent. La Région espère mobiliser malgré tout.

 

Le 18 juin dernier, Sud Provence Alpes Côte d’Azur (Paca) lançait la Team Sud Export, composée de Business France, la CCI de région, Bpifrance et des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), et lançait son guichet unique associant l’agence publique et la compagnie consulaire de la région.

Auparavant, « la Team Sud Export existait sans exister. Entre CCI International et Business France, la concurrence était palpable », affirme Xavier Gesnouin, vice-président du Comité régional Sud Paca et président du Comité territorial Nice Côte d’Azur des CCEF. Changement de décor aujourd’hui, note Alain Meyssonnier, qui préside le comité régional des CCEF : « la Région est leader économique, les CCI voient leur budget diminuer, Business France mène aussi une réorganisation, tout le monde est obligé de travailler ensemble et de mettre en place une organisation commune ».

Concrètement, comme la Région pilote le développement économique, elle a tout intérêt à entraîner tous les opérateurs derrière elle, y compris les pôles de compétitivité, les clubs export, les collectivités. Pas simple quand les métropoles sont puissantes et dirigées par des poids lourds politiques. Pour amener tous ces partenaires potentiels à se rassembler, le président de Région Renaud Muselier a créé un comité régional élargi. Reste à y amener Marseille (J.C Gaudin), Nice (C. Estrosi) ou Toulon (H. Falco). Sans parler du fait que la réforme du dispositif public a réduit les pouvoirs de compagnies consulaires locales puissantes, comme la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP).

Quant à la CCI de région et à Business France, le guichet unique va les amener « naturellement à mettre fin au parcours du combattant de l’entreprise », se réjouit Xavier Gesnouin. De façon concrète, « la CCI de région et Business vont former, à parts égales, une équipe de 20 personnes pour accompagner 400 entreprises par an », ce qui doit aboutir « à un total de 2 000 sociétés en cinq ans », complète Alain Meyssonnier.

Chaque entreprise va bénéficier d’un référent unique. Un coaching de proximité, un parcours simplifié, « c’est aussi pour les CCEF la possibilité d’être plus efficaces, dans la mesure où on viendra nous chercher véritablement pour nos compétences et quand on aura besoin de nous ». Les entrepreneurs bénévoles que sont les CCEF pourront ainsi « optimiser leur temps », se félicite Alain Meyssonnier, également directeur général adjoint International de la Société des Eaux de Marseille.

Outre le coaching de proximité, un programme d’accélération sur mesure de 18 à 24 mois doit permettre à des entreprises (19 ont déjà été sélectionnées) de bénéficier d’un des quatre parcours proposés en fonction de leur degré de maturité à l’export : primo-exportateur, exportateur, fort potentiel, exportateur confirmé.

En signant un contrat de confiance, elles reçoivent une aide très complète de la prospection à l’implantation en passant par le marketing. En complément des financements traditionnels et de Bpifrance, la Région a débloqué une enveloppe de 3,5 millions d’euros.

Reste à déterminer les marchés cible pour l’avenir. « Des missions ont été menées à Miami, en Chine. Il ne faut pas se contenter de débouchés déjà bien prospectés, mais rechercher d’autres pays susceptibles d’accueillir nos produits. Il convient donc de mener un travail d’information et de connaissance des marchés. Il y a les pays en développement, mais aussi les économies développées qui ont été négligées parce que leur marché est petit ou qu’on a mal évalué leur potentiel », plaide Xavier Gesnouin, également directeur général de la société Enfazz Communication.

« Notre premier partenaire, tant à l’export qu’à l’import, c’est l’Italie. Ensuite, il y a l’Allemagne et l’Espagne et, si l’on considère les hydrocarbures, l’Algérie. Il faut maintenant aller vers des pays compliqués, mais à fort potentiel », estime Alain Meyssonnier. Parmi ces marchés, l’Afrique et l’Amérique latine (voir encadré). Se diversifier ne signifie pas, pour autant, abandonner des marchés de niche. Bien au contraire, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis demeurent importants pour le bassin grassois, dont le savoir-faire est lié au parfum.

Dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), mis en place dans toutes les nouvelles régions dans le cadre de la réforme territoriale (loi NOTRe), toute une série de filières avait été listée. Président de Région depuis mai 2017, Renaud Muselier a souhaité en limiter le nombre. Parmi celles qui restent, figurent les télécommunications-réseaux téléphoniques-objets connectés, les cosmétiques, l’agrobusiness, le maritime, la santé, le tourisme et l’environnement.

« Il faut conforter nos acquis, mais il y a des cas isolés d’entreprises dans des niches qu’on n’imagine pas qui exportent déjà. Et c’est le travail de Business France et des CCI d’aller les chercher, de faire des filières au cas par cas », assure Xavier Gesnouin. Selon lui, même dans le bassin grassois, il y a mieux à faire. C’est « une filière logique à l’export » et « on va certainement y identifier des sociétés exportatrices ». Pour autant, il est persuadé qu’il y a « d’autres entreprises qui voudraient aller à l’international ». Il faut les y aider. 

François Pargny

 

Chiffres clés à l’export (2017)

Montant total : 21,66  milliards d’euros (+ 6,2 % sur 2016)
Montant des exportations par des entreprises avec leur siège social dans la région : 11,14 milliards d’euros
Nombre d’entreprises exportatrices : 8 392

Source : Douanes, Insee

 

 

Nouveau cap sur l’Afrique et l’Amérique latine

Lorsque le Conseil régional était présidé par Christian Estrosi, les marchés cibles étaient la Chine, les États-Unis, l’Europe, Israël et le Maroc. Depuis son départ au profit de Renault Muselier, élu en mai 2017, l’ensemble de l’Afrique est devenu une priorité.
« C’est naturel. L’Afrique du Nord se trouve de l’autre côté de la mer. Derrière, il y a l’Afrique subsaharienne, y compris la zone australe », juge Xavier Gesnouin, directeur général de la société Enfazz Communication.
La Région n’est pas seule à pousser de l’autre côté de la Méditerranée. La Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) et Aix Marseille Provence Métropole ont ainsi initié l’an dernier l’association AfricaLink, un réseau d’une centaine d’entreprises aujourd’hui essentiellement françaises, dont l’objectif est toutefois de devenir une communauté d’entrepreneurs des deux côtés de la mare nostrum. Depuis deux clubs ont été ouverts en Côte d’Ivoire et au Maroc et deux autres sont prévus au Sénégal et en Tunisie.
À côté de l’Afrique, Alain Meyssonnier, directeur général adjoint International de la Société des Eaux de Marseille et président du Comité régional Sud Paca des Conseillers du commerce extérieur de la France, propose l’Amérique latine. C’est, affirme-t-il, « un continent européen, certes américanisé, mais avec un œil tourné vers l’Europe et de plus en plus à l’heure actuelle en raison de la politique commerciale menée par l’Administration Trump. « Avec les problèmes aux États-Unis, en Chine ou au Royaume-Uni, c’est le moment d’y aller », assure-t-il. Sera-t-il entendu ?

 

 

Les principaux dispositifs d’aide de la Région

Le Schéma régional de Développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) a été adopté le 17 mars 2017.

Grâce à la Team Sud Export, composée de la Région, l’État, Business France, la Chambre régionale de commerce et d’industrie, Bpifrance et les conseillers du commerce extérieur, sont proposés des services sur mesure.

Les principaux programmes :
• Le Parcours Sud Export :
– coaching de proximité réalisé par les experts CCI International Provence-Alpes-Côte d’Azur et Business France auprès de 500 entreprises, afin d’identifier et mettre en œuvre des actions clefs ;
– plateforme numérique pour donner envie aux entreprises non exportatrices de se lancer à l’international et recenser l’ensemble des solutions disponibles.
• Un programme d’accélération s’adressant à 100 entreprises déjà coachées. Une subvention régionale spécifique à l’Accélérateur Sud Export peut être accordée (sous réserve de l’éligibilité de l’entreprise).
Taux de subvention : de 50 à 70 %.
Subvention de 14 000 € à 20 000 €.

Extrait du « Guide 2018 de l’accompagnement à l’export pour les PME et ETI » du Moci, paru en avril 2018.

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