Le palmarès des mastères spécialisés (MS) labellisés CGE (bac + 5)

N° 1 • MS Strategy & Management of International Business de l’Essec

Le mastère spécialisé est un label de la Conférence des grandes écoles (CGE). Il est accessible à des jeunes diplômés ou à des actifs déjà dotés d’un bac + 5 (exceptionnellement d’un bac + 4) et est organisé, selon les programmes, à temps plein ou partagé. Il dispense en un an une formation professionnalisante et ciblée sur une fonction ou une thématique précise. C’est le diplôme par excellence pour se spécialiser dans une fonction pointue ou pour acquérir une double compétence technique et managériale.


Mastère spécialisé labellisé CGE : une labellisation pénalisée

Actuellement, la CGE (Conférence des grandes écoles) labellise une vingtaine de mastères spécialisés (MS) d’écoles de management dans le domaine international. Mais l’attractivité des mastères spécialisés – que la CGE a voulus internationaux et professionnalisants – pourrait bien pâtir du durcissement des nouvelles dispositions légales en matière d’immigration contenues dans la circulaire Guéant en date du 31 mai 2011. Ces dispositions pénalisent les étudiants qui veulent avoir une première expérience professionnelle en France et elles sont aussi un frein au développement international des entreprises qui veulent recruter de jeunes diplômés étrangers. Et on ne parle pas là de cas isolés puisque Pierre Tapie, agissant au nom de Conférence des grandes écoles (CGE) qu’il préside, a transmis 152 dossiers pour réexamen au ministère de l’Intérieur, sans parler de ceux qui continuent d’affluer à la CGE. Le 4 janvier, le gouvernement a évoqué un prochain amendement de la circulaire.

L’Essec domine cette année encore la catégorie MS. Les plus de cette grosse machine ? Une promotion très internationalisée (26 nationalités), un corps professoral qui l’est tout autant (plus d’un professeur permanent sur deux est étranger), et un programme enseigné tout en anglais ont creusé l’écart avec les programmes suivants. Deuxième de notre classement l’an dernier, Euromed se voit repoussé à la 5e place après l’entrée en force de l’EM Lyon qui place trois programmes d’affilée. Ceux-ci partagent un même point fort puisqu’ils sont irrigués par le savoir-faire en entrepreneuriat qui est la marque du groupe. Celui-ci offre en prime l’accès à son réseau de 16 000 diplômés EMLyon forever.

S. F.


La parole au n° 1 : Sylvie Ménissier, directrice académique du MS de l’Essec Business School

Le public du programme a évolué. Il est toujours très international, avec un nombre important d’étudiants chinois et indiens, mais nous accueillons aussi des Thaïlandais, des Taïwanais, des Vietnamiens, des Singapouriens et des Coréens, ces derniers manifestant un intérêt prononcé pour les technologies de pointe et les secteurs du luxe et de la grande consommation. Et cette année, des pays comme l’Iran, le Pakistan ou l’Afghanistan sont représentés. Cette nouvelle génération rêve moins des États-Unis et se révèle plus intéressée par la diversité culturelle et le système de valeur européens. Les Européens, eux, s’intéressent toujours autant à l’Asie, et optent pour des études sur notre campus Essec de Singapore, une première expérience dans cette zone étant un atout sérieux pour les entreprises qui recrutent. Je constate que nos diplômés ont une vision géographique très ouverte du marché de l’emploi et n’hésitent pas à partir là où se trouvent les opportunités. 

Malheureusement, le marché de l’emploi se tend à nouveau à court terme. Les diplômés étrangers qui veulent avoir une première expérience professionnelle en France sont pénalisés par les nouvelles dispositions légales en matière d’immigration [Ndlr : contenues dans la circulaire Guéant du 31 mai 2011]. Et les étudiants européens aux États-Unis, au Canada, à Singapour se voient également parfois refuser un permis de travail. Les frontières du marché du travail tendent à se refermer à court terme, ce qui est paradoxal car on pousse les étudiants à la mobilité internationale sans pour autant mettre les dispositions gouvernementales au diapason. » 

Propos recueillis par S. F.