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Une base avancée pour les relations euro-méditerranéennes

La zone Méditerranée absorbe 40 % des exportations comme des importations de la région Paca, dont 16 % d’exportations vers les pays méditerranéens du Sud (hors UE), et 28,1 % d’importations provenant de ces mêmes pays méditerranéens du Sud, selon la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dirrecte).
En 2010, les échanges entre Paca et les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) ont représenté 2,7 milliards d’euros en import et 1,43 milliard d’euros en export. « Les pays pétroliers y tiennent une place importante en raison du rôle de point d’entrée pour le marché français des hydrocarbures que joue la région », commente Christian Fatras, directeur régional de la Dirrecte. En 2010, 1 450 tonnes de matériel pétrolier ont ainsi décollé de l’aéroport Marseille Provence vers Hassi Messaoud, en Algérie. Ce pays est d’ailleurs le premier partenaire en fret avionné de la plate-forme provençale.

« La communauté d’affaires de notre région connaît intimement la zone, souligne Christian Fatras. Il existe une véritable expertise en Paca sur les pays du bassin méditerranéen. » DHL, TNT et UPS ont ainsi choisi l’aéroport Marseille Provence comme hub de fret express mondial pour la Tunisie. Un colis qui part de Monastir (Algérie) pour Tokyo passera par Marseille. Idem pour un paquet en provenance de Sydney pour Tunis.
Et quand le Plan Bleu, qui réunit 21 pays riverains de la Méditerranée dans le domaine de l’environnement (Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations unies pour l’environnement PNUE/PAM), cherche où s’implanter, il choisit Sophia Antipolis, près de Nice et Marseille. Enfin, à Toulon siège le Centre de coordination de la lutte antidrogue en mer Méditerranée.

Cette expertise se retrouve également au cœur des nombreux partenariats institutionnels engagés par les collectivités provençales : formation des agents de développement socio-sportif des villes de Marrakech, d’Alger et de Tunis par la ville de Marseille, actions de coopération décentralisée entre la région Paca et celle de Tanger-Tétouan ou avec les Wilayas d’Alger et de Boumerdès, le gouvernorat d’Alexandrie, la ville d’Izmir, etc. C’est aussi la création du réseau des opérateurs-aménageurs de la ville méditerranéenne durable piloté par l’établissement public Euroméditerranée, la Banque mondiale et la Caisse des dépôts, celle du réseau méditerranéen des écoles de management (RMEM), lancé en 2003 par les Marseillais d’Euromed Management qui disposent d’un campus à Marrakech, mais aussi la transformation de l’Institut de la mode Méditerranée, créé en 1988, en Maison méditerranéenne des métiers de la mode regroupant la formation, la création et les événements économiques et culturels. 

Semaine économique de la Méditerranée, carrefour des expertises
Chaque année, Marseille accueille durant une semaine le ban et l’arrière-ban des experts méditerranéens. Cette année, la Semaine économique de la Méditerranée se tiendra du 10 au 15 octobre 2011. Un temps fort pour les rives nord, sud et est du bassin méditerranéen destiné à renforcer les liens entre eux et à favoriser les partenariats. Politiques, économistes, acteurs du monde de l’entreprise et société civile y discutent du développement économique de la Méditerranée et initient des actions concrètes. (Voir en fin de dossier les infos pratiques et le programme de la Semaine).


Marseille n’a pas attendu le « printemps arabe » pour s’intéresser à l’autre rive de la Méditerranée. Déjà, elle fixait le cap voici quinze ans avec la création d’un nouveau quartier d’affaires en front de mer qui prendra le nom d’Euroméditerranée. Une surface de 310 hectares qui sera portée à 480 en 2012 et 7 milliards d’euros d’investissements au total.
Depuis novembre 1995 et la première conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères à Barcelone, Marseille a constamment renforcé son rôle en accueillant les institutions euro-méditerranéennes (une vingtaine). Si elle n’a pas été retenue pour le siège de l’Union pour la Méditerranée (UPM), lancée en juillet 2008 sous la présidence française de l’UE, se voyant coiffée au poteau par Barcelone (ville du processus tout de même !), la cité phocéenne a reçu les 3 et 4 novembre 2008 les ministres des Affaires étrangères de l’UPM pour leur déclaration finale qui portait la nouvelle institution sur les fonts baptismaux. Et, en mai 2010, le For’UM, conférence destinée à lancer les premières actions de l’UPM. 

La villa Valmer, un lieu unique
En quelques mois, la villa Valmer à Marseille est devenue l’adresse la plus courue par tous ceux qui s’intéressent aux relations avec le bassin méditerranéen. Et ce n’est pas la magnifique vue sur la mer en surplomb de la Corniche qui séduit les institutions, mais une volonté municipale de rassembler en un seul lieu prestigieux tous ces experts pour jouer la synergie. Dernier arrivé, l’Ocemo (Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient) a pour voisins l’Onudi (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel), le Centre de Marseille pour l’intégration en Méditerranée (CMI) administré par la Banque mondiale, la Commission Méditerranée de cités et gouvernements locaux unis (CGLU), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et Plan Bleu. Après les travaux engagés par la ville de Marseille pour rénover les trois étages de cette bâtisse du xixe siècle, d’autres institutions devraient venir renforcer ce pôle méditerranéen.


Le 10 septembre dernier, c’est encore dans la cité phocéenne que les ministres du G8 du Partenariat de Deauville trouvaient un accord avec les institutions financières mondiales et régionales arabes sur une enveloppe de 38 milliards de dollars pour aider à la transition démocratique de la Tunisie, de l’Egypte, du Maroc et de la Jordanie. Le Centre pour l’intégration en Méditerranée de Marseille (Banque mondiale) s’est d’ailleurs vu confier le même jour la coordination et la rédaction du rapport d’analyse sur le plan d’aide économique pour accompagner ces quatre pays (la Libye devrait venir rejoindre ce groupe). Rendu de la copie : premier semestre 2012. « Marseille est le bon endroit pour être à l’écoute de tout le monde », commente Philippe de Fontaine-Vive, vice-président de la Banque européenne d’investissement. Dernier arrivée en date, cet été, l’Ocemo (Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient), nouveau think tank composé d’experts méditerranéens et véritable réseau des réseaux méditerranéens qui se veut la voix de la société civile (voir encadré ci-dessous). 
«L’implantation de l’Ocemo dans la cité phocéenne affirme la reconnaissance de Marseille qui, de ville frontière, va devenir ville centrale du bassin méditerranéen », déclare Laurent Vigier, directeur des Affaires européennes et internationales de la Caisse des dépôts. Pour Pascale Chabrillat, directrice générale de l’Ocemo, « Marseille, c’est là que s’est cristallisée l’expertise euro-méditerranéenne. » 

Frédéric Dubessy, à Marseille

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