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Trois questions à Louis Des-Cars président de la section des CCEF au Chili et directeur de Coface Chili

Le Moci. Quel est le contexte économique aujourd’hui au Chili ?

Louis Des-Cars. Le marché chilien est très stable – avec un risque pays de A2 selon Coface, attractif mais aussi très compétitif. L’économie chilienne est l’une des plus ouvertes du monde et tous les produits importés entrent sans aucun droit de douane. Le Chili est le pays qui a signé le plus d’accords commerciaux à travers le monde (24 avec 62 pays). L’exportateur français doit donc proposer une valeur ajoutée à son produit : soit avec un prix compétitif, soit avec une technologie difficile à copier. Et mieux vaut ne pas se positionner sur le low cost, car le marché chilien est très compétitif avec une forte pénétration asiatique. Le secteur automobile représente bien le marché chilien : dans les rues vous voyez toutes sortes de marques chinoises, indiennes, coréennes… Les Chiliens préfèrent en général les produits bon marché, sauf dans le secteur minier où ils privilégient la qualité. On assiste aussi à une baisse de la consommation : -10,7 % sur le marché automobile l’an dernier d’après l’ANAC, Association nationale automotrice du Chili.

 

Le Moci. Quel est l’environnement des affaires et est-il propice à l’investissement ?

L. D-C. Le contexte des affaires est moins bon qu’auparavant, mais il n’empêche : il existe des opportunités pour les investisseurs. La baisse du prix des cours de cuivre et certains réajustements du système économique de la part du gouvernement comme la réforme fiscale entraînent une forte dépréciation du peso par rapport aux autres monnaies et une faible croissance (1,7 % en 2014 et une projection de croissance de 3 % pour cette année). Les chefs d’entreprise chiliens font moins confiance aujourd’hui à leur gouvernement. Les actifs au Chili, élevés jusqu’à présent, perdent donc de leur valeur et les entreprises se mettent à les vendre, ce qui constitue une bonne opportunité pour les investisseurs qui peuvent les acheter à des prix compétitifs. Par exemple, dans le secteur des assurances, l’entreprise chilienne Magallanes, qui détenait 10 % de ce marché, a vendu tous ses actifs à l’allemand HDI, chose impensable il y a quelques années. Dans ce moment de transition politique et économique, il existe donc des opportunités d’investissement à saisir.

 

Le Moci. Quels sont les autres secteurs d’avenir au Chili ?

L D-C. Deux secteurs retiennent mon attention : l’énergie et les transports. Le Chili souffre d’un déficit énergétique. L’énergie est chère, c’est même la deuxième plus chère du monde. Le Chili est donc l’un des rares pays au monde où les énergies renouvelables sont rentables, même sans subventions de l’État. Par exemple, produire de l’énergie solaire dans le désert d’Atacama, dans le nord du pays, est très rapide et rentable. Dans le secteur des infrastructures, la présidente socialiste Michelle Bachelet a annoncé l’an dernier un programme contra cyclique pour relancer l’économie – 28 milliards de dollars seront investis d’ici à 2021. Les Français peuvent donc investir dans des ponts, des routes, les transports en commun, avec une valeur ajoutée ou un prix compétitif, car au Chili, il faut se battre contre des entreprises qui vendent à très bon marché. Le niveau de concurrence est énorme, et dans tous les domaines. Un autre foyer d’investissement pour les entreprises françaises peut être le luxe. Ce segment se développe depuis cinq ans.

Propos recueillis par Laurie Fachaux

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