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Guide 2016 des formations : le V.I.E, une formule gagnante

Après son diplôme, rien ne vaut une expérience en entreprise pour se lancer. Originalité française, le volontariat international en entreprise (V.I.E) reste une voie privilégiée pour commencer une carrière transfrontière.

 

 

Retour en France pour Vincent Desbordes. Début mars, il achève sa mission en volontariat international en entreprise (V.I.E).

Pendant un an, le jeune homme de 23 ans, diplômé d’un BTS Commerce international puis de la licence professionnelle Métiers du commerce international en PME de l’IAE de Lille, a sillonné les routes du Mexique pour le compte de la société Gekatek, spécialisée dans les textiles techniques. « J’ai démarché les clients, accompagnant les commerciaux ou bien seul, intervenant depuis la prise de contact jusqu’à la signature du contrat », témoigne-t-il.

Une expérience enrichissante qui lui a valu d’être embauché par la société comme commercial basé en France et rayonnant aussi en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique.

En 2015, ils étaient comme lui plus de 9 000 – 9 006 exactement – jeunes diplômés recrutés en V.I.E pour le compte de 1 873 entreprises.

Créé en 2000 (pour succéder à l’ancien service national de VSNE), ce dispositif qui permet aux entreprises françaises de confier à un jeune de moins de 28 ans une mission professionnelle à l’étranger pour une période de 6 à 24 mois, connaît un succès croissant.

Banque, fabrication de véhicules et industrie pharmaceutique en tête, les secteurs pourvoyeurs de mission en CDI (contrats à durée indéterminée) sont très divers. Les pays de destination également puisque 132 sont concernés.

L’Europe occidentale reste la première zone de destination avec 44 % des missions, suivie de l’Amérique du Nord et de l’Asie-Pacifique, à égalité avec 16 % des missions. « Petite nouveauté, les négociations que nous avions entamées avec l’Iran ont abouti, les entreprises pourront donc y affecter des V.I.E selon un certain nombre de règles de sécurité dès le premier semestre » 2016, annonce Michel Oldenburg, directeur des V.I.E chez Business France.

Autre évolution : à la suite de négociation avec l’Inde, le quota qui était auparavant de 50 V.I.E pour ce pays a été relevé à 250. Même diversité quant aux fonctions confiées aux jeunes volontaires internationaux. « Les grands groupes recrutent davantage pour des fonctions support en finance, contrôle de gestion… Les PME-PMI confient davantage de missions commerciales », observe Michel Oldenburg.

Les petites entreprises sont aujourd’hui la cible privilégiée de Business France. « Notre objectif est d’atteindre les 10 000 V.I.E fin 2017. Dans cette perspective, les PME-PMI et les ETI constituent notre relais de croissance puisque les V.I.E sont déjà bien implantés dans les grands groupes », poursuit Michel Oldenburg.

Des spots publicitaires diffusés sur Radio France en 2015 les visaient particulièrement, arguant d’une croissance du chiffre d’affaires à la clé. Un slogan pas toujours bien perçu par les patrons concernés. « Le métier de responsable commercial à l’export est peut-être un de ceux dans lequel les années d’expérience ont le plus de valeur. Alors penser qu’un jeune peut développer de façon conséquente le chiffre d’affaires n’est pas réaliste », estime François Coulin, dirigeant de Marex, une société qui gère les activités export de PME. Les profils les plus matures ont d’ailleurs la faveur des entreprises.

« Un patron ne laisse pas partir un jeune seul à l’étranger pendant un ou deux ans s’il n’a pas pleinement confiance. Les V.I.E recrutés ont souvent déjà une première expérience à l’étranger », constate Cécile Boury, dirigeante de CBCI, société d’accompagnement et conseil en développement international. Leur âge moyen est d’ailleurs de 26 ans. Dans les PME-PMI comme dans les grands groupes, les success stories ne sont cependant pas rares.

Un succès des missions largement lié au profil du jeune, c’est aussi l’avis d’Elizabeth Ducottet, patronne de la société Thuasne spécialisée dans les produits médicaux et présidente du Mouvement des ETI (Meti).

« Nous avons presque tout le temps un V.I.E chez nous. Nous les envoyons dans une des zones où nous n’avons pas encore de filiale, par exemple pour réaliser des études de marché et analyser le mode de distribution. C’est pourquoi nous exigeons au moins un bac +5. Si leur apport est intéressant, il faut aussi souligner que le V.I.E représente un gros investissement d’accompagnement et de formation du jeune », souligne-t-elle.

Pour encourager les PME-PMI à recourir au V.I.E, les Conseils régionaux – dans leur périmètre d’avant fusion – leur proposaient des aides financières. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le montant était de 10 000 euros pour un jeune envoyé en Europe et de 15 000 euros pour le grand export. À noter que le VIE peut aussi être couplé avec l’assurance-prospection, un soutien public dont le mécanisme a été géré jusqu’à présent par la Coface et qui permet de s’assurer sur les risques commerciaux. Bpifrance va en reprendre cette année la gestion.

Plus globalement, le V.I.E constitue un vivier pour intégrer des jeunes très orientés à l‘international. Entreprise qui conçoit et produit des pièces de fonderie, Montupet compte ainsi actuellement 26 V.I.E en cours de mission.

« Il s’agit d’ingénieurs de production, d’adjoints logistique envoyés dans nos usines à l’étranger ou plus ponctuellement de missions commerciales ou achats. Il s’agit pour nous d’une première expérience professionnelle en vue d’une intégration dans l’entreprise », indique Dominique Anseaulme, directeur des ressources humaines de ce groupe de 3 500 salariés.

Pour les PME, le V.I.E est aussi une opportunité d’attirer des jeunes diplômés d’écoles de commerce, qui ne se tournent pas spontanément vers elles, à charge pour elles de les attirer…

Gaëlle Ginibrière

Témoignage de Pablo Calvo, V.I.E

Après l’école de commerce Skema Business School qui l’a conduit à réaliser des stages en Allemagne et en Belgique ainsi qu’une année d’études aux Etats-Unis, Pablo Calvo a fait un V.I.E d’un an et demi pour la start-up Easyrecrue, un éditeur de logiciels destinés aux professionnels du recrutement.

« Après un mois de formation à Paris, je suis parti seul à Madrid pour ouvrir le marché espagnol, le premier à l’international pour la société : chercher de nouveaux clients, instaurer des process qui sont aujourd’hui suivis pour le reste de l’Europe, résoudre les problèmes de traduction, formation… Cela a marché, et j’ai signé un CDI il y a six mois pour continuer à développer l’activité », se félicite le jeune homme.

Pour lui, si sa formation a été un plus pour remplir cette mission, une partie de sa réussite tient à sa personnalité. « Il faut avoir la niaque et ne pas avoir peur car il n’est pas facile de partir de rien quand on est jeune et seul dans un pays étranger ».

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