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Infrastructures, énergie, industrie, distribution, santé…

Dans un Etat qui s’est fixé pour objectif d’être un pays industrialisé à l’horizon 2020, les besoins sont considérables. Qu’il s’agisse d’IDE, de l’aide au développement ou, nouveauté, de partenariats public-privé, les entreprises françaises, armées de leur savoir-faire, ont là une occasion unique à saisir en participant aux efforts en cours. Voici un point, non exhaustif, sur plusieurs secteurs porteurs.

Infrastructures de transport : un plan d’investissement de 72,8 milliards de dollars d’ici 2020

Pour le gouvernement vietnamien, l’amélioration du réseau de transports est une priorité. Le ministère des Transports table sur un investissement de 72,8 Mds USD d’ici à 2020.
« Tout le monde se plaint des infrastructures routières, dès qu’on sort des grandes villes et des grands axes, elles ne sont plus au niveau », soupire Guillaume Crouzet, le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam (CCIFV). Premier moyen de transport de la population et pour les marchandises, avec un nombre de véhicules en constante augmentation, la route est au cœur des préoccupations. Le plan prévoit la construction de 24 autoroutes d’ici à 2020, avec d’importants travaux sur l’autoroute n° 1 Nord-Sud et l’achèvement de l’autoroute Hô Chi Minh, censée à terme la remplacer.

Autre axe de développement : les chantiers du métro d’Hô Chi Minh-Ville et de Hanoi. De nombreuses lignes sont prévues afin de couvrir ces larges agglomérations. Mais les projets ont pris du retard et certaines avancées sont sans cesse repoussées. Les premières lignes ne devraient pas être en fonctionnement en 2020. « Il va bientôt y avoir des compléments de financement sur le projet de métro de Hanoi, avec des perspectives intéressantes pour les entreprises françaises », souligne toutefois Jean-Marc Gravellini, directeur de l’Agence française de développement (AFD) au Vietnam.

Pour atteindre ses objectifs, le Vietnam se heurte à des difficultés de financement. Selon la Banque mondiale, l’investissement national dans les infrastructures est compris en moyenne entre 9 % et 10 % du PIB chaque année (source Ubifrance). Ce n’est pas assez pour répondre aux besoins. « Ils sont considérables et ne pourront pas être financés uniquement sur les ressources budgétaires ou sur le marché bancaire vietnamien, donc ils ont besoin du financement des bailleurs de fonds ».

Du coup l’essentiel des financements dans le secteur se fait via l’aide au développement et les acteurs du secteur : la Banque asiatique de développement (BAsD), la Japan International Cooperation Agency (JICA), la Banque européenne d’investissement (BEI), ou encore l’AFD française. À terme, le financement de ces projets reposera sur les partenariats publics privés. « C’est en train de se mettre en place, confirme Jean-Marc Gravellini. La France a un savoir-faire en matière d’aménagements urbains, notamment dans l’organisation des transports, elle doit le valoriser ».

Le service économique de l’ambassade de France s’intéresse d’ailleurs de près aux transports : « Du fait de la très grande disponibilité de l’aide publique au développement, nos entreprises doivent venir se positionner sur des appels d’offres pour ces projets de transport. Cela peut déboucher très rapidement sur des contrats intéressants », conclut Marie-Cécile Tardieu-Smith, chef du service.

P. B.


Energie : le chantier urgent de l’électricité créé des opportunités

Pour faire face à la hausse de la demande en énergie, le Vietnam n’a pas le choix. Il doit développer ses infrastructures de production énergétique. Une activité économique en pleine expansion, une forte croissance démographique et l’industrialisation du pays rendent l’effort urgent.

« Qu’est-ce que c’est gênant, les coupures de courant ! ». Thierry Mermet, dirigeant de SOA (Source of Asia), entreprise de sourcing qui accompagne les entreprises étrangères à l’import-export, n’est pas le seul à se plaindre. Chaque été, le même scénario se répète. Avec la chaleur, climatiseurs et ventilateurs tournent à plein régime. Et bien souvent, la capacité de production électrique ne suit pas et les pannes de courant se multiplient, bloquant la production des usines et ralentissant l’économie. « Il faut un environnement énergétique stable, c’est une urgence », appuie Marie-Cécile Tardieu-Smith, chef du service économique de l’Ambassade de France.

Au vu de la croissance des besoins en électricité (de l’ordre de 20 % par an), et pour éviter de devenir importateur net d’énergie en 2015, la construction d’une soixantaine de centrales est prévue d’ici là, pour atteindre une capacité électrique installée de 50 GW. D’ici 2020, un triplement de la capacité installée est prévu avec 4 milliards USD (Mds USD) d’investissement chaque année. Au total, l’investissement estimé pour la pé́riode 2011-2030 est de l’ordre de 124 Mds USD. Pour financer le chantier électrique, la Banque mondiale a accordé un prêt de 500 millions USD (M USD) afin de développer le projet d’aménagement du réseau électrique. L’AFD suit également le dossier avec attention. « Dans les gros projets à venir, nous avons pas mal de programmes dans le secteur de l’énergie, notamment dans la transmission électrique, avec des perspectives pour les entreprises françaises », confirme Jean-Marc Gravellini, le directeur de l’AFD au Vietnam.

Dans les grandes lignes, il s’agit selon Ubifrance « d’améliorer le réseau, notamment pour stabiliser et sécuriser l’alimentation des grandes zones économiques autour de Hô Chi Minh Ville, Hanoi, Da Nang et de développer les interconnections électriques avec les pays limitrophes ». Un effort particulier va être porté sur la construction de centrales thermiques au charbon. Elles devraient constituer 20 % de la capacité installée en 2015 et près de 50 % en 2025.

Le marché est donc très attractif pour les entreprises françaises performantes dans la production, le transport et la distribution d’électricité, en particulier celles « qui disposent d’équipements performants dans l’éclairage domestique et public et dans la climatisation », note Ubifrance.
Autres équipements recherchés : ceux à haut rendement électrique et/ou de substitution (moteur à vitesse variable, compresseurs, fours, etc.). Déjà, certaines sociétés françaises ont posé un pied au Vietnam. C’est Alstom qui a ainsi fourni les turbines du barrage hydroélectrique de Son La, inauguré début 2013. Le Vietnam veut aussi développer le nucléaire. Il table sur les premières centrales pour 2020, avec un objectif de 15 à 20 % de production électrique d’origine nucléaire en 2050. Avec sans doute, là encore, des possibilités intéressantes pour les entreprises françaises.

P. B.

Distribution : la montée de la classe moyenne attire les enseignes françaises

Avec une population jeune et qui croît de l’ordre de 1 million de personnes chaque année, le marché intérieur vietnamien est très dynamique.

En 2012, le secteur de la distribution a connu une hausse de 16 %. Et cela devrait continuer. « Avec l’enrichissement du pays est en train d’émerger une classe moyenne qui souhaite consommer des produits de qualité plus importante », observe Aymeric Pons, directeur d‘Erai Vietnam, le bureau local de l’agence rhônalpine d’accompagnement des entreprises à l’international.

Estimée à 6 ou 7 millions de consommateurs, cette classe moyenne peut être un moteur pour le marché intérieur. D’après Ubifrance, 10 % des ménages urbains bénéficient d’un pouvoir d’achat supérieur à 12 000 USD par an. « Big C, filiale du groupe Casino, est installée dans le pays depuis 10 ans, et continue encore d’ouvrir des supermarchés », explique Marie-Cécile Tardieu Smith, chef du Service économique de l’Ambassade de France. Aujourd’hui, le groupe français emploie plus de 8 000 personnes pour un chiffre d’affaires de 327 millions d’euros en 2011. « Ce segment de la consommation est un axe très fort pour les entreprises françaises ».
Dans un pays jeune où 60 % de la population a moins de 30 ans, l’appétence à consommer est de plus en plus forte. Selon le cabinet américain d’audit AT Kearney, ce secteur devrait croître de 23 % annuellement jusqu’en 2014 (source Ubifrance).

Mais il ne faut pas s’arrêter aux supermarchés et aux grandes surfaces. Toutes les entreprises du luxe françaises sont déjà présentes ici au Vietnam, avec encore récemment l’ouverture de nouvelles boutique Hermès et Dior à Hô Chi Minh-Ville. « Phénomène nouveau, le nombre de centres commerciaux explose. Les surfaces disponibles augmentent et on voit maintenant arriver de nouveaux acteurs français, plus seulement du luxe d’ailleurs, mais aussi dans des gammes intermédiaires comme Promod par exemple », note Marc Cagnard, directeur d’Ubifrance Vietnam.

P. B.


Santé : face aux énormes besoins, des opportunités d’exportation et d’investissement

Le domaine de la santé offre de nombreuses opportunités pour les entreprises françaises. Notamment sur deux marchés spécifiques que sont la pharmacie (2,05 Mds USD en 2012) et les technologies médicales (634 M USD en 2012).

« L’axe de la santé est une priorité gouvernementale avec l’amélioration, la modernisation du système de santé », estime Aymeric Pons, directeur d’Erai Vietnam. Le premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung a fixé début janvier les objectifs du secteur pour 2013 : « remédier à la saturation des hôpitaux, améliorer la qualité des soins, et promouvoir la déontologie médicale ». Pour les technologies médicales, la demande est extrêmement importante. Quelques chiffres pour illustrer la situation : 21,5 lits d’hôpital pour 10 000 habitants et une capacité d’occupation qui peut atteindre 250 % dans certains hôpitaux… Actuellement, 86 % des besoins sont importés. L’année dernière, 1 300 lits d’hôpitaux supplémentaires ont été mis en service ; 7 000 autres seront créés d’ici à 2020 selon une étude d’Ubifrance. Même si la production locale reste axée sur des produits simples (seringues, gants, lits…), des groupes étrangers commencent à établir des unités de production au Vietnam. Les opportunités sont là pour les sociétés françaises, sur un marché qui devrait atteindre 1 milliard USD (Md USD) à l’horizon 2015.
Le secteur pharmaceutique offre également de nombreuses possibilités. Selon le ministère vietnamien de la Santé, le développement actuel des 180 entreprises pharmaceutiques présentes au Vietnam ne permet de répondre qu’à la moitié de la demande locale. La France est déjà bien installée dans le domaine, comme le montre le récent lancement de la construction de la troisième usine vietnamienne du groupe Sanofi à Hô Chi Minh -Ville, où la production devrait démarrer dès 2015. Pour le géant pharmaceutique français, le Vietnam représente le deuxième plus important marché en Asie. Par ailleurs, la France peut mettre en avant sa place de fournisseur leader pour les médicaments, en valeur. Il s’agit du deuxième poste des exportations françaises vers le Vietnam.

Actuellement, une révolution est en marche dans le secteur. Pour réduire les importations, nécessaires pour répondre à 50 % des besoins globaux, le pouvoir vietnamien a mis au point un Plan directeur pour le développement de l’industrie pharmaceutique. Avec des objectifs ambitieux : satisfaire 70 % de la demande locale en 2015 et 80 % en 2020 selon une étude d’Ubifrance. Un virage qui passe par la modernisation de la centaine de laboratoires pharmaceutiques du pays. Le marché est donc intéressant pour les fournisseurs français de matières premières et d’équipements pharmaceutiques. En 2014, les obser- vateurs estiment que le marché pharmaceutique devrait peser 3,04 Mds USD.

P. B.


Agroalimentaire : un savoir-faire français à mettre en valeur

Selon les professionnels, l’agro-alimentaire devrait connaître une croissance de 10 à 15 % par an ces vingt prochaines années. Pourtant, les entreprises françaises se montrent encore frileuses.

L’agriculture vietnamienne, qui possède encore un poids économique important (22 % du PIB en 2012) et emploie 60 % de la population active, est en pleine mutation. Il faut répondre à la demande domestique, en constante augmentation. « Le gouvernement a lancé un grand plan pour l’agriculture. La production va continuer à se développer, les élevages vont se rationaliser et se professionnaliser. On est parti sur un marché pour les 15 ou 20 prochaines années, à hauteur de 10 à 15 % de croissance par an », se réjouit Christophe Guillaume, directeur général d’Invivo Vietnam, spécialisée dans la nutrition animale, l’analyse en laboratoire et la génétique animale.
Le projet quinquennal (2010-2015) Lifsap « Livestock Competiteveness and Food Safety Project » prévoit 79 millions USD pour le développement des infrastructures d’élevage. Par ailleurs, une zone GAHP « Good Animal Husbandry Practice » dédiée aux bonnes pratiques d’élevage a été mise en place dans douze provinces du pays.

Pour améliorer sa productivité et moderniser ses techniques de production, le secteur a besoin de l’équipement et de l’expertise internationaux. Car l’élevage souffre d’un manque de machines modernes et d’un retard technologique importants. Ubifrance pointe plusieurs faiblesses : « traçabilité, chaîne du froid, mais aussi équipements de valorisation des cultures, de traitement et de stockage post-récolte restent peu développés ». Et avec l’augmentation des cheptels, le pays devient dépendant des importations d’aliments et de matière premières.

Sur ces deux créneaux, la France possède un savoir-faire et peut le mettre en valeur. « Si on reprend le développement du Grand Ouest de la France dans les années 60, c’est exactement ce qu’on est en train de revivre ici », appuie Christophe Guillaume. « Tout ce développement agricole, la France sait le faire ! », s’exclame-t-il. Avant d’avouer être déçu par la frilosité des professionnels français et le manque d’implantations hexagonales sur le marché agricole vietnamien : « C’est vrai que ça peut faire peur d’être à 10 000 kilomètres de la France, mais je suis surpris de ne pas en voir plus ». Sur place, les compétences et le savoir-faire français sont pourtant reconnus, « notamment dans les domaines de la génétique, de la nutrition et de la santé animale, et de l’équipement », précise Guillaume Crouzet, le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam (CCIFV). Il serait en tout cas dommage de passer à côté d’un marché des filières animales qui occupe 15,75 % de la population agricole en 2012 et connaît une croissance forte et régulière (+103 % par rapport à 2011). La FAO estime ainsi que la production vietnamienne de viande devrait doubler dans les 40 prochaines années pour répondre à la demande locale.

P. B.

Industrie : des besoins en machines et en savoir-faire pour développer la valeur ajoutée locale

Avec 4,8 % de croissance en 2012, l’industrie est un vecteur moteur des progrès économiques vietnamiens. Le potentiel est évident, d’autant que la volonté politique est là.

Pour Guillaume Crouzet, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam (CCIFV), « la priorité du gouvernement est de développer une industrie à plus forte valeur ajoutée, et cela passe forcément par une industrie intérieure plus développée et la mise en place de filières complètes ».

Marc Cagnard, directeur d’Ubifrance Vietnam, y voit un créneau pour les entreprises françaises : « Tout cela suppose de l’équipement industriel, de la fourniture de machines venant de France ».

En effet, dans les secteurs d’exportation pourtant traditionnels que sont le textile-habillement, les chaussures et le meuble, seulement un tiers des machines et équipements sont fabriqués localement. Alors en ce qui concerne la production de produits à plus forte valeur ajoutée, vers laquelle souhaite s’orienter le Vietnam, les besoins en machines sont immenses et l’importation encore plus vitale.

Selon Ubifrance, cette « faiblesse des industries auxiliaires du Vietnam et la dépendance de ses industries vis-à-vis des importations de machines ou de biens d’équipement laissent ainsi entrevoir de nombreuses opportunités à l’exportation vers le Vietnam dans cette filière ».

Son attractivité aux yeux des investisseurs devrait encore augmenter ces prochaines années.
Car si l’industrie vietnamienne est aujourd’hui encore dominée par de grands groupes publics, le but du gouvernement est clair : l’ouverture. « Leur capital devrait être ouvert progressivement au secteur privé vietnamien ou à des entreprises étrangères dans les prochaines années, et je vois de belles perspectives pour les entreprises françaises si elles marquent leur intérêt, parce qu’elles ont un savoir-faire », conclut Jean-Marc Gravellini, directeur de l’AFD Vietnam.

P. B.

Présence française Accor, Bel et Sanofi en pointe

A la fin de l’année 2012, la France était le second investisseur européen et le 16ème investisseur au Vietnam en stocks, avec un total d’IDE de 3,1 milliards (Mds USD). Avec 14 hôtels (2806 chambres) au Vietnam, le groupe Accor continue d’investir dans le pays et se développe. La preuve en est l’ouverture en juillet 2012 du Novotel Saigon Centre Liberty (247 chambres) et du Saigon South Ibis en juillet 2012 (140 chambres) à Hô Chi Minh-Ville. Mais, surtout, l‘ouverture en janvier dernier du Pullman Hanoi (premier établissement de sa chaîne hôtelière haut-de-gamme dans le pays) confirme l’attractivité du pays.

Bel a également réussi un très beau coup. Après avoir investi 5 millions d’euros pour son usine dans la province de Binh Duong, ouverte en décembre 2011, le groupe produit ses marques comme La Vache qui rit ou Kiri au Vietnam. Chaque année, il produit maintenant 4 000 tonnes de produits laitiers, pour la demande locale et pour les pays de la région, et emploie plus de 100 personnes.

Enfin, Sanofi se porte très bien au Vietnam. Une troisième usine de produits pharmaceutiques est en construction à Hô Chi Minh – Ville, et devrait être fonctionnelle en 2015. Et le Vietnam est maintenant le deuxième plus important marché du groupe pharmaceutique en Asie. Pour l’instant, Sanofi possède deux usines à Hô Chi Minh – Ville. 80% de leur production sont destinés au marché vietnamien, et le reste est exporté en Asie.

P. B.

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