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Trois questions à Alexandre Toulemonde, président de la Chambre franco-colombienne de commerce et d’industrie (CFCCI)

Le Moci. Pour quelles raisons les entreprises françaises doivent-elles s’intéresser à la Colombie ?

Alexandre Toulemonde. La Colombie est un pays qui connaît un développement continu de son économie depuis plusieurs années. De fait, il n’y a eu qu’une année de récession depuis quarante ans. La prévision de croissance du gouvernement pour 2014 est de 4,5 %. Ce dynamisme s’explique en particulier par la solidité des banques et du système financier, qui ont été peu affectés par la crise internationale de 2008-2009. La Colombie est un pays ouvert aux investissements directs étrangers dans tous les secteurs de l’activité économique.
Certes, il y a des nuages. Les dépenses publiques vont augmenter fortement, surtout si les accords de paix, actuellement en cours de négociation avec la guérilla des FARC, se confirment. De grands investissements sont nécessaires en infrastructure, en équipements sociaux et en réorganisation de la propriété des terres. Cependant, la Colombie, qui est une démocratie depuis 120 ans, a toujours su faire face aux défis et a maintenu une stabilité remarquable. C’est aujourd’hui la troisième économie d’Amérique latine après le Brésil et le Mexique et un pays d’opportunités pour les PME et les ETI qui souhaitent s’internationaliser.

 

Le Moci. Quelle appréciation portez-vous sur l’environnement des affaires ?

A.T. La Colombie est un pays qui favorise l’investissement privé, local et étranger. L’accord sur l’encouragement et la protection réciproques des investissements entre la France et la Colombie (APRI), qui comprend un chapitre sur l’arbitrage international, représente un progrès important. Un accord de non-double imposition est actuellement en cours de négociation et devrait être signé prochainement.
Un autre dispositif favorable est celui des zones franches qui permettent d’importer des produits en vue de la commercialisation sur le marché intérieur ou de la réexportation. La position centrale de la Colombie au sein de l’Alliance du Pacifique, qui comprend également le Chili, le Mexique et le Pérou, en fait une excellente plateforme commerciale pour attaquer les marchés latino-américains. L’environnement des affaires est donc globalement favorable.

 

Le Moci. Constatez-vous un regain d’intérêt pour la Colombie et quels conseils donneriez-vous aux entreprises françaises intéressées par ce pays ?

A.T. Il y a eu depuis trois ans une nette augmentation des demandes de renseignement adressées à la Chambre. Nous accueillons chaque année une dizaine de missions organisées par les CCI françaises. La Chambre dispose d’une équipe à même de répondre aux besoins des entreprises françaises.
Pour réussir en Colombie, il faut bien tenir compte de ses spécificités. C’est un pays qui dispose d’un tissu industriel développé et les grandes entreprises colombiennes investissent de plus en plus à l’étranger. On trouve ici un personnel à la fois bien formé, travailleur et compétent. Il ne faut pas venir ici avec un sentiment de supériorité. La Colombie est un vrai gisement de talents et il ne faut pas hésiter à nouer des alliances pour faire des affaires.
Par ailleurs, la Colombie demeure un pays procédurier. Il faut être attentif aux formalités légales qui sont souvent pesantes et l’objet d’administrations tatillonnes. Il faut savoir intégrer cette dimension pour pouvoir fonctionner efficacement sur place.

Propos recueillis par Daniel Solano

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