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Foires et Salons Monde 2018 : le programme France export 2018

Organisations professionnelles, compagnies consulaires et, bien sûr, Business France, nombreux sont les opérateurs du commerce extérieur à proposer une aide logistique et/ou financière pour exposer aux quatre coins du monde, sans oublier les régions. Revue de détail et principaux rendez-vous.

 

Pour exposer en Allemagne ou dans le monde, les PME et les ETI françaises n’ont que l’embarras du choix. Si elles n’ont pas opté pour une participation individuelle, les opérateurs de l’écosystème du commerce extérieur sont légion à pouvoir les aider. À commencer par Business France, dont l’expérience dans l’organisation de Pavillons France, dans la préparation des entreprises et le montage des stands n’est plus à démontrer. Chaque année, l’agence publique pond un gros document, en fait un tableau très dense, le programme France Export, qui recense tous les opérations collectives au menu. Dans une interview exclusive accordée au Moci dans les pages suivantes, le directeur Export de Business France, Frédéric Rossi, commente les choix et les tendances de l’exercice à venir.

À côté, les compagnies consulaires (CCI en France et à l’étranger, Chambres d’agriculture…) et les organisations professionnelles (fédérations, Adepta…) jouent un rôle majeur en matière d’accompagnement collectif. Alors que les Régions se sont vues confier la compétence économique sur leurs territoires, les Chambres de Commerce et d’Industrie en France sont primordiales pour détecter les entreprises à même d’exporter et les aider à se préparer, voire à choisir les salons qui leur conviennent. Tel est ainsi le cas de la société Vlad, un fabricant de batteries d’appareils médicaux, que CCI International Centre-Val de Loire a aidé à s’imposer en dehors de l’Hexagone.

Comme tous les acteurs régionaux en France, CCI International Centre-Val de Loire liste les foires et salons sur la base des demandes des entreprises, des destinations et des secteurs qu’ils veulent privilégier, soit qu’ils veulent opter pour des marchés historiques soit qu’ils veulent s’ouvrir de nouveaux marchés. En région, le tissu sectoriel joue dans le choix des salons.

Toutes les opérations des CCI ne sont pas inscrites au programme France Export, donc ne sont pas menées à l’occasion de la mise en place d’un Pavillon France par Business France. Les régions ont toutes, à côté, leur propre agenda.

Ainsi, en consultant le programme d’actions export 2018 du Centre-Val de Loire, diffusée par l’agence de développement des entreprises Dev’up (ex-Centrexport), sur environ 60 actions prévues seules une vingtaine correspond à des Pavillons France, notamment dans la filière agroalimentaire (Salon international de la confiserie et des produits sucrés ISM, à Cologne ; Salon du marketing des fruits et légumes Fruit Logistica, à Berlin ; Salon international des produits biologiques Biofach, à Nuremberg ; Salon international des produits alimentaires transformés Gulfood, à Dubaï ; Salon international de l’alimentation et l’hôtellerie Food and Hotel Asia, à Singapour ; Salon international de la marque distributeur PLMA, à Amsterdam), matériel agroalimentaire (Salon des équipements, process de production et packaging de l’industrie Anuga FoodTec, à Cologne) et vins et spiritueux (Salon international des vins et spiritueux ProWein, à Düsseldorf ; Salon international des vins et spiritueux Vinexpo Hong  Kong ; Salon international des vins et spiritueux Vinexpo Tokyo).

En Centre-Val de Loire, « l’agroalimentaire est une priorité », confirme Béatrice Guérin-Coutansais, la directrice de CCI International, auquel Dev’up délègue l’accompagnement. Outre ProWein et Food and Hotel Asia avec Business France, en 2018 une participation collective sera montée par CCI International sur le Salon international des vins et spiritueux Vinexpo New York.

Comme pour nombre de régions françaises, l’Allemagne demeure le premier débouché extérieur. « Pour notre forum de développement international Odyssée, le 3 octobre dernier, à Orléans, nous avons dû doubler le nombre de nos experts spécialisés sur ce pays pour les rendez-vous B to B », rapporte ainsi Béatrice Guérin-Coutansais. Cet intérêt pour l’Allemagne ne sera pas démenti en 2018, avec deux nouveaux événements, outre ProWein : le Salon international de l’aménagement de bureau Orgatec, à Cologne et le Salon mondial de la gestion des eaux et des déchets Ifat, à Munich. « 60 à 70 % de nos exportations proviennent de l’industrie. C’est pourquoi l’énergie et l’environnement sont pour nos élus une priorité », précise Béatrice Guérin-Coutansais. D’ailleurs, CCI International Centre-Val de Loire constituera en 2018 une section collective sur toute une série de la gamme des salons Pollutec : France, Maroc et, pour la première fois, Côte d’Ivoire. S’y ajoutera, et ce sera aussi une première, le rendez-vous des acteurs européens de l’électricité et de smart grids European Utility Week, à Vienne (Autriche).

En Bourgogne Franche-Comté, l’opérateur unique auquel le Conseil régional a délégué l’accompagnement collectif est également CCI International. C’est cet organisme qui prend en amont le pouls des entreprises et des filières, expliquait au MOCI Patrick Ayache, vice-président de la Région, chargé des Fonds européens, du contrat de plan, du tourisme, du rayonnement international et de l’export, à l’occasion d’un « Spécial Régions – International : 13 stratégies régionales à la loupe » (n° 2042-2043), paru le 21 septembre 2017. Au demeurant, la fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté, conformément à la loi de réorganisation territoriale LENOTRe, n’a pas été sans effet sur la valorisation des foires et salons. Et l’élu de souligner qu’il n’était plus seulement question sur un Pavillon de soutenir les exposants, mais il fallait aussi en profiter pour vendre la marque Bourgogne, valoriser l’art de vivre et le tourisme dans la région. Enfin, quand la programmation était finalisée, il n’était pas question, pour autant, qu’elle soit figée. Si l’Asie, avec le Vietnam, ou le Moyen-Orient, avec l’Iran, sont des régions prisées, à développer en priorité, l’Inde est apparue récemment au président Ayache comme une destination à suivre dans le futur.

En Normandie, la situation qui prévaut n’est pas très différente. L’Agence de développement de Normandie (ADN) délègue l’accompagnement à CCI International, un organisme qui a pour particularité unique dans l’Hexagone d’avoir été normand avant la fusion de la Basse Normandie avec la Haute Normandie. Et puisque CCI International Normandie existait déjà, pourquoi aurait-on changé un système qui a fait ses preuves ?

Sauf que la Basse-Normandie n’est quand même pas la Haute-Normandie, que le tissu des entreprises n’est pas le même : des petites structures agricoles chez les Bas normands et des entreprises plus importantes dans l’industrie chez les Hauts Normands. Du coup, CCI International Normandie s’appuie largement sur la Chambre régionale d’agriculture, avec laquelle est conclue une convention qui prévoit que la Chambre d’agriculture est le porteur des salons de l’agriculture, mais que la force commerciale est CCI International.

Certains salons sont considérés comme incontournables, comme le salon de la confiserie ISM, à Cologne, ou Vinexpo à Bordeaux. « Cet été, nous avons aussi consulté nos entreprises, croisé ensuite avec les filières et les interprofessions, ce qui nous a permis de dégager de nouveaux terrains à explorer », délivre Christelle Lhommet, chargée de mission Export à la Chambre régionale d’agriculture. Ainsi, Food & Hotel Asia, à Singapour. « Nous en avons de bons échos de la part des entreprises, tant exposants que visiteurs, et Singapour est une plateforme d’exportation importante », justifie la responsable normande. Ou alors le Fancy Food de New York, qui avait été abandonné il y a dix ans, parce que les entreprises intéressées y avaient fini toutes par trouver un importateur. « Aujourd’hui, nous disposons d’une nouvelle génération de dirigeants souhaitant s’y rendre », se réjouit-elle.

La Normandie n’est pas à proprement dit très friande de salons. « C’est entre un quart et un tiers de nos actions, on y préfère l’accompagnement individuel et même dans l’accompagnement collectif, les missions de prospection sont privilégiées », souligne Thierry Achart de la Vente, directeur de CCI International Normandie. « Pour des industriels, il est toujours difficile de se déplacer avec du matériel sur un salon et les missions me permettent aussi d’imposer chaque année deux ou trois destinations que je perçois comme indispensables pour l’avenir, comme en 2017 le Chili, le Pérou et la Colombie et en 2018 l’Australie et la Pologne », confie le dirigeant consulaire.

« En outre, poursuit-il, si nous voulions monter un Pavillon, par exemple sur la Foire industrielle de Hanovre, nous aurions des difficultés, parce que les entreprises auraient l’impression d’être noyées dans la masse. Et, dans ce cas, dans la réalité, elle préfère encore y aller seules pour se retrouver dans le hall qui les intéresse avec leurs concurrents ».

Il est, toutefois, un domaine qui est une priorité absolue pour les acteurs régionaux : l’environnement. L’industrialisation de la Vallée de la Seine a de quoi faire réfléchir les moins écolos. Dans la programmation 2017, était ainsi inscrit Pollutec Maroc. Une opération qui sera renouvelée l’an prochain avec entre 12 et 17 exposants. Pour la première fois, le salon Ifat, leader mondial pour la gestion des eaux, l’exploitation des eaux usées et l’industrie des déchets et des matières premières, à Munich, est également au menu.

Les Chambres de commerce françaises à l’étranger montent encore des opérations collectives. Toutefois, « le nombre de foires et salons est assez restreint comparé à d’autres types de manifestations : rencontres d’acheteurs, missions sectorielles, etc. », délivre Charles Maridor, directeur Réseau de CCI France International, l’association qui les représente. Ainsi, l’an prochain, cinq pays seront à l’honneur : Égypte, Espagne, Singapour, Tunisie, Chine. Au pays des pharaons, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Égypte (CCIFE) participera à l’organisation de la deuxième édition du salon Batimat Égypte, au Caire.

En Espagne, sont prévus, à Barcelone, une opération B to B sur le salon Alimentaria et, à Madrid, un Pavillon France sur le Salon des gourmets. En Tunisie, deux missions de prospection, figurant dans le programme France Export, sont annoncées par la Chambre franco-tunisienne de commerce et d’industrie (CFTCI) en marge de deux salons : Tunisia Health et le Salon International de la Construction et du Bâtiment-Carthage. L’avantage, évidemment, des CCI françaises à l’étranger est d’être immergée dans l’environnement et d’en connaître les besoins. Par exemple, le pays du jasmin doit améliorer les services dans les établissements hospitaliers et un programme de modernisation a été mis en place.

À Singapour, la Chambre de commerce a sélectionné quatre opérations : Idem (équipements dentaires), CommunicAsia / NXTAsia, Broadcast Asie et Merdical Fair (équipements médicaux). Tout comme en Chine, dont deux dans les vins et spiritueux, avec Interwine printemps et automne, une dans les cosmétiques, avec China International Beauty Expo (Cibe) – les vins et le luxe français y sont très prisés – et une également dans le high-tech, avec China High Tech Fair (CHTF).

Pour sa part, l’Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires (Adepta), qui accompagne les entreprises agro-industrielles françaises à l’export, a toujours mis l’impact sur le grand export. Donc, rien de surprenant à retrouver parmi ses destinations en 2018 des nations d’Afrique subsaharienne (7 opérations) ou des marchés d’avenir comme Cuba, l’Irak et l’Iran. De même, il ne faut pas s’étonner de l’intérêt que porte l’Adepta à des salons internationaux français, tel que le Salon des productions animales à Rennes, qui cette année, du 12 au 15 septembre, a accueilli des délégations iraniennes, ou le Sommet de l’élevage, à Cournon, auquel elle a mis le pied à l’étrier de l’international à ses débuts.

Pour 2018, sept manifestations ont ainsi été retenues sur l’Hexagone et, en incluant, la Russie, la Biélorussie, qui n’en comptent qu’une, tout comme l’Allemagne – Eurotier, à Hanovre – l’Europe est retenue pour dix évènements sur un total de 38. Les autres foires et salons sont répartis équitablement dans les autres grandes régions. Par pays, après la France, la Chine apparaît avec quatre opérations (viande, emballage, lait, porc), les États-Unis et l’Iran à deux reprises chacun (respectivement, équipement vitivinicole, process-emballage, et boulangerie).

François Pargny

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