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Guide 2015 des aides à l’export en France pour les PME & ETI : trois questions à Alain Renck, directeur international de Bpifrance

Le Moci. Vous allez bientôt fêter le deuxième anniversaire du label Bpifrance export : quel est le bilan, et ce dispositif sera-t-il renforcé en 2015 ?

Alain Renck. Le bilan est très positif. Juste trois chiffres : 12, 8, 4. Les 40 chargés d’affaires internationaux (CAI) de Business France ont remonté 1 200 entreprises, dont 800 ont donné leur accord immédiat pour intégrer un programme d’accélération à l’international sur
2 à 3 ans, et un peu plus de 400 ont commencé à mettre en œuvre un plan d’action. On en voit à peine deux pour en convaincre une : cela montre qu’il y a de l’appétence pour l’export chez les PME et ETI, et une demande d’accompagnement.

Pour le moment, l’éventuel renforcement du dispositif des CAI est à l’état de réflexion. Nous tenons compte de nos partenaires et nous souhaitons rester un établissement de place. Mais en même temps, la balance commerciale du pays reste fortement déficitaire, la nécessité d’accroître nos exportations impérative, et l’internationalisation des PME et ETI une priorité. Dans l’immédiat, nous avons décidé d’accélérer en nous appuyant sur nos ressources actuelles. La totalité des 600 agents de Bpifrance, qui rencontrent chaque année quelque 70 000 entreprises, recevront cette année à notre siège une formation intensive aux problématiques de l’export dans l’objectif de les imprégner de la culture de l’international. Chez nous, l’année 2015 est l’année de l’international !

 

Le Moci. Quelles sont vos priorités d’action pour 2015/2016 ?

A. R. La première, je viens de la mentionner : c’est la formation approfondie de tout notre réseau à notre gamme de financements devenue très complète. Parallèlement, nous avons plusieurs missions à l’étranger à mener avec nos partenaires, en premier lieu Business France. Je souhaite en citer deux emblématiques de notre stratégie très sélective en matière de choix des entreprises à emmener : le premier est une mission Asean, du 14 au 18 septembre 2015 à Singapour et en Indonésie, avec 15 entreprises industrielles qui ont été pré-sélectionnées parmi une cinquantaine de candidates par Business France, notamment sur des critères d’adéquation de leurs produits aux marchés visés ; la deuxième est une mission au Mexique du 3 au 6 novembre 2015, « co-brandée » avec Business France et le groupe Arkea, pour des entreprises du secteur agroalimentaire et des agro-technologies. Là encore, grande sélectivité des entreprises participantes, mais nous allons l’ouvrir à de grandes entreprises, pour favoriser un mix grands groupes/PME.

Je ne terminerai pas sans citer ubi/o, notre programme d’accélération de start-up innovantes, que nous avons monté avec Business France : après les États-Unis, où la deuxième saison a commencé, nous sommes en train d’en préparer une sur la Chine pour l’automne 2015. Contrairement aux États-Unis, où il existe une Silicon Valley, les écosystèmes chinois des nouvelles technologies sont éclatés entre Pékin, Shanghai, Shenzen et Hong Kong. Mais le principe sera le même : immerger pendant plusieurs semaines une dizaine de créateurs de start-up innovantes triés sur le volet dans l’univers local de l’innovation, de son financement, et du marché.

Le Moci. Bpifrance fait son entrée sur le crédit export en proposant le financement direct de crédit acheteurs ou de crédits fournisseurs de petits montants, avec la couverture Coface DGP (- de 25 millions d’euros). Quels sont vos objectifs ?

A. R. Nous comblons une faille de marché. Mais c’est un nouveau métier pour nous : dans le cas des crédits acheteurs, nous ne finançons plus l’entreprise exportatrice elle-même, basée en France, mais son client à l’étranger ! Il nous faut faire preuve d’humilité, nous sommes dans une phase d’apprentissage. Si nous parvenions à produire entre 50 et 100 millions d’euros dès cette année, ce serait bien. Ce qui n’empêche pas d’y croire et d’être ambitieux : l’équipe qui s’occupe de cette activité compte aujourd’hui 5 personnes au front office, et 5 à 6 personnes au back-office, chez un partenaire. Il va de soi que nous n’avons pas créé ce nouveau service juste pour 10 dossiers par an !

Concrètement, une trentaine de dossiers émanant de PME et ETI industrielles sont dans les tuyaux, mais ils demandent plus de temps car les schémas financiers sont plus complexes techniquement, et plus risqués. Plus de 50 % concernent des opérations en Afrique, mais il y a également des projets en Asie, dans des pays comme la Malaisie et le Vietnam. La demande est très forte pour des montants entre 1 et 15 millions d’euros, notre cœur de cible.
Je pense qu’il faudra un peu de temps pour faire connaître le produit aux PME et ETI qui sont nos clients, car les banques ne leur proposant plus, elles n’y pensaient plus. Il y aura donc une période d’évangélisation, comme pour le prêt export. Les gros efforts que nous avons faits avec la Direction des garanties publiques (DGP) de Coface pour simplifier la procédure et la documentation et être réactif devraient nous y aider. Je constate d’ailleurs que dans les demandes que nous avons, il y a des banques intéressées à partager les risques. Le fait de travailler dans un cadre simplifié va peut-être faire revenir les banques commerciales sur ce marché… ce que nous souhaitons !

Propos recueillis par Christine Gilguy

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