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Secteurs porteurs : grands événements, construction, transports…

Dans ce pays en pleine croissance, les créneaux porteurs foisonnent. Mais tous n’intéressent pas les entreprises étrangères, ne serait-ce que parce que les sociétés brésiliennes répondent déjà à la demande. Le Moci a choisi de passer en revue quelques-unes des grandes filières porteuses pour les dix prochaines années.

Grands événements : un marché en plein boom


De grands événements sont prévus au Brésil. Le pays va organiser la Coupe du monde de football en 2014 et Rio de Janeiro a été retenue pour les jeux Olympiques de 2016. 

D’autres manifestations vont avoir lieu : la conférence Rio+20 (20-22 juin 2012), les Journées mondiales de la jeunesse (23-28 juillet 2013) et la Coupe des confédérations (15-30 juin 2013). Par ailleurs, São Paulo est candidate pour l’organisation d’une exposition universelle en 2020.
 
L’organisation de grands événements internationaux est un fait nouveau. Le Brésil veut désormais avoir une visibilité mondiale et profiter de ces manifestations pour projeter l’image d’une puissance économique et industrielle. Par-delà les projets d’infrastructures liés à la coupe du monde et aux jeux Olympiques (installations sportives, projets de transport urbain, etc.), des investissements importants sont prévus dans d’autres domaines cruciaux pour la réussite des événements. Le volet sécurité prévu à l’occasion de la Coupe du monde de football représente une enveloppe comprise entre 3,6 et 4,1 milliards de réals. « Les autorités brésiliennes ne veulent prendre aucun risque et entendent “mettre le paquet” sur la sécurité », fait remarquer un expert. Il ne s’agit pas seulement de faire face au fléau de l’insécurité, un problème permanent du pays, mais aussi de lutter contre le terrorisme et de gérer les flux de supporters nationaux et étrangers y compris dans les événements parallèles.
 
L’ampleur des investissements apparaît également dans le montant des dépenses prévues en matière de télécommunications (3,5-4,2 milliards de réals). Les opérateurs de téléphonie mobile (240 millions de lignes pour 200 millions d’habitants) veulent profiter de la Coupe du monde et des jeux Olympiques pour faire de l’émission de données. Les entreprises françaises ont commencé à se positionner afin de gagner des contrats. Le parlement brésilien a voté en 2011 un régime spécifique de passation des marchés pour la Coupe du monde des confédérations, la Coupe du monde de football et les jeux Olympiques. 

D. S.


Ferroviaire : la LGV toujours prioritaire


L’échec de la première mouture du projet de ligne à grande vitesse (LGV) Campinas-Sao Paulo-Rio de Janeiro (511 kilomètres) a conduit le gouvernement à scinder l’appel d’offres en deux. La phase 1 portera sur le choix de l’opérateur de la concession et de la technologie, la phase 2, sur les travaux de génie civil. Le cahier des charges et le contrat de la phase 1 doivent être rendus publics d’ici le 15 juin 2012, l’attribution sous forme d’enchères étant prévue le 31 octobre au plus tard. « Les autorités brésiliennes sont déterminées à réaliser le projet », affirme un expert. Et ce, malgré le contretemps provoqué par le refus du sénat brésilien de confirmer la reconduction de Bernardo Figuereido, le « père » de la LGV, à la tête de l’Agence nationale des transports terrestres (ANTT). Les grands de la construction ferroviaire (Alstom, Siemens, etc.) continuent à être intéressés. Le coût du projet est estimé 33,2 milliards de réals (13,9 milliards d’euros). 

D. S.

Construction : une ouverture historique

Traditionnellement, le marché de la construction était réservé au secteur privé local dominé par une poignée de grands groupes très puissants comme Odebrecht, Camargo Correa ou Andrade Gutierrez. La situation a changé en raison des plans ambitieux lancés par le gouvernement en matière d’infrastructures. 

« Il y a un tel volume de projets que cela crée des opportunités pour de nouveaux acteurs, locaux et étrangers », note un consultant.
 
Les besoins dans le domaine des infrastructures sont estimés à 70 milliards d’euros par an. Les programmes immobiliers devraient générer entre 100 et 140 milliards d’investissements sur la période 2010-2030. À cela s’ajoutent les investissements liés aux événements sportifs. Les autorités brésiliennes ont prévu 59 projets pour la Coupe du monde de football en 2014, d’une valeur globale de 7,5 milliards d’euros. Sept stades doivent être rénovés et cinq autres construits. Les investissements prévus pour les jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 s’élèvent à 12,2 milliards d’euros. Enfin, la croissance attendue du tourisme nécessitera un doublement du parc hôtelier d’ici dix ans.

D’autres éléments favorisent l’ouverture. D’abord l’arrivée, depuis dix ans, des promoteurs et investisseurs étrangers, qui ont demandé aux constructeurs de leurs pays de les accompagner. Dans le bâtiment, les grands promoteurs brésiliens développent des projets de plus en plus techniques : logements haut de gamme, bâtiments non résidentiels (hôpitaux, prisons, etc.). « Ces entreprises recherchent des niveaux de finition qu’on ne trouve pas au Brésil », souligne Jean-François Ambrosio, conseiller export en charge du secteur BTP, infrastructures, transports, logistique et aéronautique chez Ubifrance Brésil. À cela s’ajoute le développement des exigences en matière de construction durable dans le bâtiment, un phénomène nouveau et pour lequel l’offre étrangère est sollicitée.

Dernier facteur et non des moindres : le gouvernement brésilien et plusieurs États ont décidé de favoriser le financement privé d’infrastructures sous la forme de partenariats public-privé (PPP) et de concessions. Or, les entreprises brésiliennes n’ont pas d’expérience dans ce domaine, la loi ne datant que de 2005. 
Plusieurs firmes françaises de la construction s’intéressent de près au marché, principalement au segment des travaux publics, mais des possibilités d’affaires devraient se dégager dans les équipements et les services (conseil, ingénierie, etc.). 

D. S.

Un contrat en or pour une start-up

Évaluer les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte énergétique de 85 chantiers du géant brésilien de la construction Andrade Gutierrez : tel est le contenu du contrat obtenu par la société Verteego, en association avec son partenaire brésilien, le cabinet Proactive Consultoria. Parmi ces chantiers, de gros projets d’infrastructures et six stades pour la Coupe du monde de football de 2014. Le contrat, signé en juillet 2011, est renouvelable sur une base annuelle. Un gros succès pour cette start-up des solutions de bilan carbone. « Nous avons démontré de manière indéniable nos capacités en matière de réponse aux exigences de très grands comptes internationaux », affirme Rupert Schiessl, directeur général de Verteego. Le contrat est d’autant plus intéressant que le groupe Andrade Gutierrez est pionnier au Brésil en matière de reporting environnemental et énergétique, alors que la construction durable se développe et que la législation va se mettre en place. « Les clients locaux demandent de plus en plus un chiffrage en termes de coûts et de critères environnementaux », constate Rupert Schiessl. 

D. S.


Transports urbains : allongement des délais de réalisation

Un des segments les plus porteurs du Brésil demeure celui des transports urbains en raison de l’ampleur du déficit. 

Les grandes métropoles que sont São Paulo et Rio de Janeiro disposent de réseaux de métro limités : 65 km et 46 km respectivement contre 201 à Mexico. Dans les principales villes du pays, la recherche de solutions au problème du transport urbain est une priorité stratégique des collectivités territoriales concernées. Dans le but de faciliter les déplacements à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2014, le gouvernement fédéral a mis en place en 2010 un programme de financement de transports urbains : Pro-Transporte. L’État a mis sur la table des financements publics à hauteur de 7,6 milliards de réals, le reste devant être couvert par les collectivités territoriales. Des projets ambitieux ont été envisagés : lignes de métro, monorail, tramway, autobus articulés sur site propre, etc. Leur exécution a cependant été ralentie par la lourdeur des procédures administratives, de sorte que peu verront le jour en 2014 comme prévu. Les retards ne doivent toutefois pas conduire les entreprises françaises à relâcher leur attention. En effet, si les retards sont monnaie courante, les projets restent une priorité. 
Dans les villes de Fortaleza, Recife et Salvador, des programmes sont en cours de réalisation. Porto Alegre et Curitiba envisagent de se doter d’un métro. Le tramway est la solution retenue à Santos et Cuiabá. São Paulo poursuit son important programme de développement des transports urbains. De même à Rio de Janeiro, dans la perspective des jeux Olympiques : extension du métro et implantation de trois lignes d’autobus articulés ainsi que d’une ligne de tramway. 

D. S.


Hydrocarbures : « Il faut se placer maintenant »


« Il faut faire vite », affirme Michel Curletto, conseiller export en charge des hydrocarbures chez Ubifrance Brésil. 
La compagnie pétrolière nationale Petrobras a engagé un programme d’investissements de 225 milliards de dollars pendant la période 2011-2015. Objectif : mettre en valeur les gisements marins situés sous une épaisse couche de sel (« pré-sal »). Petrobras table sur une production de 4,9 millions de barils équivalent pétrole en 2020, dont 1,1 million dans le « pré-sal » (contre un peu plus de 100 000 actuellement). Des investissements massifs sont prévus pour la construction d’équipements pétroliers : 80 plateformes de type FPSO vont être commandées au cours des vingt prochaines années. « C’est maintenant qu’il faut se placer. Le futur de l’industrie pétrolière brésilienne sera défini au cours des trois prochaines années », précise-t-il. La stratégie brésilienne consiste à utiliser les commandes de Petrobras comme levier afin de développer un tissu local de fournisseurs. Des exigences strictes de « contenu local » ont été mises en place et les entreprises étrangères doivent s’installer sur place. Les grands fournisseurs de l’industrie pétrolière sont très présents et renforcent leur présence au Brésil, y compris sous la forme de création de centres de R&D. Les Français ne sont pas en reste. Schlumberger, très présent au Brésil, a inauguré un centre de R&D en novembre 2010. En février 2012, la filiale brésilienne de Technip a remporté auprès de Petrobras un contrat cadre de cinq ans concernant la fourniture de 1 400 kilomètres de conduites flexibles, pour un montant estimé à environ 2,1 milliards de dollars. En février, un deuxième contrat a été signé pour la fourniture de 24 kilomètres de flexibles d’injection de gaz. 

Les PME françaises sont également présentes. Une dizaine d’implantations ont été comptabilisées depuis 2009 tandis qu’une vingtaine d’autres étudient actuellement des projets d’investissement. La concurrence est rude et l’obtention des contrats auprès de Petrobras peut nécessiter parfois plusieurs années de négociations et de contacts. Mais, selon un consultant, « les PME qui peuvent apporter des solutions innovantes et sur mesure correspondant aux besoins de Petrobras ont une réelle chance au Brésil ». 

D. S.


Biocarburants : les chances du Brésil

Le Brésil dispose d’avantages concurrentiels décisifs dans les biocarburants car l’éthanol fabriqué à partir de la canne à sucre est plus compétitif que celui produit dans les pays industrialisés à partir de maïs. 
Et la canne à sucre est la base du développement d’autres activités : électricité (par cogénération), biocarburants de deuxième et troisième générations, chimie verte. « Plusieurs grands groupes chimiques, dont Rhodia, s’intéressent de près aux possibilités offertes par la chimie verte », affirme Guy Dupire, consultant et spécialiste des biocarburants. Selon certains experts, le Brésil pourrait même devenir un des grands acteurs mondiaux de la chimie verte. 
L’industrie sucrière peut aussi intéresser les entreprises françaises. « Il y a un gros effort à faire en matière d’efficacité énergétique et d’automatisation des procédés. Les technologies françaises peuvent être appliquées au Brésil », explique Jacyr Costa, directeur général de Guarani, qui appartient au groupe Tereos. Le biodiesel est également appelé à se développer : le taux d’incorporation du biodiesel dans le diesel est fixé actuellement à 5 %. « L’augmentation progressive de ce taux jusqu’à 20 % devrait permettre une augmentation de la production de biodiesel », affirme Sergio Beltrao, directeur exécutif d’Ubrabio, une association qui rassemble différents acteurs du biodiesel.

D. S.

Agroalimentaire : un marché émergent

« Le marché des produits transformés est appelé à se développer en raison des évolutions sociologiques », affirme Jean-Pierre Bernard, gérant de France Brésil Développement.
 
Le Brésil est un grand producteur et exportateur agricole, mais la transformation est peu développée. Toutefois, le schéma traditionnel de la famille brésilienne est en train d’évoluer : travail des femmes, augmentation du nombre de célibataires, diminution du nombre de femmes de ménage, etc. Résultat, le marché des surgelés commence à se développer. Celui des plats préparés est encore embryonnaire. Avec plus de 140 millions de consommateurs, le potentiel de développement est réel. La présence française dans le secteur de la transformation est modeste et concerne surtout les grands opérateurs. En 2010, Barry Callebaut a inauguré une usine de chocolat. La même année, le groupe Bonduelle a mis en service sa première usine au Brésil, dédiée à la production de conserves de petits pois et de maïs doux. Les PME ont surtout une carte à jouer comme fournisseurs du secteur de la transformation. Dans la mesure où il existe déjà des entreprises brésiliennes productrices d’équipements (chaudronnerie, tuyauterie, etc.), le pays peut intéresser les entreprises ayant un savoir-faire en matière de procédés et d’équipements sophistiqués. Eurodia a ainsi gagné en décembre 2011 un contrat clés en main : il s’agit de l’installation d’une unité de valorisation du lactosérum pour la filiale brésilienne d’une grande multinationale. « Il y a un réel potentiel de développement en raison de l’augmentation du niveau de vie. La meilleure façon de valoriser notre savoir-faire est de nous y implanter », explique Bernard Gillery, président d’Eurodia. Le Brésil offre des possibilités pour les quatre secteurs d’activité de la société : laitier, œnologie, sucre et amidon et chimie verte. 

D. S.


« French touch » dans la boulangerie


L’Institut national de la boulangerie-pâtisserie (INBP) vient de créer une filiale à São Paulo pour dispenser les mêmes formations qu’en France avec les mêmes méthodes et matériels. L’INBP est en discussion avec un groupe d’universités brésiliennes pour créer un diplôme commun et des modules à intégrer dans des cursus de gastronomie. Ce projet va cependant au-delà de la formation. Il s’agit de faire bénéficier la profession des projets de recherche menés par l’institut français via son pôle d’innovation technologique qui mène actuellement des études et des projets de recherche et d’innovation dans différents domaines (nutrition, énergie, environnement, hygiène et la sécurité, etc.). Un élément essentiel est l’adaptation des produits locaux. Une première collaboration entre le moulin Anaconda et le laboratoire interne de l’INBP spécialisé dans les produits de panification a abouti à la mise au point de deux farines spécifiques qui répondent aux normes nécessaires pour fabriquer des produits français, différentes de celles du Brésil. 

D. S.

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