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Belgique 2015 : la France possède à ses frontières un grand marché

La Belgique demeure un marché fondamental pour la France, tant en termes commercial, malgré une érosion de ses positions, que de logistique et d’investissement. Seule véritable inquiétude, la baisse des livraisons pharmaceutiques. 

 

En 2014, les exportations françaises outre-quiévrain, bien qu’en baisse de 5,26 %, ont dépassé 31,1 milliards d’euros, ce qui fait de la Belgique un débouché aussi important que l’Amérique du Nord, l’ensemble des Bric (Brésil-Russie-Inde-Chine) et le continent africain.

Ce petit pays au nord de la France était ainsi, après l’Allemagne, le deuxième pays client en valeur, en absorbant 7,3 % des exportations françaises, mais le premier en nombre d’entreprises tricolores exportatrices, avec un chiffre de 44 120.

D’après les Douanes belges, en 2014, les importations belges dépassaient 35,1 milliards d’euros.

Selon la base de données GTA/GTIS, la France occupait ainsi le troisième rang comme pays fournisseur, avec une part de marché de 10,23 %, derrière les Pays-Bas (19,94 %) et l’Allemagne (13,15 %). L’écart assez important (4 milliards d’euros !) entre les statistiques françaises et belges s’expliquerait notamment par le fait que les Douanes françaises ne comptabilisent pas les marchandises expédiées dans le monde par le port d’Anvers et donc transitant par le territoire du Royaume.

En revanche, leurs homologues belges considèrent comme importation tout bien entrant en Belgique. Cet écart statistique prouve, au passage, à quel point Anvers, parfois qualifié de « premier port français », est fondamental en termes commercial et logistique. Il faut reconnaître que depuis des années la France subit une érosion de ses positions commerciales chez son voisin du Nord.

Durant les sept premiers mois de cette année, les livraisons tricolores, en baisse de 1 %, ont stagné à 17,9 milliards d’euros, un montant proche de celui d’avant la crise mondiale en 2007 et un niveau aussi équivalent à celui de 2011. Si l’on s’en tient aux statistiques belges, on note une montée en puissance des États-Unis au cours de ces dernières années, quatrième pays fournisseur en 2014 avec une part de marché (PDM) de 7,33 %, mais aussi de l’Italie ou de la Russie, alors que la Chine s’est stabilisée à la cinquième place, avec une PDM de 3,98 %.

De façon synthétique, les ventes françaises se sont réparties l’an dernier entre cinq filières : agriculture et agroalimentaire, 20 % ; transport, 14 % (75 % des 4,2 milliards d’euros de livraisons concernent l’automobile, les trois marques françaises ayant cumulé 23 % des immatriculations) ; chimie-cosmétiques, 12 % ; pharmacie, 12 % ; métallurgie et produits métalliques, 8 %. Les deux premiers postes d’exportation ont souffert, le premier en raison de la diminution du cours du blé, le second, en raison de l’intérêt croissant pour des petites cylindrées, indique le Service économique régional à Bruxelles. « Dans les fruits et légumes, la France perd du terrain tous les ans, constate Éric van den Berghe, chef du pôle Agroalimentaire et boissons non alcoolisées à Business France Benelux, à Bruxelles.

Selon lui, « l’Espagne et l’Italie ont effectué d’énormes efforts de qualité et les prix sont moins élevés ». C’est le cas pour le raisin (Italie) ou l’orange (Espagne). Du coup, la France est cantonnée à des produits de niche à petits volumes (raisin muscat…). « La grande force des Espagnols, affirme le Belge Éric van den Berghe, c’est qu’ils n’hésitent pas à réinvestir dans la protection de leurs cultures. Les Français ne le font et lorsqu’ils subissent des dégâts dus au climat, alors ils augmentent les prix, ce qui nuit à la compétitivité de leurs produits ».

Plus inquiétante est la chute des livraisons de pharmacie (-25,3 %). Les Douanes françaises ont évoqué une forte concurrence sur les prix et la qualité, l’arrivée à terme de vaccins et une hausse sensible des achats de vaccins fabriqués à l’étranger en Belgique. Cette chute s’est jusqu’à présent prolongée, puisque sur les sept premiers mois de cette année, les ventes de l’Hexagone encore régressé de plus de 15,4 % par rapport à la période correspondante en 2014.

François Pargny

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