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La crise a appris la prudence à CMA CGM

« Contrairement au marché Asie-Transpacifique qui vit au rythme des États-Unis, le marché Asie-Europe est très contrasté. En général, on y englobe toutes les destinations au delà du Canal de Suez. On parle donc de pays aussi diversifiés que la Libye et l’Allemagne ou la Bulgarie et l’Angleterre ».

Nicolas Sartini, directeur central exécutif en charge de la ligne Asie-Europe de CMA CGM, distingue trois grandes tendances : les grands marché matures parmi lesquels l’Allemagne, la France ou l’Angleterre où les croissances sont cette année autour de zéro ; les pays à problèmes de la zone euro tels que l’Italie, l’Espagne et la Grèce confrontés à des baisses de volume approchant les 10 % ; enfin, les pays émergents de la zone européenne dans lesquels ont retrouve la Russie, les Pays baltes et les pays d’Afrique du Nord qui rebondissent après la crise du Printemps arabe avec dans ces pays une croissance qui dépasse les 10 %. « Dans l’ensemble, le marché est stable voire légèrement négatif à juin 2012 et CMA CGM évolue comme le marché », indique t-il au Moci.

L’armateur marseillais, numéro trois mondial du transport de conteneurs, a accusé au premier trimestre 2012 un résultat brut d’exploitation négatif à – 31 millions de dollars (et une perte nette de 248 millions pour un chiffre d’affaires de 3,6 milliards) sans avoir pourtant à rougir de la comparaison avec les autres acteurs de son secteur.

Selon l’agence Alphaliner, il s’est octroyé au premier trimestre la troisième performance économique et financière de l’industrie du transport maritime de conteneurs. Au second trimestre, les affaires sont repartis. CMA CGM enregistre fin juin un résultat brut d’exploitation de 460 millions de dollars et un bénéfice de 178 millions. « Les chargements ont été bon en juillet et août et même si nous anticipons des volumes en baisse au 4e trimestre, nous serons bénéficiaires en 2012 », assure-t-il. Le groupe a profité de la nette reprise du taux de fret du premier semestre. Il tire aussi parti du plan d’économie drastique (rationalisation des services, réduction de la vitesse des cargos, renégociation des coûts de transbordement, fermeture des lignes non rentables, contraction des services), mis en place depuis l’entrée dans son capital, il y a deux ans, de l’entreprise turque Yildirim. Et de l’intensification de sa politique d’alliances. CMA-CGM a reconduit cette année l’alliance conclue en 2010 avec Maersk sur l’Asie-Méditerranée et initié en mars 2012 un accord de partenariat sur l’Asie-Europe du Nord avec MSC, son principal challenger jusqu’ici. Le groupe français a également cédé cet été l’une de ses pépites, le croisiériste La Compagnie du Ponant et mis en vente les terminaux portuaires de Terminal Link. « Quelque chose a changé. CMA CGM vend ses bijoux de famille et se recentre sur son métier principal, la ligne. Après des années de forte croissance pendant lesquelles la machine s’était quelque peu « emballée », la crise a appris la prudence au groupe de Jacques Saadé », commente un transitaire.

Ph. D

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