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Le Nord-Pas-de-Calais veut imposer sa marque à l’international

Lille Region, Cœur d’Europe. Depuis le début de l’année, le Nord – Pas-de-Calais dispose d’un nouvel outil de marketing territorial. Une appellation destinée à améliorer sa visibilité à l’international et qui souligne le dynamisme de la région. « Géographiquement, stratégiquement et logistiquement, nous sommes la porte d’entrée de l’Europe du Nord pour nombre d’entreprises étrangères », assène Pierre de Saintignon, premier vice-président du Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, en charge du développement économique. 

De par sa situation géographique, la Région se situe effectivement au carrefour de l’Europe. Mais elle souffrait jusqu’ici d’un manque de visibilité flagrant que le nouvel étendard doit améliorer. « Pour exister sur la carte du monde, pour attirer, séduire et rayonner, notre territoire devait se doter d’une bannière commune qui fédère autour de l’élément le plus connu et le plus reconnu, à savoir la métropole lilloise. Parce que, vue de l’étranger, la région est identifiée à Lille. Et que la promotion d’une région est indissociable de l’identité de sa métropole », insiste Luc Doublet, président de CCI International et de Nord France Invest.

Depuis des années, le « monsieur international » de la région militait pour l’adoption de ce label en lieu et place d’une appellation administrative (région Nord – Pas-de-Calais) jugée trop longue, difficile à prononcer et sans réelle signification pour les étrangers… Il a fallu plus d’un an pour faire accepter cette logique à l’ensemble des acteurs du territoire et faire valider, début mars, la nouvelle marque territoriale et son logo. La création de cette bannière internationale tombe à point nommé : Lille se prépare à accueillir, fin juin prochain, le 17e Forum Futurallia, une convention d’affaires qui doit attirer entre 600 et 700 entreprises venues de la région et d’une trentaine de pays étrangers. Le visuel est un cœur formé dans une photo de foule. Il symbolise non seulement le fait que cette région transfrontalière est au cœur de l’Europe, mais aussi qu’elle est un cœur économique (grâce au dynamisme de ses entreprises et à son bassin de population) et un cœur affectif (en attestent l’accueil et la générosité légendaires des gens du Nord). L’enjeu est de taille : en tant que zone frontalière proche de l’Allemagne, le Nord – Pas-de-Calais a longtemps été un no man’s land où l’on s’interdisait d’implanter des industries sensibles. La chute du mur de Berlin, en 1989 a changé la donne et, depuis vingt ans, ce territoire cherche à rattraper le temps perdu en faisant valoir ses atouts géographiques. Et économiques. Car, selon une étude conduite en 2011 par Experian, Lille est le premier centre de consommation européen : les 78 millions de personnes habitant dans un rayon de 300 km disposent d’un pouvoir d’achat de 1 524 milliards d’euros, soit plus que Cologne, Bruxelles ou même Düsseldorf. Avec ce critère, Londres ne figure qu’en 18e position, et Paris en 32e. 

Cœur de la consommation européenne, le Nord – Pas-de-Calais est aussi idéalement connecté aux autres métropoles : Londres est à 1 heure 30 de Lille par l’Eurostar, tandis que, depuis cette ville, rallier le port de Dunkerque (à moins de 1 heure) correspond à un temps de déplacement intra-urbain. « Nous sommes un “dragon communautaire” », aime répéter Luc Doublet. Dotée d’un riche passé industriel, la Région s’enorgueillit aujourd’hui de la présence de 7 pôles de compétitivité, dont un de dimension mondiale sur le ferroviaire (iTrans).

Elle accueille aussi le seul pôle existant dans le secteur des services, sur le commerce (Picom). Quatrième région économique de France, avec 100 millions d’euros de PIB représentant 5,2 % de celui de la France, le Nord- Pas-de-Calais totalise 103 000 entreprises qui emploient 1 045 000 salariés dont 69 % dans le tertiaire et 31 % dans le secondaire, soit 5,8 % de l’effectif salarié en France. Mais le « dragon » ne profite pas pleinement de tout ce potentiel. En particulier au niveau des exportations – pourtant à l’origine d’un tiers de la richesse de la région.

Si les ventes vers l’Europe dépassent de 9 % la moyenne nationale, le grand export reste fortement sous-représenté : ainsi, seulement 7,8 % des exportations régionales vont vers l’Asie, contre 9,7 % au plan national ; et 4,2 % vers l’Amérique, contre 8,8 %. S’ajoute à cette faible ouverture une dépendance excessive à un petit nombre de marchés limitrophes – la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie représentent plus de la moitié des exportations. Cette faible diversification géographique se retrouve au niveau des entreprises, dont une sur trois n’exporte que vers un ou deux marchés extérieurs. Insuffisant, voire dangereux en termes de dépendance économique, d’autant que ces exportations sont issues d’une très forte concentration sectorielle (automobile, agroalimentaire, chimie). 

Consciente de cet état de fait, la région coordonne depuis cinq ans une démarche collective dans laquelle s’inscrivent tous les acteurs du développement économique. « Le Schéma de développement régional économique (SRDE) s’articule dans le domaine international autour de quatre objectifs : favoriser l’exportation des entreprises régionales, accroître l’attractivité du territoire pour accueillir plus d’investissements étrangers, améliorer la communication et coopérer », rappelle Pierre de Saintignon. La nouvelle marque internationale symbolise cette volonté, soutenue par de nombreuses actions sur le terrain. Un cœur se doit d’être bien irrigué. 

Thierry Butzbach, à Lille

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