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Aides : les habits neufs de l’accompagnement à l’export

Engagée depuis cinq ans dans une politique régionale volontaire de soutien à l’exportation, CCI International Nord de France poursuit son effort et vise le grand export. Avec un meilleur suivi des entreprises dans la durée et une évaluation de l’impact des actions.

Bras armé du développement économique à l’international du Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, CCI International Nord de France réunit l’ensemble des services internationaux des chambres de commerce et d’industrie (CCI) ainsi que le bureau régional d’Ubifrance depuis 2007. Avec un seul objectif : aider les entreprises locales à franchir les frontières. 

Depuis cinq ans, de nombreux outils ont ainsi été mis en place, comme le diagnostic Eval’Export, qui mesure le potentiel à l’export d’une entreprise. À l’aide d’un modèle de référence, ce dispositif propose aux dirigeants des actions concrètes pour accélérer leur croissance à l’international (étude de marché, site Internet, plaquette commerciale, participation à un salon, mission à l’étranger…). Préconisations qui pourront être mises en œuvre dans le cadre du programme d’accompagnement.
 
Plutôt que de se voir attribuer des subventions, les entreprises candidates reçoivent une aide indirecte sous la forme d’un ticket modérateur réduisant de 25 % à 50 % le coût des services de CCI International, souvent couplée avec celles d’Ubifrance. Chaque année, cet organisme délivre 3 000 prestations et consacre 1,2 million d’euros pour accompagner 1 300 entreprises dans leurs démarches à l’international, dont 600 lors de missions à l’étranger. Soit une proportion non négligeable des 5 000 entreprises exportatrices de la région. Après avoir d’abord mis l’accent sur l’aide aux primo-exportateurs, CCI International tente désormais de favoriser le développement du grand export. Notamment en doublant la part du ticket modérateur, qui atteint alors la moitié du coût des services, contre un quart en général. Et en augmentant le nombre d’actions, en particulier en direction des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – South Africa). « Les pays lointains représentent 40 % de nos missions, contre 20 % auparavant », souligne Stéphane Bossavit, le directeur de CCI International. Poursuivant ses efforts, l’organisme inscrit aussi de plus en plus son action dans la durée. Ses services ne se contentent plus de réaliser un diagnostic et de délivrer des préconisations à l’instant T. Ses actions se déclinent désormais d’entrée de jeu sur au moins 18 mois, avec des rendez-vous tous les six mois, « comme si l’entreprise bénéficiait d’un conseiller export en temps partagé ». 

Dans cette logique, l’équipe veut maintenant mesurer l’impact de son action et s’intéresse au parcours de l’entreprise après le processus de prospection. « Nous souhaitons mieux connaître l’effet des actions mises en œuvre par les entreprises pour encore améliorer nos missions », avance Stéphane Bossavit. Un service Suivi export a d’ailleurs été élaboré en ce sens, pour ajuster les actions. 

Cette stratégie de l’offre sera-t-elle suffisante pour donner aux PME l’envie d’exporter à l’autre bout de la terre ? Pour l’heure, les pays frontaliers (Belgique, Allemagne et Royaume-Uni) figurent en tête des marchés étrangers auxquels s’adressent les entreprises régionales : selon les Douanes, 96 % de celles qui exportent vendent en Europe, et 74 % dans la seule Belgique. De plus 95 % du volume des exportations régionales sont le fait de 25 % des exportateurs régionaux – essentiellement des grands groupes comme Roquette, Bonduelle, Arc International, Lesaffre, Auchan, Décathlon… 

Reste la bonne orientation des perspectives relevée par l’Observatoire régional des échanges internationaux (OREI). La dernière mouture de son enquête annuelle révèle, en effet, que 43 % des entreprises régionales envisagent une augmentation de leur activité export. Le grand export pourrait bien en tirer bénéfice, comme le montre la progression des échanges avec les BRICS : en 2008, seulement 9 % des entreprises exportaient vers ces pays à fort développement économique. Trois ans après, cette part a doublé pour atteindre 20 % en 2011. La bonne tendance est prise. 

T. B.


La coopération économique décentralisée en marche

La coopération décentralisée, l’un des axes d’intervention fixé par le schéma de développement régional économique (SRDE), est une voie nouvelle pour s’inscrire à l’international. Depuis un an, la Région réfléchit à définir des « zones de coopération » pour bâtir des réseaux de collaboration par secteurs 
d’entreprises et ainsi co-construire les territoires. Quatre grandes zones sont ainsi définies, en raison des liens historiques ou d’un profil économique similaire : la Pologne, le Maghreb francophone, le Brésil et le Québec. « L’objectif n’est pas forcément d’exporter, mais de faire des territoires des zones de croissance partagée, en plaçant les entreprises comme des acteurs de cette coopération », confie Saïd Benbouziane, le chargé de mission sur le dossier à la Région. Dans le Nord – Pas-de-Calais, plus de 700 projets de coopération décentralisée ont été engagés. Chaque année, une ou deux actions sont organisées en direction des quatre territoires, comme le 2e forum Algérie – Nord-Pas-de-Calais, en novembre 2011, qui a réuni une délégation du patronat algérien et les représentants d’une vingtaine d’entreprises régionales. 

T. B.


Trois dispositifs originaux pour aider les entreprises


La volonté de soutenir l’export à l’échelle régionale se traduit concrètement au travers du financement de plusieurs actions.

1/ Un dispositif V.I.E unique

Le dispositif d’aide à l’embauche de volontaires internationaux en entreprise (V.I.E), a été mis en place depuis 2009 et reconduit pour les trois prochaines années. Il prévoyait au départ l’octroi d’un forfait de 10 000 euros pour le recours à un V.I.E, somme qui vient d’être portée à 15 000 euros pour un projet au grand export. « Il s’agit d’un dispositif unique en France, simple à mettre en œuvre sur le plan administratif, puisque l’aide régionale vient en déduction de la facture d’Ubifrance, qui reste l’employeur du V.I.E », explique Loïc Bergerot, le délégué régional d’Ubifrance. Pour en bénéficier, les candidats doivent être des PME indépendantes (moins de 250 salariés, de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, détenues au moins à 75 % par une personne physique). Des aides complémentaires sont aussi octroyées à des associations d’entreprises qui « mutualisent » un seul et même V.I.E, comme Fertiprocess (dans le domaine des engrais) ou Mode in France (textile). Le budget alloué à ce dispositif par le Conseil régional est de 3 millions d’euros sur trois ans. Entre 2009 et 2011, il a permis le financement de 221 V.I.E (sur 235 accords de subventions). 

2/ Une aide pour les appels d’offres

Toujours exclusive, la seconde aide du Conseil Régional concerne les appels d’offres internationaux émanant des organisations internationales et des bailleurs de fonds, un marché représentant plus de 140 milliards de dollars par an. Pour inciter les entreprises régionales à y répondre, un plan d’action en quatre étapes a été mis sur pied depuis le début de l’année avec Ubifrance : 
• une réunion d’information pour désacraliser l’accès à ces contrats ; 
• des diagnostics individuels ; 
• des formations spécifiques ; 
• des rencontres individuelles avec des acheteurs. 

Les trois premières étapes sont gratuites et le Conseil régional finance 50 % des frais de la dernière. En 2010 et 2011, 141 entreprises ont bénéficié des premières étapes, et 10 ont participé à 8 missions. Quatre PME ont d’ores et déjà remporté des contrats d’envergure. 

3/ Un concept de « salon virtuel »

La région a choisi de s’associer à Ubifrance pour inaugurer son concept de « salon virtuel ». Le premier a eu lieu du 14 au 17 juin 2011. Cette plateforme Internet a pour objectif de faciliter l’accès aux marchés étrangers pour les PME françaises en leur offrant la possibilité d’augmenter leur visibilité et de générer des contacts d’affaires auprès de prospects étrangers. À l’ouverture, les entreprises du Nord – Pas-de-Calais représentaient 75 % des entreprises présentes sur les différents pavillons. Elles ont alors bénéficié d’une visibilité exceptionnelle, enregistrant 15 millions de pages vues, dont 9 millions provenant de visiteurs étrangers. 

T. B.

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