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Relation bilatérales : Paris et Kuala Lumpur affichent leurs cibles

La défense, l’aéronautique, les services sont des secteurs forts de la France en Malaisie. Autour de l’implantation d’Airbus, Kuala Lumpur veut ainsi encourager la constitution d’un cluster spécialisé.

Un peu plus d’un an après Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI), Laurent Fabius, devrait se rendre à Kuala Lumpur en novembre. Objectif : préparer un déplacement officiel du président de la République François Hollande.

L’enjeu n’est pas mince pour la France, en premier lieu pour l’industrie de défense. « La Malaisie est notre quatrième client en matière de défense dans le monde, avec un volant d’achats de 300 à 400 millions d’euros par an », pointe Jean-Eric Husson, président de la section Malaisie des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), dans une interview exclusive accordée au Moci. Des chiffres qui ne sont pas comptabilisés dans la balance commerciale de la France.

Or, avec une part de marché (PDM) de 2 % et des importations de biens de la Malaisie de l’ordre de 3,2 milliards d’euros en 2013, l’Hexagone fait pâle figure dans ce pays, surtout par rapport aux principaux partenaires asiatiques, comme la Chine et Singapour. « Beaucoup de produits tricolores transitent par exemple par Singapour, des investissements français ne viennent pas non plus forcément directement de France », tient à aussi nuancer François-Xavier Flamand, l’adjoint au chef du Service économique, qui ne manque pas non plus de rappeler la forte présence de la France dans les services, notamment pétroliers.

Pourtant, la Malaisie (45 % de non musulmans) est un grand consommateur de cognac, notamment haut de gamme (Martell/Pernod Ricard). Lafarge se taille aussi la part du lion sur le marché du ciment, avec une PDM de 37 %. Technip, STMicroelectronics, Arkema ou encore Sofiprotéol y sont bien implantés. La présence française et plus particulièrement les exportations de l’Hexagone sont dominées par les produits aéronautiques. Dassault serait, d’ailleurs, « en bonne position » pour remporter un contrat de 16 avions de combat. Selon Jean-Eric Husson, « le groupe français s’est montré particulièrement efficace et suffisamment flexible en matière d’identification de sous-traitants locaux ou d’envoi de formateurs pour développer un véritable partenariat avec les autorités malaisiennes ».

La Malaisie est le seul État non européen partenaire de l’avion de transport militaire A 400 M. Safran, qui ouvre une usine de production et de rénovation de freins en carbone pour la région Asie Pacifique près de l’aéroport international de Kuala Lumpur, a créé il y a huit mois un bureau de représentation dans la capitale, tout en conservant son bureau régional à Singapour. Airbus dispose aussi en Malaisie d’un centre de services pour sa clientèle. Toute nouvelle représentante en France de l’agence Malaysian Investment Development Authority (Mida), Noorhazlina Mohamad Nor, lors d’un entretien en juillet à Kuala Lumpur, confiait au Moci que dans l’Hexagone sa première cible serait l’industrie aéronautique. En l’occurrence, il s’agit de profiter de l’implantation d’Airbus pour constituer dans son pays un « cluster » spécialisé, en favorisant l’intégration de la chaîne de valeur de la production au MRO (maintenance, réparation et révision des avions).

François Pargny

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